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Rage 30 octobre 2006 21:55
Rage

Je ne sais pas si la fonction publique est réformable. Il s’agit sans doute d’une priorité que de revoir les systèmes de fonctionnement, mais plus encore, ce sont bien souvent les hommes qui façonnent les lois à leur manière.

Personne ne dit que les élus peuvent ou doivent tout contrôler. Personne ne dit que pour travailler en collectivité il soit nécessaire d’établir des prés carrés. Le problème, c’est la hiérarchie aveugle, la compétence coulée dès l’origine sous le poids de la valorisation au temps, de la séparation des champs d’actions, de l’hégémonie de certains « chefs » sur tout ce qui bouge.

La Région PC a en effet un petit budget face à d’autres collectivités (500M€) vs 1,2 milliards pour le Grand Lyon par exemple et elle n’a pas les compétences d’un Etat. Il est donc difficile de comparer ces échelons sur ce point.

Après il y a aussi les faits, et les actes. Au des budgets disponibles et surtout de leur gestion, il est évident que l’Etat demantelé perd de plus en plus de capacités d’action tout en pompant toujours plus de ressources.

La faute est souvent lancé" sur les fonctionnaires, qui parfois ont leur part de responsabilité c’est vrai, mais le postulat est souvent erroné et sorti de contexte. Les fonctionnaires, cadres ou non, sont cloisonnés dans les murs que les élus voir les DGA-DGS (package opérationnel des élus) souhaitent bien leur dresser. Et parfois on se mure tout seul par peur de dire aux élus ce qui devrait être dit (les problèmes) et par peur du chef de service d’aller frapper à la porte du dessus puisque lui même a été nommé pour se taire et gérer lui même ce type de problèmes.

Ainsi, la suppression de haltes ferroviaires vides de voyageurs et parfois de desserte est impossible en France, même si cela dilue les financements au final ! La raison est simple : Créer un arrêt est toujours plus aisé que d’en supprimer 1. Quand on crée, il y a toujours de fervent supporters. Quand on supprime, ceux qui partage l’avis sont très limités en nombre (techniciens) et les opposants nombreux par « principe ». Alors les élus ne prennent pas le risque, et laisse pourrir le truc jusqu’à ce que les murs tombent, comme sur l’ensemble du réseau TER avant régionalisation.

Le fait de demander à des élus de tout contrôler est une erreur fondamentale. Une partie des compétences sont du ressort des directions techniques, et la délégation de pouvoir n’est pas du goût des élus français... Par ailleurs la phase montante des idées est elle aussi verrouillée : Qu’un ingénieur définisse par A+B qu’une connerie est visible sur le terrain, pour que cette idée n’arrive jamais à l’oreille de l’élu, et même si elle lui arrive, ce n’est pas sa priorité, donc exit.

En France, la concertation est un prétexte. Les décisions sont prises toujours du haut vers le bas. La flèche ascendante, pourtant la plus riche en idées et proposition est coupée à la racine.

Voilà le problème, mais là, c’est de système dont il faut changer (c’est tout à fait ce que je souhaite cela dit). Alors jury citoyen ou pas, pourquoi pas, mais un élu qui évoluera dans la peur prendra encore moins de risques. Encore un bon moyen d’éviter d’ouvrir le débat sur la responsabilité des élus, élus contraint à faire de « l’admnistratif » plutôt qu’à exposer des idées et pistes de développement pour l’avenir.

Dommage.



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