bonjour morpheus
nous avons développé plus d’utopie que nous le croyons, mais souvent ce mot sert à définir l’impossible, or, (je crois que c’est de Bergson) personne ne lui avait dit que c’était impossible il l’a fait.
le projet vénus n’est pas irréalisable, la question est de savoir s’il sera humainement viable, ma réponse est non
je t en ai donné brièvement une explication dans une réponse a ton avant dernier article, que tu peux comprendre au travers de deux articles que j’ai écris.
je te mets les liens http://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=67081
http://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=86795
bravo pour ce bon boulot.
cordialement.
je te colle mon article sur l’utopie.
L’utopie pour la plupart d’entre nous relève du rêve, mais du rêve non accessible à la réalité.
Mais au fait ?
De quelle réalité parlons-nous ? La nôtre celle de nos désirs personnels de l’image que nous avons de notre existence, ou la réalité qui inclut les autres ?
Pourtant dans l’un ou dans l’autre cas, il nous faudra des « éléments de mesure », il nous faudra comparer, évaluer, mais comment faire si nous n’avons rien appris. Dans ces cas là, nous écoutons ce qui se dit, s’écrit, tout ce qui se fige dans le temps, par des légendes, des maximes, des usages, des habitudes, et dans tout cela nous prenons ce qui nous convient, pour vivre notre quotidien.
Et ce quotidien ce n’est pas rien, il est même Tout. Alors, en l’observant, ce que nous ne faisons pas la plupart du temps, nous verrons que nous échangeons un grand nombre d’informations, mais que nous n’avons que très peu de communication relationnelle, faute de temps et à cause du nombre qui fait que la masse dilue et absorbe les individualités, au point d’empêcher toute relation inter personnelle.
Rien de bien nouveau, de tout temps il en a été ainsi, du moins dans le monde contemporain. Pourtant les hommes en ayant sous leurs yeux le monde sensible avec un but à leur communication, (la procréation), ne s’en sont pas contentés, et, concomitamment certainement, ils ont développé deux mondes, le monde physique et le monde Utopique. Le monde physique, celui de tous les instruments que nous avons réalisé, et celui de la pensée abstraite, notre imaginaire, que je qualifie volontairement d’utopique. Néanmoins, aucun des deux n’est séparé de l’autre, car tous les deux sont le produit de la pensée symbolique. Au-delà du fait d’être interdépendants, ils s’entrechoquent ou s’associent sous la baguette de notre pensée. J’y reviendrais.
Pourquoi je qualifie notre imaginaire d’utopie ?
Simplement pour banaliser le mot « utopie », comme d’autres ont banalisé le mot « charges », afin qu’il ne nous fasse plus peur, qu’il ne nous fasse plus peur pour le but que je poursuis, celui de vous expliquer qu’il n’y a pas d’utopie irréalisable.
Il ne suffit pas pour autant de penser à son désir pour qu’il se réalise. Tout dépendra du niveau où il se situe, en fonction des moyens qui sont les nôtres actuellement.
Exemple : si nous voulons seul changer le monde, quelle que soit l’idée émise, il nous faudra la sortir de notre pensée, la communiquer, pourtant ce ne sera pas suffisant ; il faudra qu’elle soit diffusée ; il faudra qu’elle représente aussi un attrait pour être partagée par d’autres sans les gêner ; il faudra qu’elle ne tombe pas dans l’oubli pour résister au temps ; de telle manière que c’est moins l’utopie en elle-même qui est irréalisable que les conditions de son développement.
Dans l’exemple choisi, les conditions de développement de cette utopie vont dépendre de l’idée qu’ont les autres du « monde réel » qui est le leur, (non celui des « penseurs » et des scientifiques), mais surtout celui de leur « monde réel » au quotidien. De ce monde loin du raisonnement philosophique ou scientifique, ce « monde réel » pragmatique qui est celui de l’expérience humaine élémentaire, celui des simples exigences pour vivre, qui font que nous ne nous départirons pas de ce qui nous donne des assurances pour un inconnu hypothétique.
Si bien que nous utilisons le mot utopie pour qualifier une idée émise et ainsi masquer le manque d’audace personnel pour se lancer dans une réalisation qui sort des références d’un passé normatif, dans lequel nous nous sommes installés. Cette utopie sert à combattre aussi bien une idée qui modifie les rapports envers les dominants, qu’à permettre la dissuasion intéressée personnelle, celle d’idées mythiques, progressistes ou « rétrogressives », et qualifier toutes les demandes de ceux qui, vivant mal leur présent, imaginent des mondes meilleurs.
