• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Signaler un abus

L’immigré 6 novembre 2012 03:48

@goc :
La démocratie à l’américaine requiert qu’elle soit appréciée avec un regard américain. Ce que vous dénoncez s
eraient plutôt les agissements de l’administration américaine qui n’est pas, jusqu’à preuve du contraire, le reflet de la culture américaine telle que je la connais : je doute fort, par exemple, que le peuple américain accepte sans réserve ‒vous l’évoquiez‒ l’assassinat d’Allende, président chilien démocratiquement élu, sachant que cela fut orchestré pour l’exploitation du cuivre au profit de l’Amérique, même au nom de la sacro-sainte idéologie capitaliste business is business. Je suis bien placé pour le dire puisque j’ai des copains américains et je connais des proches qui suivirent une formation aux États-Unis.
À mon humble avis, votre erreur est d’avoir oublié que votre vision de la démocratie est trop française comme si c’était la seule qui vaille dans le monde. Si on appliquait votre vision de la démocratie à l’Amérique, Al Gore aurait été président des États-Unis.
Un Américain, pour vous contredire, vous dirait à juste titre : « Et, si nous aussi on jugeait la France avec notre regard d’Américain, cela vous plairait-il ? » Connaissant la manière dont les Américains imaginent la France, clairement, non !
Même si j’aime votre façon de voir les choses, je crains qu’il faille que vous regardiez les choses sous des aspects plus internationaux, c’est-à-dire, plus objectifs : la meilleure façon de juger un peuple est de l’apprécier avec les yeux de ce peuple (au pire, des yeux combinés à sa propre vision des choses). Personnellement, je m’abstiens de juger un peuple.
Les Américains n’aiment pas tous leur pays (dont son administration) et le montrent comme ils le peuvent. Mais, ils sont très minoritaires. Avec un regard français, qui se veut démocratique comme vous le sous-entendiez, ces derniers auraient tort parce qu’ils sont minoritaires, donc, logiquement, l’Amérique aurait peu à se reprocher...
Moralité : ce n’est pas parce qu’on est minoritaire qu’on a forcément tort.

En outre, je souligne que lorsque je parlais de la démocratie à l’américaine, je pensais à la démocratie telle qu’elle se pratique aux États-Unis et non à la manière dont les États-Unis exportent leur vision de la démocratie. Peu d’Américains se sentent concernés par ce qui se passe en dehors de leurs frontières. On se doit de les comprendre puisque ce sont des êtres humains comme vous et moi.

Quand je parlais de l’aspect positif de la tempête, je critiquais indirectement le comportement de beaucoup de personnes, dont des Américains, qui oublièrent qu’il existe des choses plus importantes dans la vie que la bulle dans laquelle certains étaient (totalement ?) enfermés (ostentation, luxe, luxure, Fouquet’s et autres potins). Ils sont rapidement descendus sur terre suite à un fâcheux événement. Cela peut aussi s’appliquer à ce qui se passe en France. Donc, cela vous concerne, même indirectement.

Quant à la médiatisation que vous jugeâtes excessive, si j’étais vous, je me poserais plutôt la question de savoir à quel marché s’adresserait les informations diffusées. Une jeune Française de souche d’une vingtaine d’années titulaire d’un BTS dans le domaine social (rien d’extraordinaire, donc) me dit qu’elle rêverait de vivre en Amérique. Je lui posai naïvement la question : « Vous parlez anglais ? » Je la vis acquiescer dans l’embarras. Peu convaincant. Cet exemple montre l’intérêt des jeunes pour l’Amérique et donc logiquement justifie cette médiatisation si outrancière soit-elle. La question n’est pas de condamner ou d’approuver. It’s only a market problem.

En résumé, vos assertions ‒pertinentes, certes‒ auraient plus de poids si elles étaient relatées de façon plus objective.



Palmarès