CANTONA N’A PAS TORT !!
mais il n’a pas raison non plus. Sa vision est assez obsolète, car la monnaie est aujourd’hui « démonétisée » (ou dématérialisée« ). Elle est essentiellement de nature scripturale (jeu d’écritures comptables), comme nombre de commentaires le font remarquer. Il serait »matériellement impossible« aux banques de fournir en liquidités leurs clients, non pas qu’elles ne le voudraient pas, puisqu’elles seraient obligées de satisfaire aux droits et demandes de leurs clients, de servir les avoirs qu’elles détiennent en leurs noms. Cantona me semble vouloir buter là où cela n’aurait pas d’effet ...
Autant connaître son »adversaire« ...
Le pouvoir des banques, pouvoir de création monétaire, n’est ni indéterminé, ni illimité, mais obéit à certaines règles qu’on appelle »encadrement de crédit« définies par les banques centrales. Le banquier est essentiellement un créateur d’argent. Argent qu’il n’a pas.
Les dépôts font les crédits.
mais tous les dépôts ne sont pas considérées de la même façon, ils sont de deux natures, dépôts à vue ou dépôts stables. Ainsi les avoirs d’un client peuvent être sous une forme ou sous une autre en fonction de où ils se situent. Sur un compte courant, ou même sur un livret d’épargne (genre livret A) ils peuvent être retirés du jour au lendemain (comme le suggère Cantonna). Ce sont des dépôts très volatiles qui ne sont pas pris en compte dans la masse des dépôts stables, la seule prise en considération pour pouvoir octroyer des crédits. C’est ce qu’on appelle le »taux de réserve« d’une banque, lequel dépend uniquement de la nature du dépôt.
Avec un coefficient de 8% (pour reprendre celui de Bâle II qui concerne les fonds propres minimaux qu’une banque doit avoir par rapport à tous ses engagements) une banque peut donc créer 12 fois plus de monnaie bancaire qu’elle n’a de fonds propres !
Ça semble fou ? en réalité c’est pire, bien pire ; aux USA que vous semblez bien connaître, on trouve du 2% !
Comment est-ce possible ? et bien ce taux de réserve dépend de la nature du dépôt. Il est très important sur les comptes à vue (puisque, par définition, le client peut en demander tout le solde à tout moment). Les banques US ont trouvé la parade : le “sweep”. Elles proposent au client de rémunérer son compte, ce qu’il accepte évidemment. Mais il ne comprend pas que deux choses se passent alors : (1) la banque met cet argent sur un compte miroir et peut alors utiliser presque toute cette monnaie avec un beaucoup plus gros effet de levier et (2) c’est le client qui assume le risque du placement monétaire
http://monnaie.wikispaces.com/
Donc pour »actualiser« la proposition d’Éric Cantonna, il faudrait demander aux gens de ne plus confier leur épargne aux banques, ne plus placer leur argent sur des Plans Épargne Retraites, ou des Plans d’Épargne Logement, dans des SICAV , sur des fonds d’investissement, ou en Bons du Trésor ... etc ... bref tous types de comptes où l’argent est relativement bloqué pour une durée contractuelle (les retraits étant toujours possible dans la majorité des cas, mais sous réserves de pénalités parfois dissuasives)
L’argent qu’il y a sur les comptes chèques, ou même les livrets A (ou apparentés), argent immédiatement disponible, n’est pas pris en compte dans l’encours des dépôts stables (taux de réserve).
Ne plus confier son épargne aux banques suppose en même temps, que la valeur de l’argent que l’on garde se dégraderait lentement avec le temps, compte-tenu de l’instabilité perpétuelle de la monnaie due à l’inflation. C’est accepter que l’argent doit avoir une autre utilité que de faire de l’argent ...
Pas la peine de se ruer dans les banques le 7 décembre, en gardant notre épargne (pour ceux qui en ont ) le monstre s’affaiblira un peu à la fois ...
