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Accueil du site > Tribune Libre > La matrice quantique. Commentaires sur « Our mathematical Universe » de Max (...)

La matrice quantique. Commentaires sur « Our mathematical Universe » de Max Tegmark

On ne se pose pas assez la question de savoir comment fonctionne le cerveau, en tant que machine à se représenter le cosmos. La lecture du dernier livre de (sir) Roger Penrose « Les cycles du temps », une nouvelle vision de l'univers » Odile Jacob 2014 illustre bien la question.


Jean-Paul Baquiast 14/02/2014

 L'auteur, mathématicien universellement reconnu, y présente son hypothèse dite de la Cosmologie Conforme Cyclique (CCC). Celle-ci vise à éclairer les points encore incompris de la cosmologie contemporaine, notamment l'avant-big bang, les trous noirs et la fin de l'univers lorsque celui-ci, au terme d'une expansion paraissant aujourd'hui généralement admise, ne sera plus représenté que par des atomes infiniment éloignés les uns des autres dans un espace lui-même infini. Mais la CCC que propose Penrose, si elle peut selon lui résoudre des difficultés inhérentes aux modèles cosmologiques actuels, nous plonge dans un mystère encore plus grand, celui comme son nom l'indique, d'un univers cyclique, se renouvelant sans cesse dans de nouveaux big bangs. L'univers cyclique est une très vieille idée, mais Penrose la reprend et la développe de façon notamment à la rendre compatible avec la gravitation quantique en cours d'élaboration par ailleurs.

Or ce travail a nécessité de sa part une intense élaboration mathématique. Les quelques éléments qu'il en donne dans le livre sont pratiquement inaccessibles à un lecteur non au fait des structures mathématiques utilisées depuis maintenant plus de 150 ans par la communauté des cosmologistes théoriques pour soutenir leurs propres hypothèses sur l'univers. Se pose alors la vieille interrogation : pourquoi les mathématiques, dans leurs développements quasi exponentiels, peuvent-elles servir de support à ces hypothèses sur l'univers ? Pourquoi sont-elles seules capables de le faire ? Et devons-nous faire conscience à ces mathématiques pour représenter vraiment l'univers ?

Max Tegmark, nous l'avons vu, rejoint ceux qui avant lui avaient postulé, non seulement que l'univers est parfaitement descriptible par les mathématiques - ce que Penrose ne met aucunement en doute - mais qu'il est lui-même mathématique. Même si Penrose ne formule pas explicitement cette dernière hypothèse, son livre pourrait nous conduire, comme beaucoup d'ouvrage de cette nature, à nous demander pourquoi l'univers, y compris l'ensemble des phénomènes étudiés par la science, prennent-ils si facilement des formes mathématiques. Ne serait-ce pas qu'auraient existé, ou existeraient, des structures mathématiques primordiales, hors de l'espace et du temps, qui, si l'on peut dire, s'incarneraient dans l'univers, comme l'embryon s'est incarné dans l'enfant. C'est en tous cas là l'hypothèse forte de Tegmark, qui donne son titre au livre que nous avons précédemment présenté.

Or les mathématiques manipulent des concepts qui, non seulement sont sans correspondance dans notre milieu quotidien, mais qui même sont incompréhensibles par notre cerveau. C'est le cas souvent cité du concept d'infini. Chacun de nous sait ce qu'il désigne mais renonce à lui donner un contenu concret, intéressant notamment la cosmologie. Qu'est-ce qu'un univers infini ? Nous sommes devant ce qui risque de demeurer à jamais un mystère, comme l'est le croyant devant le concept de Dieu. Faut-il croire sans comprendre ?

Un cerveau mathématique

Nous avons pour notre part souvent observé que la question intrigante, jamais abordée en profondeur par la science, devrait consister à ce demander quel rôle joue notre cerveau dans la production des concepts et structures mathématiques. On pourrait imaginer qu'il s'agit de produits du cerveau et plus généralement de l'organisme vivant, élaborés au cours de l'évolution pour faciliter l'adaptation à un monde dont la complexité paraissait initialement impénétrable. Mais la vie a évolué dans un environnement bien particulier, les milieux terrestres chauds et humides. Pourquoi penser que les outils mathématiques ayant eux-mêmes été produits et ayant évolué en auxiliaires de l'adaptation à ces milieux pourraient aujourd'hui nous servir à nous représenter les milieux cosmologiques ?

Nous pourrions poser la question autrement. Ne serait-ce pas notre cerveau qui serait mathématique, et non l'univers profond, encore très largement invisible, dans lequel nous sommes plongés ? Autrement dit, nos cerveaux et plus largement nos organismes, ayant développé au cours de leur évolution tout au long de l'histoire du monde animal des outils leur permettant au mieux d'analyser un monde dangereux afin d'y survivre, n'auraient-ils pas projeté ces outils sur le monde non immédiat, celui du cosmos supposé, afin de bénéficier de leur force explicative ? L'expérience ayant été satisfaisante, les outils et les modèles du monde qu'ils permettaient se seraient co-développés par la suite.

