Entièrement d’accord avec l’auteure de l’article : si DSK a droit à être présumé coupable, la femme de chambre a droit à être présumée de bonne foi. Le problème de ce traitement médiatique vient du fait que les gens veulent prendre parti et non chercher la vérité...
Bien sûr, avant de traiter DSK de « prédateur sexuel », attendons les résultats de l’enquête et le verdict de la justice américaine. Mais il n’aura pas fallu attendre bien longtemps (voire pas du tout) avant qu’on mette en doute la parole de la présumée victime. Et vous savez quoi ? Même s’il est reconnu coupable, on entendra des voix s’élever pour déplacer d’une manière ou d’une autre la responsabilité de cette agression sur la victime... comme dans toutes les affaires de viol ou de tentative de viol.
Aux USA, ce genre de problème est quand même davantage pris plus au sérieux. Il y a vraiment cette notion que la victime de viol est bien une victime. En France, on fait volontiers passer les femmes victimes de violence pour des pleurnicheuses qui l’ont quelque part un peu cherché. Ou qui devraient fermer leur gueule. On reste dans un pays latin, on n’a pas la même culture vis-à-vis de ce genre de chose. A ce titre, avez-vous déjà téléphoné aux flics pour vous plaindre d’une tentative d’agression sexuelle ? Moi oui, et j’ai eu droit à des sarcasmes et des ricanements, le flic ayant mis la conversation en haut parleur pour en faire profiter ses collègues... De quoi me décourager de me déplacer pour porter plainte (je n’avais que 23 ans). Voilà en France comment ça se passe : il vaut mieux aller porter plainte en compagnie de présences masculines. Je dis pas que c’est le paradis aux States, loin de là, mais ils prennent la question plus au sérieux.
Quant aux media français, ils ne sont pas très féministes non plus, il faut bien le dire. D’ailleurs, « féminisme » est devenu un gros mot (sur Agoravox, notamment ;)), comme s’il n’était pas pertinent que des gens, aujourd’hui, défendent encore l’égalité des droits pour tous et luttent contre les violences envers les femmes. Mais je sors du sujet. Il n’y a pas besoin d’être féministe convaincu pour être révolté par le récit d’une agression aussi odieuse. D’ailleurs, si cette histoire est vraie, il n’y a pas que sur le plan de la violence envers les femmes que c’est révoltant, mais aussi celle des puissants envers les personnes en bas de l’échelle sociale.
Cela étant dit, attendons que la justice se prononce, encore une fois. Il faut entendre la version des faits de DSK, attendre les résultats des tests d’ADN, des recherches de traces de lutte, etc. Et le verdict. On ne saura pas la vérité avant un bon moment, donc il ne faut pas s’emballer et réagir de manière émotionnelle.
Je fais a priori confiance aux Américains pour faire un travail sérieux. La seule chose qui me fait un peu peur c’est qu’un juge prenne la grosse tête et veuille en faire un exemple. Comme dans l’affaire Polanski (qui reste tout de même un violeur, mais l’affaire a été traitée n’importe comment).
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