CANTONA N’A PAS TORT !! sur la menace que font encourir les grands banquiers sur la vie de tout un chacun, alors même que nous sommes tous à divers degrés suivant nos avoirs leurs créanciers (puisqu’on leur prête notre argent qu’ils utilisent). D’intermédiaires »patentés prêteurs de deniers« les banquiers voudraient être maîtres de leurs créanciers.
Qu’est-ce qu’il se passe actuellement ?
Entretien avec Karel Lannoo, directeur du centre de recherche européen CEPS.
« L’Europe ne comprend pas les marchés »
Qu’est ce que le CEPS d’abord !
Le CEPS > Centre d’étude et de prospective stratégique a pour objectif de cerner, d’analyser et de mettre en perspective les grands facteurs d’évolution du monde contemporain, qu’ils soient technologiques, économiques financiers ou afin d’accompagner les entreprises, les institutions et les États à se positionner dans un environnement mondial extrêmement mouvant.
Dans la lignée des sociétés de pensée classiques, le CEPS s’appuie sur un groupe de 500 décideurs de tous horizons et de plus de vingt nationalités. Dix délégations sont présentes dans le monde.
Le CEPS a été officiellement reconnu en 2003 comme Organisation Internationale Non Gouvernementale (OING) à statut participatif par le Conseil de l’Europe. Il est membre de la conférence des OING et y préside la sous-commission « Europe - Afrique sub-saharienne ».
Il est par ailleurs depuis le 14 octobre 2009 inscrit au registre des représentants d’intérêt de la Commission européenne. Il participe à ce titre à de nombreuses consultations.
Le CEPS est partenaire du Forum mondial de l’OCDE.
Que prêche ce Monsieur Karel Lannoo dans cet article du Figaro « L’Europe ne comprend pas les marchés » (que je ne cite que partiellement)
»il est vrai que les hommes politiques ne comprennent pas comment fonctionnent les marchés. Ils savent d’ailleurs à peine comment ils fonctionnent.« ...
»Or, nous avons libéralisé les capitaux sans coordonner nos politiques budgétaires, nos marchés de l’emploi, nos politiques fiscales, etc. En bref, sans avoir de gouvernement économique.« ...
»Pour commencer, il faut que l’Eurogroupe (réunion des ministres des Finances de la zone euro, NDLR) parle d’une seule voix. Mieux : il faut instaurer un black-out et laisser seule la Banque centrale européenne (BCE) s’exprimer. C’est la seule qui comprend les marchés."
Bref pour résumer, il propose ni plus ni moins que de laisser la main à la BCE (nos hommes politiques étant notoirement incompétents) pour qu’elle devienne notre gouvernement économique.
Mais la BCE n’est pas l’Europe, elle n’est pas une Institution Européenne, car elle est complétement indépendante de cette usine à gaz politique qu’est l’Europe ... et si elle est une Banque, elle l’est sur fond de capitaux privés (comme la FED aux USA). organigramme Europe
En traduisant, L’Eurogroupe, émanation du Conseil européen (Instance à la tête de l’Exécutif européen) devrait passer la main à la BCE qui décide indépendamment des gouvernements et autres organes comme indiqué sur ce schéma.
CANTONA N’A PAS TORT !! pauvre peuple européen, nous nous faisons embobiner et rouler dans la farine par nos experts, nos gouvernants, ... comme des bleus !
ça ressemble à un HOLD-UP !
« Par essence, la création monétaire ex nihilo que pratiquent les banques est semblable, je n’hésite pas à le dire pour que les gens comprennent bien ce qui est en jeu ici, à la fabrication de monnaie par des faux-monnayeurs, si justement réprimée par la loi. Concrètement elle aboutit aux mêmes résultats. La seule différence est que ceux qui en profitent sont différents »
Maurice Allais, « Prix Nobel » de Sciences Économiques 1988. La crise mondiale aujourd’hui, Maurice Allais. Ed. Clément Juglar 1999.
http://www.fauxmonnayeurs.org/
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