Personne ne conteste aujourd'hui, même les mathématiciens les plus convaincus du caractère platonicien des mathématiques, le rôle de notre cerveau dans la production des mathématiques élémentaires, arithmétique, géométrie, les plus nécessaires à la survie et d'ailleurs utilisées de façon implicite par tous, mathématiciens ou non. Ce seraient des structures neuronales, aujourd'hui de mieux en mieux connues, qui associées à des structures anatomiques acquises par ailleurs, auraient élaboré l'aptitude à traiter mathématiquement les informations sensorielles basiques provenant de l'environnement.

Il se serait d'abord agi de géométrie. Pour s'adapter aisément aux milieux naturels, il fallait s'habituer à y identifier des courbes, des droites, des volumes. D'abord intuitive, la construction de représentations géométriques du monde aurait été rationalisée, avec le succès que l'on connait, au sein des premières civilisations bâtisseuses. Il en aurait été de même de l'arithmétique. Les neurosciences animales semblent montrer que la plupart des oiseaux et des mammifères sont capables de compter au moins jusqu'à trois, et de différencier les grands groupes des petits groupes. Ceci leur est vital pour la survie. Quant au concept d'infini, si étrange en cosmologie moderne, n'aurait-il pas été inventé spontanément par les cerveaux pour se représenter intuitivement ce qu'il y avait au delà de l'horizon visible. Très tôt ce concept a été repris explicitement par les mythes religieux (c'est-à-dire par des cerveaux humains en proie à certains stimulants chimiques favorisant les visions mystiques) pour désigner une déité omnisciente mais inconnaissable.

Ainsi, l'organisme humain, doté à la suite de l'évolution biologique de 10 doigts, lesquels trouvent leurs commandes au sein du cortex moteur, aurait appris à utiliser ces 10 doigts pour découper dans un environnement non différencié au départ, des artefacts utiles, tels que des outils de pierre, nécessaires à la survie. Le dénombrement de ceux-ci devenait alors impératif. Le cerveau humain se serait par la suite doté, à des niveaux supérieurs du cortex, de circuits neuronaux dits cognitifs, capables de calculs arithmétiques nécessaires pour tirer parti des informations de plus en plus riches recueillies à la périphérie du corps.

Certains biologistes se sont d'ailleurs demandé si d'autres animaux, par exemple les poissons, ne disposant pas de mains telles que les nôtres, seraient capables de compter. Dans la négative, ceci expliquerait que les poissons n'aient pas produit de grands arithméticiens. Il est vrai que les poissons, comme à un niveau inférieur les bactéries, font plutôt appel, notamment par leurs aptitudes à former des « bancs », à des mathématiques différentes de l'arithmétique basique. Les mathématiciens humains viennent seulement de les découvrir, afin de les adapter notamment au traitement des ensembles et des réseaux.

Nous pourrions donc suggérer que les mathématiques évoluées qu'utilisent les physiciens n'existeraient pas en dehors des planètes abritant des êtres vivants. Elles ne seraient pas assez puissantes pour réguler l'évolution globale du cosmos, ni des structures que nous croyons pouvoir identifier au sein d'un cosmos indifférencié. Elles ne pourraient donc pas être attribuées à des univers et entités cosmologiques existant en dehors de l'homme, et que celui-ci se donnerait la mission de redécouvrir. Elles ne pourraient même pas être utilisées pour analyser ou interpréter les données brut que nous apportent des instruments d'observation de plus en plus perfectionnés.

On dira qu'un tel jugement, à supposer que nous hasardions à l'exprimer, méconnaitrait complètement le rôle des mathématiques en astronomie et en cosmologie. Elles servent d'abord à formuler des hypothèses sur l'univers à partir de données existantes. Celles-ci sont ensuite, comme en toute science, soumises à l'expérience instrumentale. Seules les hypothèses confirmées par cette dernière sont conservées, ainsi que les structures mathématiques ayant servi de support à la formulation de ces hypothèses.

Malheureusement, si l'on peut dire, les hypothèses de l'astronomie et de la physique modernes, soutenues par des mathématiques de plus en plus sophistiquées, sont pour l'essentiel invérifiables par l'observation. Autrement dit, conformément à la logique scientifique ordinaire, elles devraient être abandonnées, ou tout au moins mises de coté en attendant des temps meilleurs. Il devrait en est ainsi du big bang, des trous noirs ou de la matière noire. Ceci ne se produit pas en général, car les cosmologistes physiciens proposent sans cesse de nouveaux éléments observables pouvant servir à justifier les théories inobservables qu'ils élaborent.

Il en est ainsi de l'observation du fonds de ciel cosmologique pouvant éclairer, non le big bang mais l'univers tel qu'il était quelques temps après. Il en est de même du rayonnement des trous noirs ou de l'interprétation des images galactiques montrant que les galaxies, hors de l'hypothétique matière noire, ne disposeraient pas de masse suffisante pour survivre. Ainsi, de proche en proche, les présomptions se développent, les observations s'entrecroisent et un panorama général intéressant l'univers et son histoire semble pouvoir se dégager.

