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namic 27 octobre 2006 15:21

Il ne faut rien exagèrer non plus :
- les journalistes ont beaucoup parlé de la tendre caresse de Zidane sur Materazzi, mais le cas est resté isolé,
- les journalistes ont beaucoup parlé des débordements de supporters de quelques équipes de foot, les autres groupes de supporters ne se sont pas tous mis à les imiter,
- les journalistes ont énormément parlé de l’affaire du petit Gregory, mais heureusement les cadavres d’enfant ne se sont pas multipliés,...
- actuellement, on parle beaucoup des deux foetus trouvés dans un congélateur, et heureusement, ça ne va pas devenir une mode !

Bien sur, il faut un minimum de déontologie (qui se rappelle, avant la 1ere élection de Chirac, les journalistes pris à payer des jeunes de banlieue pour simuler des incivilités ?), mais de la à dire que c’est parce que l’on en parle qu’il y a un climat de violence en banlieue,...

Dans un autre domaine, ça me rappelle l’argument de barbus qui prétendent retirer la liberté aux femmes, pour justement qu’elles soient plus libres...

Non, il y a un vrai problème dans certains quartiers, problème que nous avons TOUS COLLECTIVEMENT crée, et que nous n’acceptons de percevoir que lorsque c’est trop évident (émeutes, voitures brulées, regroupements de groupes de jeunes à la Défense pour des bagarres générales,...).

Par contre, si ce problème pouvait rester cacher, nous serions nombreux à nous satisfaire de la situation actuelle.

Je prétends que nous avons crée ce problème, car il est typique de la France (dans les pays d’origine des populations immigrées qui sont massivement représentées dans ces quartiers, il me semble que l’on ne fait pas bruler des voitures pour le jour de l’an ; ils ont en général d’autres problèmes, certainement plus graves, mais pas celui là).

De plus, on retrouve des problèmes similaires en Grande Bretagne, et aux Etats-Unis (entre autres), alors que les populations au coeur des quartiers à problèmes n’ont évidemment pas les mêmes origines qu’en France.

POur revenir aux journalistes, on ne peut pas à la fois se plaindre de style J.P.Pernaud (on nous anesthésie avec une sous-information de bals de villages, et de fètes régionales), et refuser le spectaculaire avec la vidéo en boucle de l’effondrement des tours du 11 Septembre (et le gros plan sur les victimes qui se sont jetées dans le vide...). L’info de qualité n’est certainement pas dans ces extrèmes, mais ça me semble être le prix à payer pour une info « un peu » variée.

Par ailleurs, sur les dérives des journalistes, les gens votent avec leur porte-monnaie : il n’y a qu’à voir les difficultés de la presse écrite, ou les lecteurs potentiels se lassent des figures historiques qui commentent en boucle les faits et gestes de leurs comparses, les petites phrases cryptées des courtisans du pouvoir, et qui se servent la soupe réciproquement. On n’assiste pas au même phénomène sur la télé publique, car elle est entièrement subventionnée, mais à terme elle risque la même situation que la radio publique, avec une audience caricaturale, malgré un grand nombre de chaines et des règles de concurrence délibérement faussées en leur faveur.



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