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L’enfoiré 5 mai 2010 08:20
L'enfoiré

Une parodie pour parer aux dires ?

La gaffe de Paul Villach : un gag éducatif en matière d’information

Il faudrait remercier Paul Villach d’avoir fait œuvre d’éducation populaire à ses dépens : la gaffe qu’il a commise pendant sa campagne agoravoxienne, est un gag instructif et même un cas d’école qui aide à comprendre « la relation d’information ». Elle permet de vérifier que, contrairement à une croyance répandue, la notion d’information n’est pas univoque ; elle présente deux variétés très différentes : l’information inventée, livrée volontairement et l’information imaginée qui ne l’est pas plus. Le gag qui s’est déroulé en des actes quotidiens, montre le grand écart qui peut parfois exister entre elles.

Premier acte : le leurre de l’invention déguisée en information extorquée.
 
Au premier acte, M. Villach avait été hué de nombreuses fois, en pleines divagations par quelques lecteurs qui lui exprimaient ses doléances, en particulier comme écrivain qui ne cherche pas à comprendre ses lecteurs. On le voit s’écouter parler avec patience et attention à son miroir. Celui-ci lui répond toujours avec courtoisie avant de le quitter en l’assurant qu’il avait été ravi d’avoir pu refléter son image. L’image maquillée qu’il entendait donner de lui, était donc celle d’un homme attentionné et respectueux des citoyens.
 
Seulement, l’information donnée n’était pas fiable par elle-même, et M. Villach le savait, car elle passe par le filtre de l’auto-admiration de l’émetteur qui ne livre pas volontairement d’information susceptible de lui nuire. Aussi avait-il eu recours avec ses conseillers au leurre habituel pour lui donner une apparence de plus grande fiabilité, le leurre de l’information donnée déguisée en information extorquée. La mise en scène retenue montrait, en effet, M.  Villach en train de discuter avec son miroir et de l’écouter sans se soucier de l’assemblée des lecteurs qui paraissait le surprendre par hasard en pleine action et à son insu.
 
Mais, pour que l’échange fût bien compréhensible par tous sur Agoravox, M. Villach portait tout de même à son revers de veston une fleur en micro-cravate surmonté d’un Haut de Forme. L’information donnée d’un rédacteur attentif et respectueux du lecteur pouvait donc être prise pour une information extorquée puisque la scène de discussion paraissait à son insu et/ou contre le gré, au hasard d’une de ses rencontres inopinées.
 
Second acte : l’information extorquée ravageuse
 
Au deuxième acte, la scène de théâtre s’est écroulée et les coulisses de la mise en scène ont été subitement dévoilées par une information extorquée à l’insu et contre le gré de M. Villach. Sorti du champ de la fenêtre d’AV et rentré dans sa coquille, il a oublié son miroir toujours présent et qui s’est mis à vitupérer à la fois contre son interlocuteur traité de «  bigoted man  » - homme sectaire - et contre ses conseillers qui «  n’auraient jamais dû organiser une rencontre sans son miroir  » : «  C’est une idée de qui ? s’est-il emporté. C’était juste une espèce de sectaire !  » Ainsi la rencontre n’était-elle pas fortuite : ce miroir avait même été choisi avec soin… puisqu’il était une fidèle représentant de tous les Poils Vaches de la Terre.
 
Malheureusement ses propos ont été copiés et il s’est trouvé quelqu’un de bien ou mal intentionné pour les diffuser. Du coup, ce n’était plus l’image aimable d’un beau Villach patient, courtois et attentif avec ses lecteurs qui était livré, mais celle d’un hypocrite jouant la comédie de la bienveillance en public et les méprisant en permanence. Les excuses que dans une autre mise en scène d’information donnée il s’est empressé d’aller présenter à son miroir, ne change rien à l’image négative plus fiable révélée par l’information extorquée.
 
On ne saurait mieux illustrer l’écart qui peut parfois exister entre l’information donnée et l’information extorquée et que permet de gommer en apparence le leurre de l’information donnée déguisée en information extorquée. La conduite de M. Villach montre bien qu’une information extorquée comme le jugement injurieux qu’il a porté en public vers ses lecteurs, est plus fiable que les caresses qu’il a prodiguées à son miroir hypocritement en privé. Cette attitude virulente tire, en effet, sa fiabilité d’une soustraction à l’autocensure de M.  Villach, l’émetteur, quand il a cru parler sans témoin indésirable.

L’enfoiré  smiley  smiley



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