Mais faut-il aller plus loin, et prétendre utiliser les outils mathématiques élaborés à cette occasion pour formuler des théories fort belles au plan de l'élaboration mathématique, mais risquant de demeurer très longtemps invérifiables faute d'observation possible. D'ores et déjà, les hypothèses sur l'origine immédiate de l'univers (le big bang) et sur les évènements ayant immédiatement suivi, sont difficiles à vérifier, même de façon indirecte. Aussi bien ne font-elles pas l'objet de consensus. Il en est de même, à un moindre degré, du concept d'inflation cosmologique initiale, admis sans difficulté par Tegmark et sérieusement mis en doute par Penrose. Ne mentionnons même pas la théorie des cordes.

On dira que la science a toujours procédé ainsi : partir du moins hypothétique vers le plus hypothétique et accumuler ce faisant le maximum d'observations susceptibles de préciser le modèle d'ensemble, tout en réduisant le plus possible le champ des débats possibles entre scientifiques. Si Giordano Bruno et Galilée n'avaient pas imaginé la pluralité des mondes, nous en serions resté à la connaissance du cosmos élaborée par les pasteurs chaldéens.

Jusqu'où cependant s'arrêter dans le processus consistant à imaginer puis rationaliser mathématiquement des éléments d'univers, voire des univers eux-mêmes, qui risqueront de rester longtemps, sinon à jamais, inobservable. Autrement dit, pour nous limiter aux deux auteurs cités dans cet article, pouvons nous nous intéresser, autrement qu'à titre de curiosité, à leurs hypothèses concernant soit la Cosmologie Conforme Cyclique (CCC), soit les différents types de multivers. De façon plus terre-à-terre, les pouvoirs publics et les entreprises qui financent leurs recherches ne manqueront pas de s'interroger sur les applications pratiques pouvant en découler.

La cosmologie quantique

Le problème que nous évoquons, celui de l'opportunité de présenter des hypothèses pratiquement invérifiables, ne se limite pas à la cosmologie traditionnelle. Celle-ci s'intéressait et s'intéresse encore à des évènements et objets de grande taille, dits macroscopiques. Or la physique, depuis les années 1930, a été bouleversé par les acquis de la mécanique quantique. Même si, selon l'observation souvent citée de Feynman, la mécanique quantique n'est encore pratiquement comprise par personne, les applications qui en sont faites sont multiples, tant dans les domaines scientifiques qu'industriels. La cosmologie ne pouvait pas ne pas en tenir compte. Malheureusement l'approche microscopique de l'univers, découlant de ce que nous pourrions appeler une cosmologie quantique, suscite de nouvelles hypothèses invérifiables s'ajoutant à celles de la cosmologie traditionnelle.

Certes, certaines hypothèses vérifiables peuvent en être déduites. C'est le cas notamment de celles intéressant la physique des particules de hautes énergies. Des instruments très puissants tels que le Large Hadron Collider européen permettent entre autres problématiques de simuler des états très chauds de l'univers, liés au big bang ou à des explosions de supernovae, à défaut de simuler l'univers primitif ou le milieu cosmologique dans son entier. Mais la physique des particules tient autant de la physique macroscopique que de la physique quantique.

Aujourd'hui d'autres domaines de la cosmologie ne peuvent échapper aux interprétations devenues aujourd'hui quasiment classiques de la mécanique quantique. Les interprétations les plus connues de cette dernière sont couramment évoquées. Il s'agit de celles concernant les problèmes de la superposition des observables quantiques, de leur intrication et plus généralement le vaste problème dit de la mesure faisant appel à la fonction d'onde et aux inégalités d'Heisenberg. Les emprunts à la mécanique quantique ont ouvert de nouvelles pistes précieuses en cosmologie, mais elles n'ont pas réduit, si on peut dire, les incertitudes.

L'exemple le plus souvent cité est ce qu'il advient d'une particule quantique lorsqu'elle est observée, autrement dit lorsque sa fonction d'onde se trouve « réduite ». Le principe d'indétermination veut que dans ce cas, l'on ne puisse observer simultanément les deux propriétés de la particule, position et impulsion, mais seulement l'une d'entre elles. L'autre disparaît dans on ne sait quel univers. Nous avons vu que Tegmark a fait sienne l'interprétation proposée par Hugh Everett, selon laquelle au moment de l'observation, l'univers de l'observateur, et celui par extension de la particule, se divisent en deux. On retrouve dans chacun de ces univers l'une ou l'autre des propriétés de la particule, mais il n'est plus possible de les réunir à nouveau. Cette conception acrobatique du multivers quantique est généralement refusée. Mais le problème reste entier.

Par ailleurs, la mécanique quantique véhicule avec elle un questionnement épistémologique que l'on rencontre certes dans toutes les sciences macroscopiques, mais qui se pose pleinement selon nous en cosmologie, qu'il s'agisse de la cosmologie microscopique, celle des particules, ou de la cosmologie aux grandes échelles. Nous l'avons souvent mentionné sur ce site. Il s'agit, comme l'a bien formulé la physicienne Mioara Mugur-Schachter, de ce que cette dernière a nommé la Méthode de Conceptualisation Relativisé (MCR). Rappelons que pour celle-ci, il n'existe pas de « réel en soi », ce que l'on appelait jadis le Réel des essences. ou réel platonicien, qui existerait en dehors de toute observation. Il n'y a de réel que relatif. On ne peut parler de réalité dans cette conception qu'en conjuguant l'observation d'un réel sous-jacent par un observateur bien défini doté lui-même d'instruments bien définis. Leur conjugaison donne généralement lieu à des résultats plus ou moins différent. Si ceux-ci sont exploitables en termes statistiques, ils ne peuvent prétendre caractériser avec précision une quelconque réalité existant en dehors d'un observateur.

