Que veut dire européen pour un membre du BRIC ? Est-ce l’européen historiquement responsable du pillage du, mal nommé, tiers-monde que l’on vise ou l’héritier de la conscience de classe développée, tant bien que mal, sur ce continent ?
Quelle est la politique sociale mise en oeuvre sur leurs propres territoires par ces locomotives économiques ? Pourquoi leur croissance va-t-elle essentiellement dirigée à renforcer leur compétitivité sur le marché mondial, alors que la répartition du pouvoir d’achat au sein de leurs populations se cristallise autour de deux pôles radicalement opposés : la misère la plus noire de millions de personnes et l’opulence et l’ostentation de quelques milliers ? Pourquoi, dans ces pays, la propagande présente le club des pays nantis comme l’ennemi irréductible des économies émergentes alors que cette vision dialectique est applicable, en premier lieu, à leurs sociétés et contre leurs propres dirigeants ?
Les pauvres vivants dans les pays regroupés sous l’étiquette BRIC, sont de vrais pauvres - bien au dessous de n’importe quel critère européen -, des miséreux à qui on fait croire que leur condition insupportable est due à l’égoïsme et à la cupidité du, encore plus mal nommé, premier monde. Leurs dirigeants leurs montrent du doigt les coupables, déviant, ainsi, la colère que suscite le succès de leurs économies comparé aux systèmes publics de santé et d’enseignement délabrés, appareils judiciaires, exécutifs et législatifs dominés par la corruption, législations du travail infâmes, mobilité des populations quasiment nulle grâce aux infrastructures inexistantes - comme exemple, le Brésil où toutes les routes fédérales sont payantes et pleines de trous, il n’y a pas de réseaux de voies ferrées -, etc...
N’y-a-t-il pas là une belle conspiration a dénoncer ?