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La pluie et le beau temps 13 juillet 2010 02:49

J’interviens pour la premiere fois sur ce site. La teneur de l’article et de la très grande majorité des commentaires m’attriste car, à mon avis, totalement déconnectée de la réalité financière/économique actuelle.

- Le marché s’offusque qu’on lui demande des comptes, il se croit le seul à pouvoir évaluer (les autres et lui-même). Juge et partie, roitelet irresponsable, enfant gâté exigeant qu’on lui rachète chacun des jouets qu’il casse, en lorgnant parallèlement sur ceux de son voisin. 

LE marché n’existe pas, pas en tant qu’entité unique avec un but de destruction de l’environnement/épargne/travail…
« Le marché » ne s’offusque pas, car les épargnants/investisseurs/spéculateurs « lui » demandent des comptes à tout monde à travers les mesures de ROI (gains de capital + dividendes)

- En d’autres termes, ils assument aujourd’hui une baisse d’un tiers du capital de la compagnie, et demain, sans doute, ils paieront ses pertes. Ils seront aussi les dindons de la farce au cas d’une reprise par une autre compagnie pétrolière qui exigera, pour l’achat, une minimalisation des créances. Et si la faillite de milliers d’épargnants et de retraités n’est pas suffisante, l’Etat mettra la main à la poche.

Illogique ? Le système capitaliste est amoral. Dans ce que l’auteur appelle « le marché », ce sont les considérations éthiques qui sont « illogiques », ou plutôt en dehors du champ d’action du marché. Néanmoins, de plus en plus des considérations non-ethniques sont prises en compte dans l’allocation de l’épargne, car les investisseurs se sentent concernés non seulement par le ROI mais aussi comment il est obtenu.  

- En conséquence, les travailleurs anglais (mais pas seulement) se trouvent dans une situation surréaliste […]D’autant plus que BP est entrain de perdre beaucoup plus à la bourse (un tiers de sa valeur) que ce que lui coûtent effectivement les mesures anti-pollution engagés et le dédommagement des victimes. 

Totalement ignorant sur le fonctionnement du marché financier : il s’agit du marché secondaire, BP ne perd rien. Ce sont les parties du marché secondaire qui perdent aujourd’hui, c.a.d. ceux qui détiennent des actions BP (dont les fonds de pension). Par contre, si BP veut faire une émission (primaire) d’actions, l’entreprise ne pourra pas avoir autant de cash-in qu’auparavant (décote par rapport au prix d’émission précédent). Les actionnaires actuels sont doublement impactés : baisse de la valeur de l’action (perte de capital) et plus faible capacité de BP de verser des dividendes (à travers les charges additionnelles liées à la pollution…).

- Jusqu’où ira la logique prédatrice de l’immédiat ? 

« Le marché » a déjà commencé à sanctionner la capacité de BP à se financer dans le marché primaire d’action, et ce dès les premiers jours, à travers la baisse du cours de l’action. Tout comme ses actionnaires actuels ont été sanctionnés (via notamment la perte de capital) pour leur investissement en BP et les retours qu’ils auraient obtenus grâce à la rentabilité améliorée de la société par rapport d’autres entreprises comparables respectant les normes (et donc avec des coûts plus élévés). La logique prédatrice de l’immédiat a donc été remise en cause…


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