Le terme central que je retiens de ce texte, c’est modèle. Toutes nos constructions scientifiques ne sont que des modèles de la réalité, des images, des reflets, elles se rapprochent du réel sans jamais l’atteindre, tout comme Achille ne rattrape jamais la tortue. Mais ça ne doit pas nous faire jeter le bébé avec l’eau du bain ! Ces modèles ne sont ni bons ni mauvais, ni vrais ni faux, ils sont imparfaits, perfectibles et remplaçables.
Il serait présomptueux de notre part de prétendre que nos théories et modèles scientifiques sont la réalité, ou la décrivent parfaitement ; nous ne pouvons pas connaître la nature, l’essence de l’Univers et de ses règles, et nous n’en n’avons pas besoin ! Nous pouvons nous satisfaire de nos modèles imparfaits, en tirer parti, et les préciser au fil des découvertes. Je ne sais pas si l’univers est mathématique, ni si mon esprit l’est, je constate simplement que nous pouvons décrire, modéliser, certains aspects du réel (de plus en plus...) sous forme de mathématiques.
Cela suffirait à la science pour avancer, malheureusement, elle a trop tendance à vouloir sacraliser les modèles qu’elle conçoit, elle leur offre un statuts de perfection qu’ils n’ont pas ! Là se trouve le vrai problème de la science. Un peu d’humilité ne lui ferait pas de mal. Faire descendre la science de son piédestal, garder constamment à l’esprit que nous ne faisons que des modèles, désacraliser les théories existantes, nous permettrait de faire de nombreuses découvertes, et nous éviterait de faire de nombreuses bêtises monumentales.
Aujourd’hui, si j’étudie un phénomène nouvellement découvert, ou bien inexpliqué ou insuffisamment compris de la science, je mène des expériences et fonde une théorie construite pour expliquer ces phénomènes et eux seuls, il me faudra pourtant encore prouver que ma nouvelle théorie n’entre pas en conflit avec celles qui existent déjà.
Ceci est une aberration ! Par définition, j’ai tenté d’établir des règles expliquant un sous-ensemble de phénomènes de l’univers, et il faudrait pourtant que ces règles s’appliquent à l’ensemble des phénomènes de l’univers ... On marche sur la tête !
Aucune théorie n’est parfaite, le fait qu’une nouvelle entre en conflit avec une ancienne ne doit pas nous faire conclure que c’est la nouvelle qui est fausse, surtout si la nouvelle semble expliquer correctement ces phénomènes précédemment inexpliqués ! les deux théories sont imprécises, elles se trompent donc l’une comme l’autre. Tout ce que l’on peut éventuellement conclure, c’est qu’il existe (peut-être ?) une règle plus grande, qui explique aussi bien les phénomènes des deux théories.
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