MCR n'a pas été imaginée à partir de rien par Mme Mugur-Schachter, Il s'agit d'une interprétation épistémo-philosophique de la mécanique quantique. Or si cette interprétation nous paraît s'imposer dans tous les domaines scientifiques, elle est encore refusée par beaucoup de chercheurs, en quelque discipline que ce soit, sauf peut-être dans les sciences sociales. Ceux qui la refusent ne veulent pas entrer dans un débat philosophique sur la Réalité. Par conséquent ils préfèrent s'en tenir au réalisme classique. Or ce refus est particulièrement répandu dans le monde de l'astronomie et de la cosmologie. Le réalisme paraît s'imposer de toute évidence. Pourrait-on imaginer, avait dit Einstein, que la planète Mercure n'existe que lorsqu'elle est observée.

Il faut bien voir cependant que MCR, et plus généralement les applications de la mécanique quantique à la cosmologie, pourraient, poussées aux limites, provoquer des résultats surprenants, voire inacceptables, tant par le sens commun que par la communauté scientifique traditionnaliste.On pourrait postuler qu'en dessous de l'univers visible existe un univers profond inobservable, une sorte de continuum sans formes ni limites identifiables a priori, mais qui pourrait faire émerger en permanence des univers ou bulles d'univers, observables dans certaines conditions serait doté de capacités de création ou de transformation infinies. Il pourrait s'agir d'une transposition à la cosmologie du concept de monde infra-quantique utilisé parfois par la mécanique quantique. Rappelons que dans cette acception, le monde infra-quantique est un espace infini, hors du temps et de l'espace tels que définis par la physique macroscopique, où se déroulent des phénomènes non directement observables, ainsi la superposition ou l'intrication des particules.

L'univers profond pourrait ne pas être différent. On le retrouverait à la source de toutes les entités cosmologiques observables, qu'il s'agisse de notre Terre, d'autres planètes ou de l'ensemble du cosmos, tant vers l'infiniment grand que vers l'infiniment petit. Ses manifestations pourraient par contre être observées par les êtres vivants que nous sommes, à partir d'hypothèses qu'ils élaboreraient et qu'ils vérifieraient, le tout grâce à des instruments de plus en plus performants. Les humains seraient donc de plus en plus dans un rôle d'observateurs tels que définis par la physique quantique. Ils inventeraient des hypothèses sur le cosmos de plus en plus audacieuses et s'efforceraient de vérifier la cohérence de ces hypothèses avec ce qu'ils ont précédemment construits sur Terre grâce à leurs outils neurologiques et sensoriels du moment. Ainsi pourraient-ils élaborer des modèles de plus en plus détaillés décrivant les entités cosmologiques auxquelles nous sommes habitués, planètes, soleil , univers proche, champs d'énergie, etc.

Mais qu'en serait-il alors de la véracité de ces modèles, autrement dit renverraient-ils à des objets réels, observables directement ? En posant la question autrement, quelles « réalités » seraient sous-jacentes à l'univers que nous observons. La planète Mercure précédemment citée serait-elle seulement une création des cosmologistes ? Dans la perspective évoquée ici, son statut au regard d'un univers profond ne serait pas très différent de celui d'une particule au regard du monde infra-quantique. En mécanique quantique, rappelons-le, une particule n'existe pas en soi, non plus d'ailleurs qu'un onde à laquelle on l'assimile généralement. N'existent seulement que des agrégats statistiques résultant d'un grand nombre d'observations. Mais ces agrégats, convenablement manipulés avec les instruments de la physique macrosopique, ont permis de construire toute les technologies électroniques modernes.

Dès ce moment, il n'est plus nécessaire de s'interroger sur la supposée réalité en soi de la supposée particule. Il suffirait de lui attribuer une réalité relative, autrement le produit d'une conceptualisation relativisée telle que définie par MCR. Nous mêmes d'ailleurs, dans cette perspective, tels que nous croyons nous définir à partir d'observations sensorielles coordonnées par notre cerveau, ne serions-nous pas également que le produit d'une conceptualisation relativisée. Ceci ne retirerait rien à nos capacités d'êtres humains au sien d'un univers qui comme nous n'existerait que comme une réalité relativisée.

Pourrait-on pousser ce raisonnement à l'extrême, en imaginant que ce que les cosmologistes appellent l'univers visible, c'est-à- dire l'ensemble des galaxies dont la lumière a eu le temps de nous parvenir, auxquelles il faudrait ajouter la « matière noire » , ne serait qu'une création de nos cerveaux, assistés par des instruments d'observation de plus en plus performants ? La seule réalité sous-jacente serait dans ce cas celle de l'infra-univers indescriptible en soi tel qu'évoqué plus haut. Ceci ne nous empêcherait en rien d'agir, en tant que réalités relativisées, au sein d'un cosmos peuplé lui-même d'entités relativisées. Autrement dit, cela ne devrait pas nous empêcher d'envoyer des sondes vers la planète Mercure, telle que nous l'observons et la conceptualisons avec les instrumnts du moment. La modélisation que nous en sommes donnée, autrement dit sa réalité relativisé, ne pourrait qu'y gagner en précision.

