Dans quelques années, les historiens tenteront d’analyser pourquoi N.Sarkozy a suscité tant de haine. Nous, nous sommes trop contemporains, trop engagés pour avoir une opinion objective. En attendant, c’est nous qui votons dimanche prochain. Et pour beaucoup d’électeurs, il s’agira avant tout d’un référendum pro ou anti-Sarkozy.
Rarement, dans ma (longue) carrière de syndicaliste ou de militant politique, puis d’indépendant - depuis près de dix ans - je n’ai vu agir un Président de la République aussi déroutant, aussi controversé jusque dans sa personne. Je n’ai jamais porté un homme politique au pinacle : d’instinct, je m’en suis toujours méfié ; et lorsque j’en ai fréquenté, j’ai toujours été sur mes gardes.
Mais, ni de Gaulle, VGE, Mitterrand ou Chirac n’ont inspiré autant de rejet que Sarkozy. Cela ne tient pas uniquement à sa politique - que je n’approuve pas, pas plus que je n’approuvais celle de VGE ou de Chirac -, mais aussi à une « certaine façon d’être »... Sa façon de parler « café du commerce », ses mensonges grossiers, son manque d’humour (il confond blague à la c... avec ses amis Clavier ou Barbelivien et la subtilité de l’humour), son obstination à copier le modèle USA, son cynisme et son arrogance (la façon dont il a réglé le sort de son « ami » Khadafi est ahurissante), et enfin son manque de culture (il n’arrive pas à la cheville d’un de Gaulle ou d’un Mitterrand dans ce domaine) font que plus de la moitié de la population ne peut pas l’encadrer !
Comme l’auteur, si Sarkozy était battu dimanche prochain, je serais particulièrement heureux. Mais je n’en suis pas du tout certain : sociologiquement et électoralement, la France est nettement à droite. Alors, Hollande aura-t-il la possibilité d’exploiter à fond le rejet de Sarkozy par la population ?
