@ Stéphane Fort, journaliste de Radio-France à bord du Mistral
Permettez-moi d’abord de vous répondre comme votre maison : « Merci de l’intérêt que vous portez » à mon article et d’avoir occupé votre temps libre à rédiger ce commentaire.
Mais détrompez-vous ! Vous n’êtes pas à vous seul un sujet d’étude ! Vous êtes nommé dans mon article en tant que journaliste de Radio-France embarqué sur « Le Mistral ». C’est la politique de Radio-France qui est visée et non le journaliste que vous êtes et qui l’applique.
I- Pour ce qui est de l’appellation « pacha » - que je crois vous avoir entendu employer pour nommer le contre-amiral que vous avez interviewé, - je veux bien confesser mon erreur, et même m’en excuser, puisque vous niez l’avoir fait. Je vous crois sur parole ! Dont acte ! Ce n’est pas si grave !
De même, je vous rassure au sujet du pseudonyme que j’ai employé pour certains de mes ouvrages. Je ne comprends pas que vous en soyez chagriné : découvrez-vous que le devoir de réserve peut contraindre à y recourir ? Suis-je le premier à le faire ? Voyez que je ne me cache pas pour autant !
II- En revanche, pour tout le reste de l’article qui analyse les contraintes de l’accréditation, vous ne m’apportez AUCUN démenti. Je suis désolé que vous ayez pris le terme "accrédité" pour une injure, alors qu’il définit un statut de contraintes !
1- Vous vous contentez de m’opposer comme argument d’autorité définitif
- votre passé de reporter au Tchad, qui serait une garantie pour l’avenir,
- et une promesse d’indépendance future au cas où les secours auraient été acheminés.
2- Or, ni passé ni promesses ne sont des gages suffisants en matière de fiabilité de l’information.
3- Quelles que soient les qualités d’un informateur, les contraintes qui s’exercent sur lui sont souvent telles qu’il est obligé de s’y soumettre.
4- Et, en matière de contraintes, pour la fiabilité de l’information, rien n’est pire que le statut d’accréditation, et de tous les statuts d’accréditation, rien n’est plus contraignant – par pure nécessité stratégique – que celui octroyé par le ministère de la défense.
5- D’où la question : qu’est-ce qu’un journaliste de Radio-France est donc allé faire dans cette galère ? Les conditions d’embarquement que vous relatez, ne changent rien à l’affaire.
« Et c’est parce, écrivez-vous, que ces journalistes ont fait pression pour embarquer que l’Etat Major des armées a fini par accepter la presse, après l’avoir refusée. »
- Qu’avaient-ils besoin de faire pression ?
- L’acceptation du ministère de la défense implique forcément des contreparties qui pouvaient dissuader de faire le voyage.
Figurez-vous qu’on garde en mémoire un débarquement de ministre en 1992, avec sac de riz sur le dos, les pieds dans les vaguelettes d’une plage somalienne, sous les caméras du monde entier préalablement ameutées.
Ou alors, c’est tout nouveau, comme vous le dites, les journalistes ont désormais la capacité de faire pression sur l’armée pour imposer leurs vues… Dans ce cas, mon article, je vous l’accorde, ne prend pas en compte cette révolution... qui reste tout de même à vérifier.
Cordialement, Paul Villach
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