A ce titre là l’utopie devient un mot « réactionnaire » qui entre en contradiction avec l’expérience de notre « réel ».
L’expérience de notre réel s’effectue par la détermination d’objectifs à partir d’une représentation du désirable en valeurs relatives, qui systématiquement ordonnées, organisent une vision du monde qui apparaît stable et irréductible.
Cette vision du monde est une nécessité pour lui assurer une viabilité culturelle stable, mais est un frein lorsque la stabilité devient la permanence irréductible d’une organisation déterminée, telle le capitalisme.
Le dictionnaire de la sociologie donne un aperçu de différents types d’idées se qualifiant d’utopiques. Je vais reprendre le texte en entier.
« L’utopie se propose de transformer, de façon plus ou moins radicale selon les cas, les structures et les valeurs sociales en vigueur. On peut qualifier « d’utopique » des écrits (l’utopie de Thomas More, 1516, fut le premier d’une longue série), des pratiques (celles de certains mouvements sociaux), des « rêves » (toutes utopies non encore pratiquées, écrites). On peut également distinguer : 1. Des « utopies absolues » en contradiction avec l’expérience humaine la plus élémentaire ; ce sont des mythes : pays de cocagne, fontaine de jouvence, etc. ; 2. Des « utopies relatives » projets sans précédent historique mais de réalisation partielle ou totale (l’Océana de Francis Bacon, ou le « programme du parti communiste » de Marx et Friedrich Engels) ; 3. Des « utopies négatives pronostiquant des sociétés où la technique la plus perfectionnée est mise au service d’un projet d’asservissement humain.
On a opposé une société ouverte, libérale, démocratique (Karl Raymond Popper). Marx et Engels ont distingué « socialisme utopique » (les prés marxistes) et « socialisme scientifique ». K. Mannheim (1929) a mis en parallèle idéologie (conservatrice) des classes supérieures et utopie (progressiste) des classes subalternes ; il a aussi désigné une « intelligentsia sans attaches » comme la couche sociale apte à produire des utopies.
On peut considérer que toute utopie critique le présent au non d’un passé archétypique ou d’un principe censément élémentaire, et en vue d’un avenir décliné sur le changement social valorisé (utopie progressive) ou dénoncé (utopie rétrogressive).
On appelle groupements volontaires utopiques ceux qui répondent à ce modèle de fonctionnement (sectes, ordres religieux, certain groupement politiques et syndicaux, certaines formes de communauté et de coopératisme, etc.)
Plus que tout autre membre de l’école de Francfort, Herbert Marcuse (1964) a vu venir l’avenir ouvert à l’utopie d’une libération humaine totale, une fois la technique mise au service d’un projet humaniste. Il devait, en 1968, décréter pourtant « la fin de l’utopie ». Aujourd’hui, dans les écrits de Jürgen Habermas, la « communication » joue le rôle de l’utopie ».
Ces quelques lignes donnent un aperçu des diverses idées qui ont été ou sont qualifiés d’utopiques, et à leurs lectures, il est difficile de définir dans notre existence ce qui ne relève pas de l’utopie.
Il apparaît donc que nous brandissons de tout temps ce mot utopie comme un épouvantail de dissuasion, pour se préserver de toute perturbation venant bousculer notre tranquillité quotidienne. Et, dans le même temps, il a qualifié toutes les étapes de l’évolution de nos sociétés et bien des inventions, cela au prix d’un grand nombre de vie.
Grâce à la Télomerase, la fontaine de jouvence tant espérer, par la biologie prend place au premier plan de l’oncogénétique et de la gérontologie, même si rien ne permet de savoir comment se terminera l’histoire.
Alors y aurait-il une raison absolue qui rendrait le capitalisme irréversible que toutes oppositions seraient qualifiées d’utopiques, au point que les citoyens préfèrent l’abstention que de voter pour des porteurs utopies. En cela ils se trompent pour vivre le capitalisme à besoin des utopies, sans elles il mourra et nous avec. Ceux qui le soutiennent et n’ont pas compris cela creusent sa tombe.
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