Ceci serait valable pour la physique macroscopique. Mais si nous
considérions que Mercure est faite d'un très grand nombre de particules ne pouvant échapper au statut que leur confère la mécanique quantique, c'est-à-dire celui de q.bits, nous devrions aussi, si les outils mathématiques étaient disponibles, la considérer comme une q.planète, susceptible de superposition ou d'intrication.

Le raisonnement suivi jusqu'ici, on l'a remarqué, nous conduit à l'hypothèse développée par Seth Lloyd dans un ouvrage selon nous insuffisamment remarqué « Programming the Universe » selon lequel l'univers serait un immense calculateur quantique, que nous pourrions modéliser au mieux en utilisant les futurs calculateurs quantiques. Encore faudrait-il que les mathématiques utilisées pour la conception des logiciels requis dans les calculateurs quantiques fassent d'importants progrès. Quoiqu'il en soit, on voit que l'hypothèse de Seth Lloyd peut être considérée comme une version renouvelée de celle évoquée plus haut selon laquelle l'univers serait intrinsèquement mathématique. Un continuum commun

L'une des conséquences intéressantes découlant d'une extension de la mécanique quantique à la cosmologie serait qu'il n'y aurait pas de différence entre l'univers infra-physique profond évoqué précédemment, à partir duquel émergeraient des univers matériels proches ou non du nôtre, et l'infra-univers quantique supposé exister à la source des phénomènes quantiques observables. On assimile quelquefois ce dernier à ce que les physiciens nomment le vide quantique. Il ne s'agit pas d'un vide mais d'un « continuum » plein de particules virtuelles hautement énergétique, dont les « fluctuations » donneraient naissance à la matière quantique telle que nous pouvons l'observer. Le vide quantique n'est pas un mythe, même s'il n'est pas directement mesurable. Beaucoup d'observations permettent de le considérer comme une « réalité » , réalité relativisée pour reprendre la terminologie présentée plus haut.

Mais dans ce cas pourquoi ne pas considérer que ce vide quantique serait le même qu'un « vide » cosmologique correspondant à l'infra-cosmos évoqué plus haut, dont les fluctuations donneraient naissance à des bulles d'univers ou bébés-univers se développant ou non en univers semblables ou non aux nôtres, lesquels pourraient théoriquement apparaître à l'infini ? Dans cette hypothèse, celle d'un infra-cosmos ou vide cosmologique qui serait à la source de toutes les structures cosmologiques observées, on pourrait se demander quelle énergie provoquerait les fluctuations donnant naissance à des bulles d'univers. Supposer que le vide cosmologique serait totalement passif et inerte ne serait pas défendable. Il devrait, bien que vide, être animé d'une énergie à la source de l'émergence des bulles d'univers.

Dans ce cas, ne serait-ce pas une énergie assimilable à l'énergie du vide quantique. Plus exactement encore, le vide cosmologique et le vide quantique ne formeraient-ils pas une seule et même entité. dont les fluctuations donneraient naissance, selon qu'elles seraient « observées » ou non, à des particules quantiques ou à des particules matérielles. Tegmark a d'ailleurs, en ce qui le concerne, adopté cette hypothèse.

Dans notre univers et plus précisément sur notre Terre, les observateurs seraient des humains, c'est-à-dire des créatures biologiques ayant résulté de l'évolution du monde quantique. Mais sur d'autres astres, voire sur notre Terre elle-même, pourraient se trouver des observateurs différents de nous. Ils pourraient vraisemblablement se donner des modèles du cosmos différents du nôtre. Ainsi, si ces observateurs disposaient d'instruments observant directement les champs d'ondes électro-magnétiques ou d'ondes gravitationnelles, leur modèle de l'univers serait, au moins dans l'apparence, différent du notre. Il ressemblerait plus à nos cartes météorologiques matérialisant les isobares qu'à nos présentes cartes de l'univers visible. Les astres y seraient identifiés comme nous le faisons des dépressions et des anticyclones, sous la forme de centres d'actions aux limites imprécises.

Conclusion

Si nous retenions ce qui précède, nous pourrons proposer quelques postulats, à la suite desquels nous pourrions mieux apprécier l'ouvrage de Max Tegmark. Le lecteur en trouvera ci-dessous une liste résumée :

* Les capacités neurologiques de nos cerveaux ne nous permettent pas, même associées aux meilleurs instruments du moment, de comprendre en profondeur tous les concepts proposés par la cosmologie. Citons notamment celui d'infini ou même celui de continuum hors du temps et de l'espace. A fortiori elles ne nous permettent pas de considérer que tous les concepts inventés en abondance par les mathématiques présentent un intérêt cosmologique quelconque. Ainsi en est-il d'un des plus simples d'entre eux, celui de « racine carré de moins un » mentionné dans un article précédent.Correspondent-elles à des univers, à des multivers ? Nous n'en savons rien. Il est possible que des cerveaux « augmentés » par des prothèses cognitives diverses nous donnent une meilleure compréhension des mystères. Nos successeurs le verront peut-être.

