Voici un copier coller d’une réaction que je viens de poster sur un autre blog :
Nicolas Sarkozy n’est ni un économiste ni un administrateur.
Par contre c’est un communiquant. Il faut prendre « travailler plus pour gagner plus » pour ce que c’est : un slogan de campagne pour communiquer une idée simple, compréhensible par tous, le temps de le dire. Et cerise sur le gâteau, pour montrer que ce n’est pas déconnecté de la réalité, il propose une mesure « je tiens mes promesses » qui puisse être tenu immédiatement, par un simple décret du pouvoir exécutif, comme par exemple : détaxer les heures supplémentaires.
Mais ce n’est pas une raison pour faire une fixation sur cette mesure, parce qu’elle n’est là que pour communiquer une idée : la Rupture. En d’autres termes on passe d’un socle épistémologique à un autre sur le mode de la discontinuité radicale, comme aurait dit Michel Foucault.
C’est l’idée phare de cette « droite décomplexée ». Après 25 ans de Mitterrando-chiraquisme où le travail était compris comme une activité suspecte, en particulier en ce qu’il était suceptible de légitimer un « enrichissement en travaillant », ce qui reste une activité honteuse selon les valeurs de la Noblesse d’Etat, qu’elle a hérité en droite ligne des valeurs de la Noblesse de l’Ancien Régime.
Regardez plutôt, pour comprendre Nicolas Sarkozy, comment il met sur le même plan, en tous les cas tente de le faire, ses relations avec Bolloré, Bouygues, et les ouvriers qu’il va croiser dans les usines. Ce qu’il cherche a expliquer, c’est que l’idée du « ceux qui s’enrichissent en dormant » de Mitterrand, c’est fini.
Par exemple, si vous connaissais l’histoire de la famille Bouygues, vous devez savoir comme lui, que le fait qu’il soit ami avec Martin Bouygues n’est pas neutre. Pour paraphraser Flaubert, Sarkozy dit : Martin Bouygues, c’est moi.
La gauche s’en tient à ses stéréotypes du 19ème siècle. Les riches s’enrichissent en exploitant les ouvriers qui sont les seuls à travailler dans cette affaire. Point. Il n’y a rien d’autre. Or, il se pourrait que le monde soit sensiblement plus complexe.
Par exemple on pourrait se demander pour quoi Sarkozy est ami avec Martin Bouygues pltôt qu’un autre. Et se souvenir que comme Nicolas Sarkozy, Marin Bouygues n’aurait jamais dû être là. Il ne doit cette place qu’en raison de l’incompatibilité de caractère entre son père et son frère aîné, Olivier, l’héritier naturel, son Alain Juppé en quelque sorte. Et on a trop tendance à oublier, parce qu’il a réussi, qu’on a longtemps considéré que Martin avait hérité par défaut de son poste de PDG alors qu’il était considéré par beaucoup comme le tocard de sa famille, derrière les brillantes personnalités de son frère et de sa soeur aîné, Olivier et Corinne. Et pas besoin de faire un gros effort de mémoire pour se souvenir que tout le monde des affaires s’attendait à ce que Martin échoue lamentablement à son poste.
Or il a brilllamment réussi. Comment ? En dormant ? NON. En travaillant, comme une mule, de manière acharnée. Bref, il a travaillé plus pour gagner plus.
Les antisarkozystes primaires devraient se souvenir du temps où ils pensaient, par la paresse intellectuelle naturelle de la gauche, par son « pourquoi travailler plus ? », que de toute façon Sarkozy ne serait jamais élu.
Pour qui connaït l’histoire de Bollorée, c’est pareil. Un homme qui a hérité d’un « empire familial » en voie de décomposition avancée et qu’il a brillamment redressé...
Et on peut élaborer sur le fait que Sarkozy soit lié à Martin Bouygues et Bolloré. Bolloré, également ex copain de Martin Bouygues, qu’il prenait également comme un tocard et qui a donc vu une opportunité de plus value en « travaillant » (hé oui ! C’est beaucoup de travail, mine de rien, à défaut de mine de charbon...) une prise de participation dans le groupe Bouygues qui allait lui permettre de le démanteler en faisant une grosse plus value ensuite en revendant les morceaux du groupe les plus rentables. Mais raté, Martin a travaillé comme un fou (hé oui, il ne dormait pas contrairement à ce qu’avait espéré Bolloré, qui faisait paradoxalement trop confiance à l’idéologie Mitterrandienne, pour ce coup) et il a réussi à empécher Bolloré de voir son travail payer autant qu’il aurait voulu...
Vous devriez être plus attentif à la manière dont Sarkozy s’attache à certains hommes d’affaires, par opposition aux milliers d’hommes d’affaires qui existent dans notre pays....
A moins bien sûr, que ce domaine reste à l’Index dans les caves de la bien pesence de gauche, voire dans les caves de la gauche de 1905...
Pour l’auteur, il faut plutôt demander à la gauche de savoir si elle est pour ou contre le monde tel qu’il est...
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