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Jean Lasson 24 août 2010 22:42

J’ai l’impression qu’il existe un large consensus de fait pour reconnaître que le système monétaire et financier mondial ne peut plus durer et vit probablement ses derniers instants (instants qui peuvent quand même représenter quelques années). L’hégémonie du dollar et, avec elle, la super-puissance américaine est condamnée.

Certes, mais ce serait une erreur d’en déduire que les États-Unis sont condamnés à devenir une « petit » pays sans puissance économique. Ceci, à mon humble avis, n’arrivera pas ou sera très transitoire.

En effet, je crois que, dans la période qui s’annonce, la puissance économique des pays sera directement fonction de leurs ressources primaires (énergie, minerais, agriculture). Or, les États-Unis sont très bien pourvus en ressources, au moins dans deux domaines :

* Energie : les États-Unis produisent encore presque 5 millions de barils/jour. Un des premiers producteurs mondiaux donc (Arabie saoudite : 10 millions de barils/jour au mieux de sa forme). De plus, ils possèdent de très importantes réserves de charbon (les Appalaches) et une énorme réserve de schistes bitumineux.

* Agriculture : les États-Unis possèdent la plus importante surface agricole utile du monde pour une population - 300 millions d’habitants - faible rapportée à leur territoire. Ce pays a vocation a être un des premiers exportateurs de matières premières agricoles.

Cette situation ne changera pas et, à elle seule, garantit que les États-Unis resteront pour très longtemps encore (un ou deux siècles ?) un pays avec lequel il faudra compter.

Par contre, je connais une entité de 500 millions d’âmes qui, elle, a effectivement du souci à se faire si elle perd son industrie et sa matière grise. Car cette entité n’a aucune ressource primaire sur laquelle s’appuyer. L’entité en question est, vous l’avez compris, l’Union européenne. Pas (plus) de pétrole, pas de gaz, presque pas de charbon en Europe. Quant à l’agriculture de l’UE, elle n’est aujourd’hui capable de nourrir que 400 millions de personnes. Elle est, en effet, déficitaire et importatrice de 20 %.

Nous nous inquiétons pour les États-Unis, nous devrions nous inquiéter pour nous-mêmes. Nous sommes partis pour être les grands perdants de la nouvelle ère qui s’annonce.


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