@goc :
La
démocratie à l’américaine requiert qu’elle soit appréciée
avec un regard américain. Ce que vous dénoncez seraient
plutôt les
agissements de l’administration américaine qui n’est pas,
jusqu’à preuve du contraire, le reflet de la culture américaine
telle que je la connais : je doute fort, par exemple, que le
peuple américain accepte sans réserve ‒vous l’évoquiez‒
l’assassinat d’Allende, président chilien démocratiquement élu,
sachant que cela fut orchestré pour l’exploitation du cuivre au
profit de l’Amérique, même au nom de la sacro-sainte idéologie
capitaliste business is business. Je
suis bien placé pour le dire puisque j’ai des copains américains
et je connais des proches qui suivirent une formation aux
États-Unis.
À mon humble avis, votre erreur est d’avoir oublié
que votre vision de la démocratie est trop française comme
si c’était la seule qui vaille dans le monde. Si on appliquait
votre vision de la démocratie à l’Amérique, Al
Gore aurait été président des États-Unis.
Un
Américain, pour vous contredire, vous dirait à juste titre :
« Et, si nous aussi on jugeait la France avec notre regard
d’Américain, cela vous plairait-il ? » Connaissant
la manière dont les Américains imaginent la France, clairement,
non !
Même si j’aime votre façon de voir les choses, je
crains qu’il faille que vous regardiez les choses sous des aspects
plus internationaux, c’est-à-dire, plus objectifs : la
meilleure façon de juger un peuple est de l’apprécier avec les
yeux de ce peuple (au pire, des yeux combinés à sa propre vision
des choses). Personnellement, je m’abstiens de juger un peuple.
Les
Américains n’aiment pas tous leur pays (dont son administration)
et le montrent comme ils le peuvent. Mais, ils sont très
minoritaires. Avec un regard français, qui se veut démocratique
comme vous le sous-entendiez, ces derniers auraient tort parce qu’ils
sont minoritaires, donc, logiquement, l’Amérique aurait peu à se
reprocher...
Moralité : ce n’est pas parce qu’on est
minoritaire qu’on a forcément tort.
En outre, je souligne que lorsque je parlais de la démocratie à l’américaine, je pensais à la démocratie telle qu’elle se pratique aux États-Unis et non à la manière dont les États-Unis exportent leur vision de la démocratie. Peu d’Américains se sentent concernés par ce qui se passe en dehors de leurs frontières. On se doit de les comprendre puisque ce sont des êtres humains comme vous et moi.
Quand je parlais de l’aspect positif de la tempête, je critiquais indirectement le comportement de beaucoup de personnes, dont des Américains, qui oublièrent qu’il existe des choses plus importantes dans la vie que la bulle dans laquelle certains étaient (totalement ?) enfermés (ostentation, luxe, luxure, Fouquet’s et autres potins). Ils sont rapidement descendus sur terre suite à un fâcheux événement. Cela peut aussi s’appliquer à ce qui se passe en France. Donc, cela vous concerne, même indirectement.
Quant à la médiatisation que vous jugeâtes excessive, si j’étais vous, je me poserais plutôt la question de savoir à quel marché s’adresserait les informations diffusées. Une jeune Française de souche d’une vingtaine d’années titulaire d’un BTS dans le domaine social (rien d’extraordinaire, donc) me dit qu’elle rêverait de vivre en Amérique. Je lui posai naïvement la question : « Vous parlez anglais ? » Je la vis acquiescer dans l’embarras. Peu convaincant. Cet exemple montre l’intérêt des jeunes pour l’Amérique et donc logiquement justifie cette médiatisation si outrancière soit-elle. La question n’est pas de condamner ou d’approuver. It’s only a market problem.
En résumé, vos assertions ‒pertinentes, certes‒ auraient plus de poids si elles étaient relatées de façon plus objective.
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