Au temps anciens, on étudiait les classiques, et même on apprenait par cœur certaines tirades, par exemple celle de Basile dans le « Barbier de Séville »
SCENE VIII BARTHOLO,
DON BAZILE ; FIGARO, caché dans le cabinet, paraît de temps
en temps, et les écoute
BAZILE __ La
calomnie, Monsieur ? Vous ne savez guère ce que vous dédaignez ;
j’ai vu les plus honnêtes gens près d’en être accablés. Croyez
qu’il n’y a pas de plate méchanceté, pas d’horreurs, pas de conte
absurde, qu’on ne fasse adopter aux oisifs d’une grande Ville, en s’y
prenant bien ; et nous avons ici des gens d’une adresse ! ... D’abord
un bruit léger, rasant le sol comme hirondelle avant
l’orage, pianissimo murmure
et file, et sème en courant le trait empoisonné. Telle bouche le
recueille, et piano,
piano vous
le glisse en l’oreille adroitement. Le mal est fait, il germe, il
rampe, il chemine, et rinforzando de
bouche en bouche il va le diable ; puis tout à coup, ne sais
comment, vous voyez Calomnie se dresser, siffler, s’enfler, grandir à
vue d’oeil ; elle s’élance, étend son vol, tourbillonne, enveloppe,
arrache, entraîne, éclate et tonne, et devient, grâce au Ciel, un
cri général, un crescendo public,
un chorus universel
de haine et de proscription. Qui diable y résisterait ?
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