* L'univers est-il mathématique, qu'il s'agisse de mathématiques traditionnels ou de mathématiques quantiques ? Là encore, nous n'en savons rien et cela n'a pas réellement d'importance. Ce qui sera de plus en plus important sera d'identifier dans le fonctionnement de l'univers des algorithmes permettant d'en construire des modèles informatiques et robotiques de plus en plus performants. Il n'est pas exclu d'envisager qu'a l'avenir ces modèles puissent nous apparaître comme comparables en complexité à ce que nous croyons avoir observé de l'univers, à condition que celui-ci ne se soit pas modifé dans l'intervalle.

* La problématique est la même, à une échelle différente, que celle intéressant la construction d'un cerveau artificiel. Si nous voulons construire des modèles conceptuels ou robotico- informatiques du monde tel que nous l'observons, il faut procéder comme le fait la bonne recherche scientifique. Autrement dit, il ne faut pas exclure d'hypothèses a-priori, même si elles ne paraissent pas vérifiables dans l'immédiat. Ces hypothèses, pour ne pas tomber dans la mythologie pure, devront évidemment être articulées à partir du corpus des connaissances du moment. Approfondir et développer scientifiquement ces connaissances fera inévitablement apparaître de nouveaux domaines vérifiables, ou falsifiables au sens donné par Popper.

* Dans ces conditions, pourquoi refuser les hypothèses concernant les multivers, qu'elles prennent la forme de celles présentées par Tegmark, ou d'autres encore non imaginables ? Nous avons rappelé plus haut que si Giordano Bruno et Galilée n'avaient pas imaginé la pluralité des mondes, nous en serions restés à la connaissance du cosmos élaborée par les pasteurs chaldéens.

Les humains ne risqueraient donc rien, aujourd'hui , à parier comme le fait Tegmark et de nombreux théoriciens, sur la pluralités des univers. Des conséquences intéressantes et utiles, inimaginables aujourd'hui, pourraient en découler. D'ores et déjà ceux qui se sont persuadés de la « réalité » des multivers ne sont-ils pas d'une certaine façon des « hommes augmentés », comparés à ceux qui se complaisent à ne rien imaginer ?

 

Notes

* Roger Penrose http://fr.wikipedia.org/wiki/Roger_Penrose

* Cycles du temps http://fr.wikipedia.org/wiki/Roger_Penrose
Voir aussi : Commentaires http://guydoyen.fr/2010/11/20/roger-penrose-a-decouvert-des-preuves-d-un-univers-cyclique/

* La Méthode de Conceptualisation Relativisé (MCR) de MioraMugur-Schachter. http://www.automatesintelligents.com/echanges/2004/juin/mrc.html

* Seth Lloyd « Programming the Universe » http://www.automatesintelligents.com/biblionet/2006/avr/lloyd.html

* Vide quantique http://fr.wikipedia.org/wiki/Vide_quantique

* La Méthode de Conceptualisation Relativisée (MCR) de Miora Mugur-Schachter. http://www.automatesintelligents.com/echanges/2004/juin/mrc.html


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23 réactions à cet article    


  • claude-michel claude-michel 15 février 2014 13:20

    Vous savez (ou pas) les mathématiques sont valables uniquement dans notre système solaire (relativement stable) il me semble.. ?

    Pour le reste de l’univers...nous en avons une projection disparue depuis déjà bien longtemps...c’est ainsi a cause de la vitesse de la lumière qui ne peut nous parvenir qu’après un certain temps (plus c’est loin plus c’est long)...Donc tous ces grands scientifiques nous donnent des calculs basés sur des choses ayant disparues.. ?
    Bizarre...

    • howahkan Hotah 15 février 2014 15:16

      il est dit ceci ::Les capacités neurologiques de nos cerveaux ne nous permettent pas, même associées aux meilleurs instruments du moment, de comprendre en profondeur tous les concepts proposés par la cosmologie. Citons notamment celui d’infini ou même celui de continuum hors du temps et de l’espace. A fortiori elles ne nous permettent pas de considérer que tous les concepts inventés en abondance par les mathématiques présentent un intérêt cosmologique quelconque. Ainsi en est-il d’un des plus simples d’entre eux, celui de « racine carré de moins un » mentionné dans un article précédent.Correspondent-elles à des univers, à des multivers ? Nous n’en savons rien. Il est possible que des cerveaux « augmentés » par des prothèses cognitives diverses nous donnent une meilleure compréhension des mystères. Nos successeurs le verront peut-être.

      Ceci est tres limité , faux..
      Pour affirmer une telle chose l’auteur part du principe qu’il sait tout sur le cerveau, ceci est hypothétique comme d’habitude....la formidable science n’a plus rien à dire ,alors elle se transforme en religion voir en liseuse de lignes de la main..
      Pour moi comme pour d’autres ce cerveau entier c’est ouvert lors d’une experience de kundalini,mais aussi après..la cosmologie, les mathématiques ne peuvent que connaitre , et encore on est a des années lumieres , que connaitre ce qui est matiere.....a ce stade le concept d’infini est une chimère, le zéro aussi.....ce sont des hypotheses....pas des faits....

