On peut même imaginer que ce système de réserve fractionnaire est une faille intéressante pour certains.
Il suffit d’ouvrir à fond le robinet du crédit (politique de taux très bas de Greenspan par ex), puis de le refermer d’un coup sec, et hop, tout le système s’effondre.
Cela peut s’avérer très utile pour maîtriser le système politiquement, car cela permet de lancer une « stratégie du choc » au moment où tout est prêt.
Faire « péter » la machine à volonté et voir les gueux ramper...
En effet, il est toléré que l’économie soit indépendante des décisions politiques, mais ceci jusqu’à un certain point. Seuls les décisions politiques émanant des populations doivent pouvoir être entravées, tandis que les décisions politiques des oligarchies doivent pouvoir continuer d’être applicables. C’est une alchimie délicate, et ; il faut l’admettre, se garder la possibilité d’utiliser une faille systémique, de manière assez discrète (c’est la météo économique, que voulez-vous mes bonnes gens !) est une idée de génie.
Cette réflexion « 100% monnaie » nie donc l’aspect politique. L’économie ne peut être pensée exclusivement résultat de bidouilles monétaires. Elle est le résultat de la créativité des hommes, de la validité de leur connaissances, de la cohérence des investissements, de la juste répartition des progrès, et de la justice sociale.
C’est une erreur assez importante, pas sur tableau noir, mais dans la réalité. Les institutions représentant les populations doivent avoir le monopole du crédit (Etat, Région, Département, Communes). Cela peut passer par des banques après, mais il faut un avis des représentants des populations pour éviter les « faux-droits » et assurer une cohérence de ceux-ci par rapport à l’intérêt général. Globalement, l’émission de crédit doit s’appuyer sur des droits : un pauvre, qui n’a rien à échanger dans l’économie, a plus le droit d’obtenir du crédit que quelqu’un qui a déjà beaucoup de capital et qui aurait juste à vendre un peu de capital pour obtenir de la monnaie. Nous sommes aujourd’hui dans le fonctionnement inverse, les pauvres empruntant à très fort taux, les riches à très bas taux. Ce fonctionnement aggrave considérablement les inégalités. Il faut un droit du crédit.
Imaginez un SDF. Celui-ci vit dans la rue et ne dispose que du RMI. Etant à la rue, il ne peut travailler. Il va demander un logement, on lui demande 2 mois de caution (1000 euros). Puisqu’il ne les possède pas, et qu’il est sans logement, alors que se loger est un droit fondamental, il va à la mairie de sa commune, qui lui ouvre une ligne de crédit de 1000 euros, par création monétaire, à un taux nul (ou bien inférieur à 0 si elle subventionne la chose). Une banque enregistre cette création monétaire et verse l’argent au SDF qui peut payer sa caution et se loger.
Imaginez un sans-emploi. Il n’a pas de revenus, alors que travailler est un droit fondamental. Il se trouve qu’il y a besoin de telle activité dans sa commune. Cette personne est formée en rapport avec cette activité, mais il n’a pas les capitaux suffisants pour faire les investissements nécessaire à la création de l’activité. Il va donc à sa mairie. Puisqu’il a le droit au travail, qu’il a les compétence pour mener à bien l’activité, la mairie lui accorde l’ouverture d’une ligne de crédit, à taux faible, pour qu’il puisse mettre en place l’activité en question. Une banque enregistre cette création monétaire et verse l’argent au compte du sans-emploi, qui a donc créé son activité.
Cela pourrait marcher identiquement pour un groupe de sans-emploi qui souhaitent s’associer pour créer une activité.
Cela pourrait marcher identiquement pour un groupe de salariés qui souhaitent reprendre leur entreprise menacée de fermeture par le propriétaire. Les salariés, menacé de perdre leur emploi, auraient la possibilité, grâce à la création monétaire permise pour accomplir leur droit au travail, d’obtenir les crédit pour racheter leur outil de travail, à faible taux d’intérêt.
En revanche, s’il s’agit d’un très grand industriel qui veut reprendre cette usine, il le peut mais à très fort taux d’intérêt (30%, versés au comptes des institutions publiques) car l’accumulation excessive de capital est nocive tant à l’égalité sociale, qu’au renforcement de l’indépendance économique des citoyens du lieu.
...
La politique et l’économie ne peuvent jamais être séparées entièrement, sinon, pourquoi jugerions-nous nos représentants sur leur bilan économique ?
Il faut enlever des mains de l’oligarchie les instruments de la monnaie (et surtout du crédit, véritable nid à corruption). Ils doivent être gérés par les états-nations, et contrôlables par les populations.
Ce n’est certes pas une solution idéale, mais c’est la moins pire.
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