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Tristan Valmour 23 octobre 2007 12:47

@ Voltaire

Vous êtes indéniablement de ceux dont on lit les réflexions en silence tant elles sont pertinentes et modérées, tant elles relèvent de la théorie comme de l’empirisme. Il est donc impossible de rejeter ce que vous énoncez, aujourd’hui comme hier. Permettez-moi cependant d’enrichir votre intervention.

Vous rejetez le vote systématique en invoquant le risque de division. D’une part, l’implicite suppose que la situation inverse - l’absence de vote - ne soit pas source de divisions. Or, ce n’est déjà pas le cas. D’autre part, si les règles sont connues de tous et s’appliquent à tous sans aucune exception, je suis intimement convaincu que la sanction d’un vote démocratique sera acceptée par le camp perdant. Laisser les opinions s’exprimer sans qu’elles ne soient suivies d’un vote démocratique, c’est prêcher dans le désert, c’est confisquer l’action au profit d’une caste qui aurait les clefs de la maison. Cette attitude prend sa source dans le rejet du peuple, que l’on considère trop sot, trop imprévisible pour lui permettre de gouverner comme il l’entend. Permettez-moi alors de vous signaler que les scoop sont la forme d’entreprise où la paix sociale est la mieux garantie, parce qu’elles supposent l’implication de tous. Et ce, même si elles sont dirigées par une équipe restreinte. Il ne faut avoir peur ni du peuple, ni de la démocratie. D’autre part, on sait très bien que se détache une équipe de leaders dès que se forme un groupe. La nature humaine est ainsi faite.

Vous dénoncez également le rejet des anciens UDF comme une attitude suicidaire. Cela est sans doute vrai sur le plan électoral à court terme. Mais l’équipe qui participera aux prochaines échéances, si elle est nommée et non élue, pérennisera sa situation lors d’élections futures. Sauf bien sûr, si les statuts du Modem empêchent un candidat élu de se représenter. Dans le cas contraire, la prime au sortant fonctionnera et empêchera l’éclosion de nouveaux talents. Croire que le talent est rare, qu’une fonction ne peut être exercée que par un nombre très restreint de personnes est erroné. Dans tous les domaines de la société, on sait que la lumière des uns fait de l’ombre aux autres. Ce n’est pas une question de compétence mais de posture. Personne n’est irremplaçable. Le héros est un homme ordinaire placé dans une situation extraordinaire, or tout le monde peut être un héros, c’est-à-dire se découvrir des aptitudes singulières lorsque les circonstances l’exigent.

Enfin se pose la question de la nature d’un parti politique. A-t-il pour objet de gagner les élections en reniant ses valeurs ou de transformer la société en les véhiculant ? Je penche, vous vous en doutez, pour la seconde alternative. Gagner en se reniant, en sacrifiant son honneur par des manœuvres dilatoires, des mensonges, des tromperies, c’est perdre son identité. La démocratie, ce n’est pas pour demain, c’est pour tout de suite !

Avec mes vives amitiés



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