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Je crois que ce qu’il faut dénoncer le plus fort est l’utilisation des sondages. Pas seulement pour leurs questions tendancieuses et les manipulations auxquelles ils donnent lieu (quand on « redresse » les résultats, selon la méthode des « quotas », par exemple). Ils servent d’étouffoir à toute tentative de débat d’idées, et se présentent comme un ersatz de réflexion (tout comme les micro-trottoirs qui font semblant d’illustrer les journaux télévisés). En l’occurrence, aucune question ne concerne le projet politique de S. Royal (on peut sans doute la créditer d’en avoir un, discutable, ce qui signifie à discuter).
La question prématurée des candidatures présidentielles pour 2012 permet aussi de faire oublier les promesses et le programme d’un ex-candidat aujourd’hui président en exercice.
En bref, les sondages procèdent d’une stratégie de saturation du terrain des débats d’idées, qu’ils évincent : la com’ et la réclame en guise de prêt-à-penser (pour ne pas penser, ni même en avoir l’occasion).
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