Dégage !
« … Et le 1° mai lorsque Monsieur Hollande défilera derrière les drapeaux rouges nous, nous serons nous tous derrière le drapeau tricolore ».
Cette phrase infâmante pour plus de la moitié du peuple français, prononcée le 29 avril à Toulouse avec des trémolos plein la voix, par un homme qui n’en peut plus de dire et redire, de crier, et même de supplier vouloir une fois de plus représenter le France, a fini de me faire sortir de mes gonds, pourtant rouillés depuis longtemps.
Je sais qu’il s’agit – en apparence – de propos de campagne, souvent excessifs, mais c’est parce qu’ils sont excessifs que je m’insurge. Pour l’unique raison qu’ils sont perçus par une multitude qui n’a pas pour habitude de réfléchir et qui prend comme argent comptant toutes les bêtises qu’on lui susurre ou assène en gueulant. Et ainsi, la très mauvaise graine du rejet ou de la haine, est semée.
Français depuis trois générations (deux de plus que cet homme qui se croit indispensable), né sur une terre étrangère, au sein d’une famille qui a donné au pays, en 1914, un oncle dont j’ai porté le prénom, dès ma naissance, vingt ans après, puis ayant, à l’âge de 8 ans, perdu mon père et sept des miens, dans un bombardement allié sur ma terre natale alors occupée par le général allemand Rommel et ses troupes, voilà qu’a surgi sur mes lèvres un mot ayant fleuri en Tunisie, il y a plus d’un an avant d’être repris partout et jusqu’en Russie. Alors, à l’instar de tous ces jeunes gens voulant mettre hors d’état de nuire des dirigeants tyranniques, dangereux et pourquoi pas, incompétents, il s’est imposé à moi pour crier à la face de notre Président Candidat :
Dégage !
Il le faut. Il faut qu’il parte. Il est, aujourd’hui plus que jamais, évident que cet individu sera prêt à toutes les infamies, tous les coups tordus, tous les mensonges et tous les reniements pour s’accrocher au pouvoir, si par malheur pour le pays, il y restait dans moins d’une semaine.
Cette obstination souvent repoussante, lisible dans tous ses gestes, dans sa démarche chaloupée et ridicule, dans son égo pitoyable, dans ses tics et ses mensonges, dans sa voix, haineuse quelquefois à force de vouloir être convaincante, affiche une fois de plus, non pas comme il le prétend, la volonté de conduire un pays au redressement, mais bel et bien la frousse de redevenir un citoyen comme les autres, hors de la monarchie républicaine. Donc justiciable. Comme vous et moi, qui, Dieu merci, n’avons aucune casserole emplie de fric nauséabond, à traîner derrière nous.
Dégage ! Cet homme chez qui la trahison politique est courante (il a trahi Pasqua, Chirac et même Borloo), aura été celui qui a fait le plus de mal à son pays d’adoption depuis que celui-ci a été libéré de la tyrannie nazie. Il a non seulement dégradé la fonction présidentielle par son goût « people et luxueux » outrageusement affiché, mais il a écorné le prestige qu’avait encore la France en allant très vite offrir son allégeance à l’amerloque chancelant qui était alors sur le point de quitter le pouvoir, de l’autre côté de l’Atlantique, aux Etats Unis d’Amérique.
A Georges Bush. Celui qu’à l’ONU, la France avait refusé de suivre dans la guerre inutile d’Irak, par la voix, et le discours mémorable de Villepin au service de Jacques Chirac. Et on connait la suite. L’OTAN, l’Afghanistan, la Lybie (après avoir léché les bottes de son chef en le recevant en grande pompe à l’Elysée). Tout comme il avait fait la cour à ces autres dictateurs qu’étaient Ben Ali, Moubarak et le syrien Assad et quelques autres dans une politique étrangère qualifiée de « gesticulatoire » dans un récent numéro de « Jeune Afrique » par Yves Aubin de la Messuzière, ancien diplomate français qui a servi sous tous les Présidents de la V°République.
Et à présent, il n’y a pas qu’une très grande partie des gens d’en bas, et de l’étage au-dessus, qui n’en peuvent plus mais aussi les grands patrons qui « craquent » comme l’écrit dans une enquête publiée il y a quelques jours par le quotidien « Libération ».
« Le programme de François Hollande n’enthousiasme pas le patronat. Mais nombre de PDG éprouveraient un certain soulagement si Nicolas Sarkozy quittait l’Elysée. Ces grands patrons ne lui reprochent pas sa politique, mais sa manière de se mêler de leurs affaires quand il s’agit d’arranger les siennes », y est-il écrit.
Et avant d’énumérer les critiques envers Nicolas Sarkozy des patrons de PSA (Peugeot), Renault, SNCF, et Total qu’on ne peut soupçonner d’être des soutiens de François Hollande ou Jean Luc Mélenchon, le journal poursuit : « En période électorale, les restructurations, alors même qu’elles sont connues et avalisées par le gouvernement, ont été l’occasion de saynètes peu du goût du patronat. Convocations à l’Elysée, hurlements au téléphone, mauvaise foi… »
Enfin sont cités des propos tenus par un dirigeant du CAC 40 « Il ne peut pas s’empêcher d’intervenir à tort et à travers. Mais ça ne fait pas une politique industrielle » puis ceux d’un PDG « …Sarkozy fait du spectacle. C’est un théâtre un peu dérisoire et tout à fait pathétique ».
Alors, dérisoire, pathétique ou pas, menteur, maniant la traitrise, poussant à la haine, lançant les français les uns contre les autres, il faudrait qu’il « dégage » du paysage politique. Une bonne fois pour toutes !
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