@ paulmohaddhib :
Votre lecture de mon article est particulière. Je ne justifie pas le tout nucléaire. Je dis que le nucléaire ressort du même besoin fondamental que de domestiquer le feu. Je précise aussi qu’il y a un évident changement d’échelle dans la dangerosité et les conséquences à long terme.
Ce qui devrait susciter plus de débats et d’exigences vis-à-vis des responsables qui gèrent ou décident de cette forme d’énergie. Et ce qui devrait aussi susciter des débats sur le mode de société que nous voulons. L’électricité, sous forme hydraulique, éolienne, nucléaire, répond à un besoin d’énergie. Comme le feu autrefois. Que Néandertal ait mis au point une technologie à base d’écorce de bouleau pour fabriquer une colle et fabriquer des lances, c’est déjà génial pour l’époque. Cette créativité, qui est une force extraordinaire chez l’humain. La finalité est une autre question (science sans conscience...).
Je comprends bien que ne pas attaquer la « course au profit » est politiquement incorrect. C’est tellement plus simple de tout mettre sur le dos de quelques profiteurs. Mais la réalité n’est pas si simple à mon avis. Elle est même beaucoup plus complexe et nuancée que cela.
Je ne fais pas d’opposition entre le profit et le vivre ensemble. Il y a un équilibre à trouver entre le collectif et l’individuel. mais je ne vais pas renoncer à des siècles de lutte pour libérer l’individu d’une emprise excessive du collectif, pour lui donner une valeur, et ne pas en faire un simple maillon d’une chaîne ou un pion dans un jeu. La collectivisation n’a pas vraiment laissé de mémoire enviable.
Je ne veux pas d’une société où le collectif décide à ma place de mes besoins et, partant, de ma liberté d’être. D’autant que cette vue théorique aboutit en général à des délégations qui ne disent pas leur nom, et à des oligarchies face auxquelles on n’a même plus le bulletin de vote pour se défendre.
Mais, même dans une société collectiviste, le profit n’est pas évacué. Le paysan espère toujours récolter 10’000 graines quand il en plante 1’000. Ne serait-ce que pour anticiper sur les mauvaises récoltes et les famines, et pour échanger (commercer) avec d’autres régions qui produisent (aussi en surplus) ce que ma région ne produit pas. Et parce que si, en semant 1’000, il ne récolte que 1’000, son travail n’a plus aucun sens et l’espèce disparaît faute de nourriture.
Vivre ensemble c’est gérer ce qui est d’ordre collectif. Mais ce n’est pas gérer la vie privée et l’individu comme s’ils n’étaient que le produit d’un collectif dont on ne saurait plus ce qui le détermine et qui le dirige.
Le collectif agit sur l’individu (par les transmissions culturelles par exemple) et l’individuel agit sur le collectif, par sa propre créativité et pensée. Marx est un excellent exemple de l’individu dont la pensée influence le collectif.
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