      Et puis lorsque ce cerveau entier s’ouvre, tout ceci ces sciences ,ces calculs ,ces mots complexes disparaissent totalement, ils n’ont plus aucun cours , aucun usage, aucun interet ...la pensée normale ne regarde que le passé, son passé, la fameuse conscience ça n’est que cela, c’est déjà mort c’est du passé, MON passé...lorsque le cerveau entier s’ouvre la partie de celui ci qui nous manque ,qui ne marche plus en général sauf exceptions,cette partie ne regarde pas le passé , ni le futur............................................le temps a alors cessé ..

      le sens est là, enfin je dis le sens mais c’est une formule pour dire ce qui est au delà des mots, des chiffres, de toute comparaison, de notre vie « normale » dénuée de tout sens commun....je le sais pour l’avoir comme d’autre vécu, la science elle aussi non seulement n’a pas de solutions au problèmes de la psyché humaine, mais elle fait aussi partie du problème ..lorsaue le temps psychologique a cessé, seul le moment présent est vécu directement sans aucune déformation...lisez l’illumination boudhste par exemple, ca donne une idée mais l’idée comme le mot n’est pas la chose..

      nous n’avons pas besoin de prothèses cognitives ,ceci est une autre bouffonnerie pseudo scientifique...une immense partie de notre cerveau ne marche plus, je dis plus car elle a marché dans le passé......on régresse et l’arrogante science en est aussi en partie responsable....

      lorsque le cerveau entier est ouvert la question du sens ne se pose pas........seul un cerveau en souffrance se la pose
      survivre est ce qu’il faut, la vie est le miracle, nous n’avons rien a atteindre, mais seulement a comprendre ce qui est faux et la révélation du faut donne ce qui est vrai....

      ceci fait romantico New age,mais derriere tout est vécu ,vrai.....exprimé trop vite et mal...


      • trevize trevize 15 février 2014 16:20

        Le terme central que je retiens de ce texte, c’est modèle. Toutes nos constructions scientifiques ne sont que des modèles de la réalité, des images, des reflets, elles se rapprochent du réel sans jamais l’atteindre, tout comme Achille ne rattrape jamais la tortue. Mais ça ne doit pas nous faire jeter le bébé avec l’eau du bain ! Ces modèles ne sont ni bons ni mauvais, ni vrais ni faux, ils sont imparfaits, perfectibles et remplaçables.
         
        Il serait présomptueux de notre part de prétendre que nos théories et modèles scientifiques sont la réalité, ou la décrivent parfaitement ; nous ne pouvons pas connaître la nature, l’essence de l’Univers et de ses règles, et nous n’en n’avons pas besoin ! Nous pouvons nous satisfaire de nos modèles imparfaits, en tirer parti, et les préciser au fil des découvertes. Je ne sais pas si l’univers est mathématique, ni si mon esprit l’est, je constate simplement que nous pouvons décrire, modéliser, certains aspects du réel (de plus en plus...) sous forme de mathématiques.
        Cela suffirait à la science pour avancer, malheureusement, elle a trop tendance à vouloir sacraliser les modèles qu’elle conçoit, elle leur offre un statuts de perfection qu’ils n’ont pas ! Là se trouve le vrai problème de la science. Un peu d’humilité ne lui ferait pas de mal. Faire descendre la science de son piédestal, garder constamment à l’esprit que nous ne faisons que des modèles, désacraliser les théories existantes, nous permettrait de faire de nombreuses découvertes, et nous éviterait de faire de nombreuses bêtises monumentales.

        Aujourd’hui, si j’étudie un phénomène nouvellement découvert, ou bien inexpliqué ou insuffisamment compris de la science, je mène des expériences et fonde une théorie construite pour expliquer ces phénomènes et eux seuls, il me faudra pourtant encore prouver que ma nouvelle théorie n’entre pas en conflit avec celles qui existent déjà.
        Ceci est une aberration ! Par définition, j’ai tenté d’établir des règles expliquant un sous-ensemble de phénomènes de l’univers, et il faudrait pourtant que ces règles s’appliquent à l’ensemble des phénomènes de l’univers ... On marche sur la tête !

        Aucune théorie n’est parfaite, le fait qu’une nouvelle entre en conflit avec une ancienne ne doit pas nous faire conclure que c’est la nouvelle qui est fausse, surtout si la nouvelle semble expliquer correctement ces phénomènes précédemment inexpliqués ! les deux théories sont imprécises, elles se trompent donc l’une comme l’autre. Tout ce que l’on peut éventuellement conclure, c’est qu’il existe (peut-être ?) une règle plus grande, qui explique aussi bien les phénomènes des deux théories.


        •  C BARRATIER C BARRATIER 15 février 2014 17:12

          Bel article, bonnes réactions, sujet passionnant, l’homme a besoin d’hypothèses qu’il vérifie pour s’approprier provisoirement l’univers. Les applications technologiques qui fonctionnent bien nous rendent service.
          Cela me satisfait aussi, ce qui n’épuise pas ma curiosité.

