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Christian Labrune 10 novembre 2012 14:02
Christian Labrune

@Delphine Germain

Je vois que vous conseillez encore de lire Freud, comme si la « découverte de l’insconscient » procédait d’une démarche réellement rigoureuse et scientifiquement établie. Je me permettrai de vous conseiller quelques lectures salutaires :

Jacques Van Rillaer : Les illusions de la psychanalyse (éditions Mardaga)

Jacobson & Shamdasani : Le dossier Freud - Enquête sur l’histoire de la psychanalyse (ed. Les empêcheurs de tourner en rond)

Jacques Bénesteau : Mensonges freudiens (ed. Mardaga)

Karl Popper, Jacques Bouveresse, qui sont des spécialistes de l’épistémologie, ont très bien rendu compte du caractère essentiellement idéologique de la théorie psychanalytique.

Le bouquin d’Onfray, « Le crépuscule d’une idole », paru il y a deux ans, n’est pas sans intérêt, mais il n’est qu’une compilation des précédents. La question essentielle, celle du déterminisme psychique, n’est pas abordée, probablement jugée trop difficile par l’auteur pour des lecteurs peu au fait des questions philosophiques. Il s’attache surtout à démontrer que Freud était intellectuellement malhonnête et fascisant, ce qui est très facile, mais pas suffisant pour invalider une théorie : Werner von Braun avait été nazi, mais en matière de fusées, il n’en était pas moins parfaitement compétent.

Vous citez, je crois bien « Malaise dans la civilisation ». Si ma mémoire est bonne, c’est dans ce texte que le découvreur de l’inconscient explique dans une note infrapaginale que les femmes sont devenues à l’aube des sociétés civilisées les gardiennes du feu parce qu’elles ne disposent pas d’un organe en forme de lance d’incendie qui leur permettrait de pisser dessus pour l’éteindre, ce que s’amuserait à faire nécessairement tout individu du sexe mâle. Cela se passe de tout commentaire !

Personnellement, s’il m’arrive d’être un peu mélancolique, je relis quelques pages des « Nouveaux fondements pour une psychanalyse » de Laplanche. Ou bien j’ouvre le « Dictionnaire de la psychanalyse » de Laplanche & Pontalis, édité aux PUF. En général, après deux ou trois pages, je suis immédiatement plié en quatre tellement c’est idiot. Si cela ne suffit pas, j’aurai encore recours à la psychanalyse de l’homme aux loups. Là, l’effet est tout à fait irrésistible. Cette capacité à me faire rire dans les pires circonstances, c’est bien le seul pouvoir réellement thérapeutique que je puisse accorder à la théorie psychanalytique.



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