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ElCrustace 2 octobre 2010 07:43

Cet article a le mérite de révéler une réalité qui n’est enseignée nulle part, ce sont bien les banques qui ont entre leurs mains le pouvoir de création monétaire par la création ex nihilo de monnaie dite scripturale, entendez monnaie très basée sur la confiance. 


La situation ne s’est pas arrangée avec la création de la Banque Centrale Européenne qui a de facto supprimé le pouvoir de création monétaire des États, pouvoir qui aurait été bien utile pour passer la crise sans endettement, au prix d’une hypothétique immédiate inflation certe, mais sans l’engagement parfois à vie et au delà de payer intérêts et principal à des créanciers qui plombera notre économie pour les 20 prochaines années.

Car si l’article évoque bien la problématique de la création monétaire des banques, il ne creuse pas la question : Est-ce vraiment utile ?

D’après l’insee l’épargne des ménages en simple dépots représente 980 milliards d’euros en 2005 pour des encours de crédit auprès des ménages de 690 milliards en 2008. En clair, nul besoin de création monétaire pour répondre au besoin de financement des ménages. Car ce n’est pas une nouveauté, les français épargnent beaucoup. Et sont très peu rétribué pour cela, les dépots à vue étant peu voir pas du tout rémunéré.

Si la création monétaire des banques peut paraître scandaleuse, que penser du rôle des banques centrales ? Régulateur, vraiment ?

Crise après crise aucune remise en question du modèle dominant. Comme si les banques centrales et leur influence sur l’économie et l’activité de crédit étaient essentielles au bon fonctionnement de l’économie. Pourtant de part la fixation quasi arbitraire des taux d’intérêts, les banques centrales créent un biais majeur dans l’économie en supprimant l’intérêt majeur d’un système bancaire privatisé : la détermination pure des taux d’intérêts réels.

Sans fixation des taux d’intérêts par les banques centrale, qui n’ont aucun sens puisqu’ils varient au gré des tempêtes qu’ils ont eux-mêmes semées, les taux d’intérêt proposés par les banques seraient défini par l’inflation ou tout du moins les attentes de l’inflation futur, par les probabilités de défaut de paiement ainsi que par les attentes de rentabilité que les banques peuvent trouver en plaçant leur argent ailleurs. Les frais de fonctionnement étant très minime (si on exclu les rémunération exorbitante des dirigeants, cependant plus payés pour l’influence qu’ils exercent sur les gouvernements que pour leur gestion de l’argent dont on a constaté l’extrème efficacitée).

Aujourd’hui les taux d’intérêts sont proche de zéro, après 30 ans de baisse plus ou moins continue. Et si je n’ai pas le temps de démontrer pourquoi dans le détail, disons que si une banque centrale cherche à stimuler l’économie avec une vision court terme, il n’y a rien de mieux à faire.

Cependant à long terme des taux d’intérêts bas entrainent un réel gâchis. Car un argent facile c’est un besoin de rentabilité très faible, donc peu d’innovation, peu de progrès technique (mais beaucoup de marketing pour vendre l’absence d’innovation). C’est pourtant ce progrès qui améliore nos conditions de vie, et pas la hausse du PIB.

Cela fait 30 ans que nous sommes entré dans l’ère du court terme, sur le plan économique autant que politique. Si les dérives du capitalisme peuvent choquer, elles sont le fruit d’une démocratie en péril, de la disparition de l’intérêt commun. Nos institutions publiques les plus importantes sont élagués pour réaliser des économies a court terme. Il y a du gâchis ou tout du moins un manque de rendement des institutions publiques, certe. Mais ce n’est pas une raison pour abattre tout le système.

La santé, l’éducation, l’énergie, les transports, l’urbanisme, tous ces domaines qui doivent relever de l’État sont sacrifiés pour réaliser des économies qui n’auraient pas eu de sens si l’État avait gardé ses capacités de création monétaire. La France a pourtant largement les moyens de se payer ses institutions, et nous, français, y tenons fortement. Avec la raréfaction des ressources non renouvelables et la fin des énergies peu chères, l’État doit être fort pour maintenir l’unité de la nation et éviter qu’une partie de la population sombre dans la misère. 

Lorsque nos gouvernements auront fini de financer leurs intérêts court terme à nos frais, il restera un grand travail à accomplir : avoir un vision à long terme et éviter que ne se répètent les faillites successives de nos démocraties.

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