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ffi 19 décembre 2010 00:47
ffi

L’irrationalité des scientifiques s’affirme de plus en plus. En fait le problème vient de ceci :

Si j’ouvre un dictionnaire à l’entrée « dictionnaire », j’ai cet énoncé : « recueil de définitions ».
En allant voir à « définition », j’obtiens l’énoncé suivant : « énoncé sur la nature d’une chose ou d’un Être ».

Bref, le dictionnaire se prend pour un définitionnaire, il croit énoncer la nature des choses : quelle prétention ! Définir une chose, n’est jamais qu’en donner un énoncé dogmatique...

En fait, nous ne connaissons jamais la nature des choses : nous ne pouvons en juger que par rapport à notre nature propre, notre nature humaine, nature qui nous est justement mystérieuse.

De même, en science, une expérience ne nous livrera rien sur la nature réelle de l’objet étudié, mais uniquement le rapport qu’il y a entre la nature du dispositif de mesure et la nature de cette chose mesurée, rapport que ne nous lirons de plus à travers notre propre nature.

Les mots rationnels, raison, raisonnement viennent du latin ratio, qui signifie proportion.
Le mot penser, vient du latin pensare, qui signifie peser (c’est à dire balancer deux choses ensembles).

Nous ne pouvons jamais dire : « A, c’est ceci ».
Tout ce que nous pouvons dire, c’est « A est à B, ce que C est à D », car dans un tel énoncé, ni la nature de A, ni la nature de B, ni la nature de C, ni la nature de D, n’ont besoin d’être connues, ce qui n’empêche nullement d’exprimer l’égalité des rapports respectifs entre A et B d’une part, et C et D d’autre part.

Il fut donc très imprudent de vouloir progresser scientifiquement par énoncés définitifs (définitions), et la situation de blocage présente en découle.

Maintenant, ajouter la sophistication de comprendre la nature du cerveau sera inopérante (et est irrationnel) : puisqu’on ne peut juger du fonctionnement du cerveau qu’au travers du prisme de notre nature propre, qui est justement l’inconnue, on ne fait que repousser le problème initial.

Le problème viens donc du but assigné à la science contemporaine : il ne s’agit pas prétendre connaître la nature des choses, mais de connaître les rapports qu’elles ont les unes avec les autres.

Historiquement, c’est les sophistes qui ont tout voulu définir explicitement. L’occident a fini par rechuter dans cette maladie mentale vers les 17èmes/18ème siècles.

La nature échappe ainsi aux scientifiques, qui, trop orgueilleux pour croire pouvoir la trouver explicitement, finissent par imaginer qu’elle n’existe pas... Comme la physis, en grec, signifie justement « la nature », « ce qui fut », « ce qui a grandi », chose qui s’impose à nous comme une évidence, le physicien qui finit par nous dire que la physis n’existe pas est un peu comme cet orphelin qui nous assurerait n’être né d’aucun père selon l’argument qu’il ne le connaît pas.



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