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pigripi 18 juillet 2009 18:58
pigripi

Extrait du blog d’Elsa vigouroux sur le site du nouvelObs.

Je souligne ce qui me paraît essentiel ...

07.07.2009 Procès d’intention et plaidoiries

Christophe M. était d’abord apparu dans le dossier comme un gros, une sorte de logisticien de l’affaire. Son avocat, maître Thomas Bidnic a plaidé hier lundi qu’il n’en était rien. Comme l’audience l’a finalement démontré, Christophe M. s’en est tenu à emmener une fois l’appât, Yalda, en voiture dans Paris. A conduire une fois Youssouf Fofana à l’aéroport. A lui donner deux fois une cinquantaine d’euros. Sur la tentative d’enlèvement de Michaël D., il a joué le rôle du taxi. Quant à son implication dans la tentative d’enlèvement d’Olivier Z., c’était une erreur : Christophe M. a pu prouver qu’il était en cours ce jour-là. Donc, Christophe M., n’est qu’une « petite main » comme en a lui-même convenu l’avocat de la famille Halimi, Me Szpiner. L’avocat de Christophe M., Me Bidnic, a donc rappelé ce que le commissaire avait concédé à la barre concernant le jeune homme : La police s’est bien trompé sur son compte.

L’avocat a ensuite raconté le travail qu’il a fait avec son client pendant l’instruction. Il lui a expliqué être convaincu de la portée antisémite du crime commis contre Ilan Halimi. Si Christophe M. a toujours soutenu que ni lui, ni son intention n’était antisémite, il a cependant reconnu que les horreurs infligées à Ilan Halimi étaient en effet comparables à d’autres dans l’Histoire. Et pendant ces deux mois et demi d’audience, Christophe M. s’est violemment opposé à Youssouf Fofana, au point qu’ils ont failli en venir aux mains. Christophe M. a aussi formulé de profonds regrets vis-à-vis de la famille Halimi. Posture qui, selon l’avocat général Philippe Bilger, ne serait pas très sincère, a rappelé maître Bidnic.

Ainsi l’avocat en est-il venu à régler un compte. Celui de l’avocat général, qui se serait « disqualifié » en présumant de "l’insincérité de Christophe M.". Alors que, toujours selon Me Bidnic, le même représentant de l’Etat, dans son réquisitoire, créditait Youssouf Fofana de « courage et de liberté que donne l’absence d’espérance ». A croire que « sa stature était proportionnelle à la gravité de son crime  ». L’avocat Thomas Bidnic a même considéré que Philippe Bilger avait ménagé le principal accusé, pendant toute l’audience.

La majorité des avocats présents à l’audience ont pensé que Thomas Bidnic avait été « trop loin ». Il a notamment reproché à Philippe Bilger son silence à l’audience du 19 mai dernier. Youssouf Fofana menaçait ce jour-là la cour de ne plus répondre aux avocats juifs : « J’aurais aimé, monsieur l’avocat général, que vous disiez qu’il n’y a pas d’avocats juifs ici, mais seulement des avocats », a lancé Me Bidnic, qui à l’audience a lu la lettre du sénateur et avocat Pierre Masse adressée au maréchal Pétain en 1941.

L’avocat assume avoir fait un véritable procès d’intention à l’avocat général Philippe Bilger. Il l’a accusé d’avoir osé une distinction lors de son réquisitoire entre « un antisémitisme banal et ordinaire » et un «  antisémitisme de fond, qui tue ». Il a donc lu à la cour les pages 60 et 61 du livre de Ruth Halimi. La maman d’Ilan y explique précisément qu’il n’y a pas de différence, que la haine n’est pas une histoire d’intellectuel, que la haine est viscérale, que son fils est mort d’un préjugé selon lequel les juifs sont riches.

Thomas Bidnic a même dit « avoir entendu » l’avocat général Philippe Bilger reprocher à Youssouf Fofana d’avoir « déshonoré l’antisémitisme », comme Georges Bernanos avait en son temps reproché à Hitler d’avoir "déshonoré l’antisémitisme« . Allusion qui a »gêné" certains avocats.



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