Bonjour,
J’aimerais clarifier plusieurs aspects des ces projets d’habitat groupé qui se développent en ce moment et apporter quelques réponses aux commentaires que je lis ici.
1- Chacun est libre de se joindre à un tel projet. Les conflits naissent dans les collectifs forcés (armée, copropriétés ou lotissements conventionnels, entreprises). Ici c’est le voisinage CHOISI au lieu de voisinage subi.
2 - Ce processus est progressif. Vous allez passez pas mal de temps dans des réunions avant de vous engager vraiment. Donc les tarés, les voleurs et autres personnages peu sympathiques, vous allez les reconnaître avent de vous lancer ensemble.
3 - Les DVD rayés, ça peut arriver. En échange vous avez accès à 10 autres DVDs que vous n’avez pas besoin d’acheter. Et aujourd’hui vous faites une copie avant. Les bénéfices de la mutualisation sont bien supérieures aux sacrifices de l’intérêt particulier. Et en plus, vous pouvez discuter avec vos voisins de cette musique ou regarder un film ensemble. Ca change les soirées tout seul devant l’écran.
4- Ces projets ne règlent pas les divergences. Pas de question d’écraser l’un ou l’autre et imposer roses au lieu de tulipes. Ici on cherche à articuler ces divergences et d’en faire une force créative. L’autre n’est pas perçu comme un adversaire, mais comme un soutien. Résultat : les tulipes à côté des roses et des maguerittes. Quel beau jardin...
5 - L’idéal actuel est la Maison individuelle sur une parcelle individuelle. Chez moi et à Moi. Placard, garage et pelouse sont synonyme de liberté. Capacité de consommer des objets à ranger, le garage pour l’automobile qui représente mobilité individuelle, et pelouse pour le "Vivre la Nature. Quelle est la réalité ? Vous travaillez plus, pour gagnez plus, pour achetez plus d’objets qui deviennent rapidement inutiles. Une fois les placard sont pleins, c’est le garage qui devient le grand placard. La pelouse devient de plus en plus petite (parcelles de 400 m2, il en reste pas beaucoup de place pour la pelouse). Et pour la voiture qui est garée maintenant dans la rue, vu que le garage est pleins d’objets devenus inutiles, vous bouffe les cheveux de la tête. Donc travailler encore plus pour etc. Cet accord entre société et citoyen a fonctionné les temps de la croissance infinie. Aujourd’hui, on en voie les limites. Travailler plus pour payer les factures de plus en plus chères ? Vivre la nature sur 50 m2 de pelouse et avec le chien du voisin qui n’arrête pas d’aboyer ? Aller chercher les enfant à l’école en voiture avec l’essence à 1€50 ?
La Maison individuelle fait travailler du monde : aménageurs, constructeurs, fournisseurs d’énergie, producteurs d’objets qui deviennent rapidement inutiles et de voitures, et maintenant les services à la personne pour habitants vieillissantes dans ces pavillons, qui ne connaissent à peine leurs voisins et qui dépendent de ces services pour éviter la maison de retraite. Cette forme d’Habitat est un gros moteur de la croissance et souvent à crédit. Tout ça ne fonctionne plus aujourd’hui et les gens se réveillent. Il souhaitent consommer ce dont ils ont vraiment besoins. Ils souhaitent papoter avec les voisins au lieu de s’agresser. Il souhaitent préserver les ressources de la planète au lieu de le vider. L’Habitat groupé est une solution qui marche (15 à 20 % du logement neuf dans certaines villes européennes. 5% de la population danoise vivent dans ce type d’Habitat collectif.
Enfin, personne ne vous obligent de participer à ce type d’aventure modernes. Mais franchement, comparer ça au modèle staliniste de l’habitat ou les idioties de la télé-réalité... Restez donc devant votre écran tout seul avec vos certitudes. En revanche, ceux qui peuvent et veulent imaginer un autre quotidien, allez-y. C’est possible et c’est le moment.
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