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Philodeme Philodeme 25 avril 2011 20:13

La crispation des orteils dans les chaussures vernies des héritiers ( « élites », devenues élites par héritage) ne changera rien à l’évolution en Europe et en France.

Deux mots importants relégations économique et symbolique

Dans : http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/04/22/le-succes-de-marine-le-pen-est-lie-a-la-degradation-des-conditions-de-vie-des-milieux-populaires_1511732_823448.html#xtor=AL-32280184



un bon résumé de la problématique pour un nombre croissant de citoyens :


Ericfrance : Je me retrouve dans l’énoncé de votre chat. Je suis « Français de souche », je vis dans un quartier populaire où, peu à peu, je suis devenu une "minorité visible" au milieu des boucheries halal, des Roumains, des Turcs, des noirs, etc. Je tiens à préciser qu’avant, je votais écolo... Petit à petit, j’ai pris du recul sur tout ca, et je me suis trouvé à ma grande surprise de plus en plus en phase avec les idées du Front national, mais de là à voter pour eux... non, jusqu’à ce que Marine arrive, cette femme (déjà, c’est une femme et c’est bien pour le paysage politique) sait parler franchement et représente la révolte et le changement. Ma question n’est pas : comment j’en suis arrivé là ? Mais plutôt  : pensez-vous que les gens comme moi vont devenir de plus en plus nombreux au point de faire basculer l’échiquier politique ? Les autres Francais « de base » comme moi vont-ils défendre leur identité ou encore une fois fermer les yeux ?

Je retrouve dans l’énoncé de votre question les logiques qui sont à l’œuvre dans la transformation des attitudes vis-à-vis du Front national via Marine Le Pen. Le parcours qui est le vôtre est tout à fait exemplaire de la transformation du paysage politique français aujourd’hui. Le problème central, me semble-t-il, est que l’expérience quotidienne d’une partie importante de la population française n’est pas reconnue à part entière, ou plus précisément, ne peut pas être reconnue à part entière par les logiques de l’offre politique des partis dits de gouvernement.

Une partie des milieux populaires souffre à la fois d’une relégation économique et d’une relégation symbolique. On ne reconnaît pas leur expérience comme politiquement acceptable.

Tant que l’offre politique, de droite comme de gauche, ne fera pas l’effort d’intégrer cette réalité à son diagnostic, les rangs des sympathisants de Marine Le Pen, qui ne furent pas nécessairement des sympathisants du Front national, ne pourront que grossir.


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