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Philou017 Philou017 14 avril 2010 14:34

Je ne savais pas que François Ruffin avait écrit un bouquin : "Les Petits Soldats du journalisme". Résumé :

Le CFJ, Centre de formation des journalistes, existe depuis 1946. Le but de cette école que l’on intègre sur concours après deux années d’université au minimum est de former l’élite journalistique puisque le centre, situé à Paris rue du Louvre, se targue lui-même d’être "une école d’excellence". En fait d’excellence, François Ruffin, qui est sorti de l’école il y a peu, a surtout trouvé une gigantesque machine qui "fabrique des journalistes-techniciens à même de produire une information-marchandise qui alimente l’industrie de la presse". Rassemblant quantité de souvenirs personnels, de paroles d’étudiants qui ont connu le même désenchantement, citant la parole des directeurs exhortant cette petite troupe d’élites à ne pas réfléchir, François Ruffin raconte de l’intérieur comment on devient "un gratte-papier obéissant« , »habitué à produire du vide". L’habitude de recopier les dépêches AFP, la logique de remplissage, la collusion trop fréquente entre information et communication (le plus souvent au profit de grandes firmes), la reproduction des poncifs et clichés et, en conséquence, la négation de tout style et de toute pensée, l’acceptation "d’un mode de production routinier", et surtout la connivence entre tous le médias, prédisposés à faire plus ou moins tous la même chose… Ruffin met en scène le théâtre (de marionnettes) du journalisme tel qu’il le conçoit.

Les Petits Soldats du journalisme ne se veut pas un pamphlet. Pas non plus, malgré les apparences, une dénonciation virulente. Il s’agit d’une enquête sans concession menée par un ancien élève de l’école qui s’insurge contre l’appauvrissement du contenu des médias. Voilà qui permettra aux lecteurs non compatissants de prendre la distance qui leur conviendra... Le texte de François Ruffin est accompagné de plusieurs dessins humoristiques et satiriques de Faujour. L’un deux représente un directeur de l’information sermonnant son stagiaire : "On s’en fout que tu n’aies rien à dire, l’important c’est de l’écrire"… —Denis Gombert

Présentation de l’éditeur

Le Centre de formation des journalistes se proclame " la meilleure école de journalisme en France et même en Europe ". Patrick Poivre d’Arvor, David Pujadas, Pierre Lescure, Franz-Olivier Giesbert, Laurent Joffrin et tant d’autres ténors de la presse sont passés dans ses murs.
Pendant deux ans, François Ruffin a suivi leur exemple. Elève appliqué, il a pris en notes les conseils des professeurs et les confidences des " grandes plumes « . Il s’est coulé dans le moule, pour voir. Et il a vu.
 » Dans un an, vous serez journalistes, confie un intervenant. Vous entrerez dans ce que j’appelle « le complot de famille », c’est-à-dire des règles qui peuvent scandaliser les gens mais, bon, c’est comme ça que la machine fonctionne. « Un » complot " que ce livre met au jour : tacites ailleurs, les règles du métier sont ici affichées sans vergogne.
Comme dans un miroir grossissant, le journalisme ordinaire se révèle alors sans fard : la célébration du vide, le mépris du public, la soumission aux pouvoirs, la quête du profit, l’information prémâchée comme seul horizon...
Un récit incisif et insolent qui démonte, pièce à pièce, les rouages de la machine médiatique.

http://www.amazon.fr/Petits-Soldats-du-journalisme/dp/2912485495

Naïvement, un aspirant journaliste pourrait attendre d’une école prétendument prestigieuse qu’elle lui apprenne à analyser, comprendre, enquêter, se documenter pour ensuite formuler, vulgariser, rendre accessible à tous les différents thèmes sociopolitiques qui les concernent en tant que citoyens. Mais ce journaliste plein de bonnes intentions, lorsqu’il franchit les portes du Centre de formation des Journalistes (CFJ), tombe des nues.

Au lieu d’apprendre, il désapprend. Aux prises avec un système pédagogique bien ficelé et parfaitement adapté aux demandes des investisseurs mécènes que sont Pinault, Lagardère, Vivendi ou Bouygues, l’étudiant se vide de son savoir pour assimiler, en deux années, un métier dont le quotidien se situe à mille lieues de ses aspirations premières : il apprend à devenir un technicien des médias, une machine dénuée de personnalité dont la tâche consiste à remplir de vide la multitude de titres de journaux, radios et télévisions. Cette multiplicité des supports n’est donc qu’un leurre, tant ces techniciens rédacteurs sont fondus dans un même moule consensuel, véhicules involontaires, fatalistes et désabusés d’une circulation circulaire de cette information que les détenteurs de pouvoir leur tendent à coups de dépêches (AFP) et communiqués de presse (des services de com.). Tous sont alors au service de ceux qui investissent dans les médias de masse, et qui ont à ce titre la possibilité de présenter comme l’évidente réalité de la vie une vision du monde qu’ils véhiculent et inculquent aux consommateurs des supports d’information et d’annonces publicitaires (objectif final de leur investissement initial).

Les apprentis journalistes, initialement désireux d’enquêter, de fouiner, de prendre le temps de puiser les informations, apprennent alors à cultiver un étrange paradoxe : de chercheurs (intellectuellement actifs) d’informations, ils deviennent transmetteurs immédiats (intellectuellement passifs) de discours sensationnalistes et périssables, bourrés d’idéologies et de clichés présentés comme des vérités. Gens de médias, ils formeront la légion des médiateurs de l’immédiat.

http://www.lmsi.net/spip.php?article98

Et aussi :

Le Centre de formation des journalistes saisi par l’argent-roi

http://www.acrimed.org/article935.html

http://www.acontresens.com/livres/19.html


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