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groumf 10 août 2011 17:56
Birdy
Un jugement de valeur ne peut naître que lorsque l’on décide de penser le monde au travers d’un paradigme.
L’ensemble des paradigmes que nous utilisons pour comprendre le monde construisent en nous des échelles de valeurs qui nous permettent de le juger.
Le choix conscient ou non de certain paradigme est ce qui nous définit en tant qu’individu.

Certaines de ces manières de voir le monde considéreront la situation d’une personne au RSA de manière négative.
Mais si nous décidons de changer cette lorgnette ou même de la compléter, nous pourrons toujours trouver une échelle de valeurs capable de valoriser un tel comportement.

Laissez moi m’expliquer.

Certains voient en l’activité salariale, une mesure de l’utilité sociale d’un individu. 
Si nous nous plaçons de ce point de vue, généralement l’argent y est un étalon plus ou moins fiable permettant de juger les faits réels.

Dans les fait réels, l’individu au RSA ponctionne à l’ensemble de la société un revenu X, revenu généré par l’acitivité marchande/salariale.
Dans les faits toujours, le généralament salarié ou ex salarié, qui a le point de vue sus-cité ne prend rien aux autres salariés, mais voit une part du revenu qu’il a généré partir vers la personne « inactive ».
Dans les faits enfin, le RSAste ne produit rien à partir d’une activité salariale (tout comme d’ailleurs le chômeur, le retraité, l’enfant, l’handicapé...). 

Dans son jugement de valeur, le RSA est la récupération gratuite du fruit du travail salarial mené par d’autres. 
Il n’y a pas d’excuse possible car lui travailleur est la preuve vivante que l’on aurait pu faire un autre choix de vie. Pas bien !

A cet abruti qui a n’a besoin que de si peu de données pour construire son modèle de la réalité, je vais réexprimer quelques faits.

Dans les faits, 285.000.000€ ont été donnés à Bernard Tapie, 450€ au RSAste par les mêmes débiteurs. Et celui-ci n’est qu’un exemple.

Dans son jugement de valeur, le RSAste est un parasite, mais moins pire que certains. Pas bien, mais quand même mieux que 1 / 640 000 Bernard Tapie par mois !

A ce gentil garçon, je vais redonner quelques faits.

Dans les faits, le salarié qui travaille dans une usine d’armement reçoit sa part de mesure d’utilité, pour réserver une part de son temps à la construction de biens marchands qui détruiront surement d’autres biens marchands produit par d’autre salalriés.
Qui tueront peut être des humains salariés et/ou parasites, pour que des produits marchands changent de main... ou juste pour rien. 
Dans les faits, le publicitaire salarié donneras en échange d’un salaire, une bonne partie de son temps pour que d’autre salariés dépensent leur argent dans le produit (issu du travail d’autres salariés) de la marque X au lieu de choisir celui de la marque Y.

Dans son jugement de valeur, le RSAste est un parasite, mais il n’apporte ni plus ni moins, pour la société dans son ensemble, que le fruit du travail de certains. Pas bien, mais comme pas mal de salariés aussi !

A cette personne je dirais.

Dans les faits, il existe des salariés qui travaillent beaucoup. Tellement, qu’ils n’ont pas de temps à consacrer pour s’occuper à jouer avec la nature pour produire ce qu’ils doivent manger.
Ils n’ont pas le temps de faire ce qu’il faut avec leur nouveau né, qui a besoin de tant de temps. Ils n’ont pas le temps pour s’informer de qui se passe dans le monde, à côté de chez eux. 
Pour tout ce temps qu’ils n’ont pas pour obtenir ce qu’ils souhaitent, ils payent un autre salarié pour que lui même le face à leur place.
L’auteur de l’article a ce temps que beaucoup n’ont pas. Il produit ses légumes, éduque ses enfants et change les couches de son bébé. Il ne paye personne pour que d’autre le fasse à sa place.

Dans son jugement de valeur, le RSAste est un petit voleur de pomme, pas si glandeur que ça, pas très utile, mais pas très exigent envers les autres non plus. Pas bien, mais un peu bien quand même : on s’en fout un peu !

A cet ami potentiel j’aimerais raconter 2 faits issus de ma petite expérience personnelle.

Dans les faits, j’ai un ami bien particulier. Cet amis en ce moment est un acteur de ce paradigme salarial. 
Mais, sa contribution à cet univers est jugé par beaucoup guère mieux que la situation de l’auteur. 
En stage, celui-ci est en train de repertorier et classifier une très grande collection des jeux de rôles connus ou non, anciens et récents.
Un des rares paradigmes qu’il utilise en toute conscience, donne de l’importance à ce qui ce rapporte à l’exercice et à la promotion de cette passion qu’il a pour les jdr.
Cet ami a apporté à ma vie bien plus que ce que tout salarié classique m’a apporté. 
Son intelligence, son humour, sa simplicité et sa gentillesse m’ont touché, d’une façon et d’une force qu’aucun produit du système travail ne pourra jamais quantifier, ni même reproduire.

Dans mon jugement de valeur, ce membre inutile pour un système de valeur de droite, mérite un confort matériel. Son travail sur lui et sur sa conscience devrait pouvoir lui apporter une forme de reconnaissance sociale.

Dans les faits, je suis un futur-ex salarié dans le domaine de l’informatique. En tant qu’acteur du système de création de valeure marchande, j’ai été très déçu par le résultat de mon effort. 
L’obéissance à certaines règles obligatoires dans le fonctionnement du paradigme libéral, a été à mon avis, un grave facteur limitant dans la qualité de mes réalisations. 
Ceci, sans conter le fait que j’ai un certain sentiment d’injustice quand à l’évaluation de mes efforts et l’attribution de cette note d’utilité sociale écrite en bas de mes fiches de paye.
Pour un petit moment, je vais sortir du système, rejoindre les « parasites » tant décriés.
Cependant, je vais occuper le temps qui va m’être impartis, pour essayer de mener à bien un projet qui me tiens à coeur.
J’espère concrétiser cet outil qui se voudra apporter aux forums de discutions comme celui-ci, une manière de combler les différentes lacunes que j’ai pu retenir de mon expérience avec vous tous.

Dans mon jugement de valeur, sans cette possibilité de sortir du système de reconnaissance se basant uniquement sur une activité salariale, je n’aurais jamais pu avoir l’opportunité de construire quelque chose qui ne pourra jamais être quantifié par l’échelle de valeur dominante de notre société.
J’aimerais que ce qui mérite d’être récompensé par la possibilité de vivre décemment ne se limite pas à ce qui est vendable. Comprendre le monde, aider sans contrepartie, juste être poli. Nombreux sont les paradigmes choisis qui ne pourront jamais être jugés.
Si tant de choses absurdes ne peuvent être intégrés dans la mesure d’une personne, pourquoi vouloir s’entêter à se juger les uns les autres et pourquoi ne pas rechercher la façon de voir qui permettrait à tout à chacun d’avoir la reconnaissance de ce qu’il est, de lui permettre de comprendre comment choisir ses paradigmes afin que tous puissent contribuer au mieux à l’épanouissement de notre société dans sa globalité !

Bravo à vous si vous avez tout lu.
J’espère m’être assez bien exprimé, même si je doute qu’un tel pavé puisse convaincre autant de monde qu’un slogan.
Aller, un slogan pour terminer : Vive la vie, vive les gens !



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