@ Scual,
Il n’y a aucune proposition protectionniste concrète, c’est à dire déjà proposée, détaillée et chiffrée, dans le programme officiel du Front de gauche. PAS UNE.
Que cela vous déplaise je l’entends parfaitement puisque cela ruine votre postulat selon lequel Mélenchon développerait une politique - une rhétorique oui certainement, à l’intention des crédules de votre acabit - censée contrer le libre-échange mondial, mortifère pour notre économie.
Et il n’y aura jamais de protectionnisme à l’échelle européenne. JAMAIS. Cela pour deux raisons cumulatives dont chacune se suffit à elle-même :
1/ Il n’y aura pas de consensus suffisant sur cette question, notamment vis à vis de l’Allemagne et du RU, qui sont libre-échangiste identitaire (c.f. E. Todd).
2/ Tous les traités européens l’interdise expressément, sauf à sortir de l’Union de façon unilatérale. Or Mélenchon ne veut pas sortir de l’union mais l’amender, car il croit en une « patrie européenne » (sic), ce qui révèle sa vision totalement décalée voire adolescente de la géopolitique au niveau continental. Ce qui nous ramène in fine à l’impossibilité du point un. Bis repetita placent.
D’autre part, et si vous aviez une culture économique minimale, vous sauriez que l’essentiel du déficit de notre balance des paiements se fait EN Europe, et singulièrement au sein de la zone euro vis à vis de notre principal « partenaire », l’Allemagne. Contre laquelle nous ne pourrons prendre de mesures de rétorsions protectionnistes sur une éventuelle base sociale et/ou écologique.
Dans ces conditions soutenir un protectionnisme à l’échelle des frontières européennes est un strict non-sens. Seule la sortie de l’euro et une dévaluation concomitante est en mesure de nous faire regagner en compétitivité et équilibrer ainsi notre commerce extérieur. Nul autre.
Vous parlez ensuite de 83 pour mieux esquiver la critique argumentée par une grossière pantalonnade : le tournant de la rigueur n’est pas ce que vous dites. Il est avant toute chose le signe du ralliement définitif de la gauche institutionnelle française - auquel n’a cessé d’appartenir Mélenchon dois-je le rappeler - à l’ordo-libéralisme européen, lui-même préfigurant le Nouvel ordre mondial sous la houlette des atlanto-fédéralistes. Vous parlez vous d’une Europe puissance !
Vous dites enfin qu’il n’y a aucun rapport entre la sortie du nucléaire tant voulue par les tenants improbables du Front de gauche, Mélenchon en tête, et une politique qui prétendrait simultanément à une baisse drastique des émissions de gaz à effet de serre ? Vous achevez par la même de démontrer votre méconnaissance intégrale de vos dossiers, tant il est vrai que tous les pays développés - je dis bien TOUS, sans exception - qui ont poussé le plus dans la voie d’une production d’énergie électrique à base de « renouvelable » (une foutaise), émettent plus de GES chaque année par habitant qu’un français.
Entendons-nous, et c’est bien simple : je vous mets au défi de nous démontrer le contraire. Partant ?
Voilà qui va vous y aider :
La réalité est malheureusement pour vous extrêmement simple, limpide même : la sortie du nucléaire porte un coup terrible pour qui voudrait réduire ses émissions de GES. Et vous ne pourrez résoudre la quadrature du cercle, vous m’en voyez désolé.
Voilà un autre article issu de l’excellent site de Jancovici, référence exhaustive sur la question énergétique. Vous comprendrez mieux en quoi les énergies renouvelables sont incapables d’assurer une production d’énergie non seulement suffisante, mais homogène car intermittante. Ce sont seulement des énergies d’appoint auxquelles il convient d’adjoindre d’autre type de ressources afin de palier leurs creux de production. Et ces ressources il n’y a en pas trente six mille : c’est soit du charbon, du gaz naturelle, du pétrole ou... du nucléaire. Rappelons que le nucléaire n’émet que de manière marginale des GES comparativement à tous les autres, renouvelables compris !
Bonne lecture...