Médias dans l’immédiat.
On entend des journalistes qui détiennent les places fortes et pyramidales de ce que l’on appelle l’information, dire que les forums sur le net, c’est « la poubelle ». Ils n’apprécient pas tous cette information transversale qui manquerait d’analyse, selon eux.
Ah ! Comme on défend bien la corporation qui nous fait vivre plus que modestement ! Comme la gratuité fait peur à ceux qui ont imposé un monopole de la dite information en la rendant unilatérale.
Mais voilà que le NET met en branle leurs assises, leurs prérogatives. Ils sont à même aujourd’hui de prendre conscience qu’ils exercent une sorte de dictature de l’information.
En France, on a le tropisme du péage privé. Le consommateur est pris en otage mais pas seulement dans les grandes surfaces, il est maintenu aussi psychologiquement dépendant du rabâchage de la même information que l’on entend sur les radios, que l’on voit à la télé ou que l’on peut lire dans les journaux.
Sous couvert de liberté d’information, les médias ont d’abord le souci de vivre de cette information. On peut comprendre la peur que peut provoquer chez eux la transversalité des informations sur le NET.
Voilà que cette information presque gratuite est plus subversive que toutes les autres et que le gouvernement français, de plus en plus coercitif, tente une main mise sur icelle.
On dit d’un côté que l’on va réguler les spéculations et les évasions fiscales, ce qui n’est pas crédible dans le contexte de « chacun pour soi, Dieu pour tous » qui est le nôtre, mais on va réguler l’information sur le NET où l’on pourrait justement trop parler de ces exactions ordinaires et autres manœuvres.
La technologie pour tous au service de la liberté d’expression, on n’y aurait pas pensé voilà seulement quelques années. Quand on pense que le NET avait à l’origine un but militaire c’est à croire que la liberté est incompressible qu’elle échappera toujours à ceux qui veulent la museler.
Dans un régime de dictature, on a compris le danger de ce support médiatique et il est fortement censuré. En démocratie, c’est différent, la dictature est éclatée, ce qui fait le jeu de la concurrence et donne en apparence le choix de ce que l’on va ingurgiter. En réalité on assiste, comme dans tous les domaines à une lutte éternelle à croissance exponentielle entre la gratuité et la vénalité.
Le profit nous a envahi, il faut faire de l’audience, il faut faire du chiffre. Les poissons nageant en eau trouble dans leur bocal ont oublié le goût de l’eau claire.
Certes il y a aussi de la « poubelle » sur le NET mais l’avantage est qu’on n’abat pas les arbres pour en faire des journaux à sensations morbides, la dégradation n’est pas directive, consulte le pire qui veut. A l’internaute de choisir de recevoir une information informe ou ce qui peut édifier sa personnalité. Vive la liberté malgré ses risques.
La liberté est la chose du monde la moins bien partagée dans la mesure où on la recherche pour soi-même au détriment des autres. On confond liberté et espace de liberté que l’on achète. Vous voulez vous exprimer : passez sous les fourches caudines et payez une rente à des privés à qui l’on a vendu le bien public de la communication.
Il serait injuste de ne pas considérer que le consommateur fait aussi le producteur et qu’il y a une induction biunivoque mais là où il y a exploitation, côté médias, il y a forcément plus de responsabilité, le consommateur, par principe, étant toujours le dindon de la farce.
Un gouvernement élu avec des arguments sécuritaires ne peut pas faire un peuple libre mais un peuple soumis à un système de répression régression allant croissant ou croassant, comme vous voudrez. L’information est devenue une farce dans un monde en représentation, un monde d’ombres, d’apparence des choses. A peine délivrée qu’elle tombe dans l’oubli comme un mouchoir jetable. Nous ne vivons pas de réalité et la « télé réalité » que nous inventons est la caricature de ce jeu virtuel de l’information unilatérale.
Contrairement au chien dans la publicité qui ne sait pas qu’on lui donne ce qui est bon pour lui, nous ne savons pas qu’on nous donne ce qui est mauvais pour nous. C’est fou comme on traite bien les chiens dans un pays où l’homme s’oublie.
Je répète jusqu’à ce que vous ayez compris, comme aurait dit Voltaire : les poissons évoluant en eau trouble ont oublié le goût de l’eau claire.
Certains journalistes ont remarqué une faille, une échappatoire dans le piège médiatique unilatéral et cette porte de sortie, c’est le NET., et c’est « transversal ».
Alors, finies les prérogatives des commandeurs de l’interrupteur, du temps de parole. Ici, chacun peut dire ce qu’il a à dire. Parfois, ça ne vole pas très haut, ça va jusqu’à l’injure mais au moins, c’est le partage de l’expression, c’est la participation.
On n’a jusqu’à présent fait très peu de cas du consommateur en pensant qu’il était anesthésié à jamais mais comme Zorro, le NET est arrivé et du coup les émissions médiatiques unilatérales ont bien dû se faire plus pertinentes.
Il faut croire que la remise en question n’a pas encore eu lieu puisqu’on entend encore des journalistes parler de la « poubelle du NET », pour ne pas le nommer : Monsieur Denizot sur Canal plus, le 8 Février 2010.
On a parlé de l’identité nationale, du sujet à la mode. La France s’est insérée dans l’Europe et voilà qu’elle se demande qui elle est. Le sujet est mal venu qui cache une grosse feinte électoraliste.
Le mammifère primate omnivore cherche toujours à se définir socialement pour se distinguer mais pour la nation, on a déjà donné : trois guerres avec nos chers voisins les Allemands en moins d’un siècle.
Identité nationale : encore un sujet jeté en pâture aux médias et ils sautent dessus, il faut bien justifier la fonction qui fait vivre, remplir les colonnes et les plateaux télé où l’on retrouve évidemment, toujours les mêmes chroniqueurs.
Sur le NET : liberté totale, on ne gagne rien que de dire son humanité ou sa hargne contre elle. Si ça manque d’analyse, on attend que des personnes désintéressées viennent nous en parler.
Mais déjà, on voit des sites dits commerciaux qui voudraient tout accaparer, des gens qui vous font payer le lien parce que ces petits malins ont remarqué que c’est ce qui manquait le plus dans notre société.
L’identité nationale, c’est aussi ça : saisir l’opportunité de faire du fric sur le moindre dysfonctionnement social et resserrer un peu plus le carcan du profit pour le profit. La France souffre d’autophagie aiguë. Que voulez-vous, quand le boulot vient à manquer, le système « D » est de rigueur mais ça plombe l’atmosphère.
Si le manque de lien est flagrant entre le citoyen et le politique, le phénomène est identique en ce qui concerne les médias qui ne disposent pas plus de crédit dans les sondages.
Recréer du lien par le NET, c’est assez improbable à cause de l’anonymat. Les rencontres par ce moyen ne peuvent être qu’artificielles mais ça donne un peu d’air frais.
C’est par le lien à recréer à tous les niveaux de la société que l’on pourrait éventuellement avancer. Cela suppose partage et gratuité, une telle remise en question, une si improbable introspection généralisée, que pour remettre les chose à plat, mieux vaut attendre qu’elles s’écroulent d’elles- mêmes.
Echec à la démocratie qui se cherche une identité ; elle est débordée d’informations, ne sait plus où donner de la tête.
Le Français, on lui « prend la tête », il en perd son identité. On lui dit de foncer au travail quand tous n’ont pas le droit à un emploi. Fric, fric, fric ; il faut foncer pour en gagner mais peut-on toujours foncer pour ça et rester clairs.
Le veau d’or est toujours debout ; on implore sa puissance : vielle chanson que Moïse n’entend même plus dans sa tombe.
A.C
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