(AFP)
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il y a 1 heure
NARATHIWAT (Thaïlande) — Neuf personnes, dont six soldats, ont été
tuées en deux jours dans des attentats à la bombe et des tirs dans le
Sud musulman de la Thaïlande en proie à une rébellion séparatiste, a
indiqué vendredi la police.
Jeudi soir, un engin constitué
d’environ 20 kilos d’explosifs et dissimulé en bordure de route a
explosé au passage d’un véhicule militaire alors que les soldats
patrouillaient dans le district de Ruso (province de Narathiwat).
Trois
soldats ont été tués, ainsi que deux civils qui se trouvaient à bord.
Des insurgés islamistes présumés se sont emparés de fusils d’assaut
avant de s’enfuir.
Vendredi, dans la province voisine de Yala,
trois soldats ont péri dans un attentat à la bombe contre une
patrouille.
Par ailleurs, un cadre religieux musulman d’un village
de la province de Pattani a été la cible de tirs et est décédé sur la
route de l’hôpital, a ajouté la police en précisant que son propre fils,
un milicien volontaire, avait été abattu il y a deux mois.
La
population de la région est très majoritairement d’ethnie malaise et de
confession musulmane, contrairement au reste de la Thaïlande,
essentiellement bouddhiste.
Outre les forces de sécurité et des
civils de confession bouddhiste, les rebelles séparatistes visent
également des musulmans qu’ils accusent de collaborer avec Bangkok.
L’insurrection
a fait plus de 4.100 morts depuis janvier 2004 dans cette région
rattachée à la Malaisie jusqu’au début du 20e siècle et où des groupes
rebelles luttent contre la domination de Bangkok.
Les groupes de
défense des droits de l’Homme accusent le pouvoir thaïlandais de
favoriser la culture de l’impunité dans la région et d’avoir laissé
s’instaurer un cercle vicieux d’agressions et de vengeances meurtrières
de part et d’autre, tuant indistinctement militaires et civils.