Entre le « dire tout et n’importe quoi à tort, à travers » et l’instauration de délits d’opinion, on doit pouvoir trouver une juste mesure. Je suis assez d’accord avec le point de vue remarquable de cet universitaire du XIXe siècle :
« On nous prescrira des manières de parler des maux qu’ont endurés nos pères, de ceux que nous avons soufferts nous-mêmes. […] Toutes les vérités, hormis celles qui seraient des injures personnelles, sont bonnes à dire. […] Poursuite et jugement, s’il y a lieu, des écrits publiés ; mais nul examen préalable de ceux qui ne le sont pas encore ; répression des actions criminelles, mais liberté illimitée de manifester ses opinions de vive voix, par écrit et par la presse. »
Pierre Claude François Daunou [homme politique et historien, 1761-1840, conventionnel, membre des 500, puis professeur d’histoire et de morale au Collège de France], Essai sur les garanties individuelles que réclame l’état actuel de la société, chapitre IV « De la liberté des opinions », [1819]. Daunou précisait les cas où « le langage prend quelquefois le caractère d’une action » : calomnie, injure, provocation expresse à la désobéissance aux lois, insultes publiques aux dépositaires de l’autorité, machinations qui tendent à renverser le système public établi.
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