          Je n’ai jamais été fort en math, pourtant je me suis résumé une philosophie de la vie sans prétention...Peut être est ce trop sommaire, l’important c’est que c’est ma manière de me sentir très bien dans l’univers.
          Voir en table des news :

          « Sens de la vie, sens de l’univers »

           

           http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=59




          • #gcopin fessesbouc-Akerue 15 février 2014 17:34

            @ l’auteur

            Je ne comprends pas vraiment la finalité de votre article, vous nous faites un déballage de toutes les théories à la mode, avec l’impression que vous ne maîtrisez pas vraiment le sujet. Il faut beaucoup de courage pour arriver au bout de l’article.

            Par exemple vous parlez « d’infini » à toutes les sauces, en cosmologies par exemple, l’infini n’existe pas dans le modèle de la relativité générale autrement il y a longtemps que la terre serait transformée en fournaise, en mathématique l’infini ne pose pas de problème on l’utilise partout et en théologie l’infini c’est Dieu, c’est pour cela qu’il faut être rigoureux.

            Vous parlez du rayonnement des trous noirs ? Alors que la lumière ne peut pas sortir d’un trou noir, c’est justement ça particularité.

            Enfin la big question, la mathématique existait avant l’homme ou c’est l’homme qui la découvre, pour ma part la mécanique céleste décrivait des belles éclipses avant que l’homme en soit conscient, justement en physique quantique on retrouve les nombre entiers, les nombres premiers et même des suites arithmétiques (je détaille cet exemple du fait de son importance, rarement commenté) :

            Le tableau ci-après indique la méthode de remplissage des quatre premiers niveaux d’énergie des électrons et le nombre d’électrons qu’ils peuvent recevoir.

            NIVEAU 1 PEUT RECEVOIR UN TOTAL DE 2 ELECTRONS

            NIVEAU 2 PEUT RECEVOIR UN TOTAL DE 8 ELECTRONS

            NIVEAU 3 PEUT RECEVOIR UN TOTAL DE 18 ELECTRONS

            NIVEAU 4 PEUT RECEVOIR UN TOTAL DE 32 ELECTRONS

            En mathématiques, une suite arithmétique est une suite (par exemple de nombres) dans laquelle chaque terme permet de déduire le suivant en lui ajoutant une constante appelée raison. Par exemple 1, 3, 5, 7, 9, 11, 13… La suite des nombres impairs est arithmétique de raison 2.

            L’augmentation du nombre d’électrons d’abord de 2 à 8 puis de 8 à 18 et de 18 à 32 ... , dessine une suite (6,10,14) qui peut s’apprécier comme une suite arithmétique de raison quatre, ce chiffre 4 se trouvant déjà présent dans la différence entre la première des augmentations (à savoir six) et le nombre d’électrons de la première couche, c’est à dire deux. Soit la notion de suite arithmétique, déjà indispensable lors du big bang pendant la phase de nucléosynthèse.

            Pour les multivers, on peut toujours en débattre, néanmoins je ne vois pas l’intérêt, sachant qu’il ne sera jamais possible (pas le moindre epsilon d’espoir) d’exploiter la moindre information physique ou extrapolation mathématique.


            •  C BARRATIER C BARRATIER 15 février 2014 19:01

              Cela ne ma paraît pas prouver que les mathématiques existent naturellement dans l’univers, mais que l’univers qui représente un relatif équilibre a des constantes nécessaires et pour le moment suffisantes pour garder cet équilibre. Le reste ayant disparu par une sorte de sélection naturelle.

              Les mathématiques jailliraient de cet équilibre, mais l’univers ne se serait pas construit pour respecter des mathématiques.
              En quelque sorte « le hasard et la nécessité ».
              Voilà une autre hypothèse.


            • #gcopin fessesbouc-Akerue 15 février 2014 19:47

              Bonsoir BARRATIER

              Je ne veux rien prouver, concernant les mathématiques.

              « par une sorte de sélection naturelle. » je pense qu’il ne faut pas utiliser Darwin à toutes les sauces même si la théorie semble sympa, en effet si on prend la fabrication des atomes (soit les composants fondamentaux de l’univers), on a une chronologie parfaite je ne vois pas de sélection naturelle, la nucléosynthèse primordiale fabrique les premiers éléments hydrogène, deutérium … ensuite la phase suivant nucléosynthèse stellaire fabrique des éléments plus lourds, ensuite c’est dans les supernovas etc...c’est chronologique !

              « En quelque sorte le hasard et la nécessité » précisez votre pensée sachant que hasard et nécessité sont antinomiques, si je dis « hasard », c’est un raisonnement positiviste (dans le pire des cas scientiste), si je dis « nécessité » c’est un raisonnement anthropocentrique (faible ou fort à définir).



            • Automates Intelligents (JP Baquiast) 15 février 2014 21:11

              A Fessesbouc
              Si vous ne connaissez pas le rayonnement des trous noirs, je vous renvoie à Wikipedia, source qui en vaut bien une autre http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89vaporation_des_trous_noirs


            • #gcopin fessesbouc-Akerue 15 février 2014 21:52

              Bonsoir Automates Intelligents

              Effectivement, néanmoins le fait d’écrire « rayonnement des trous noirs », ça surprend, il est préférable d’écrire rayonnement de Hawking bon je suis peut être puriste, si c’est le cas c’est un bon point pour vous. Il n’empêche qu’en pratique, le rayonnement de Hawking s’avère extraordinairement faible pour les trous noirs d’échelle stellaire ou supermassifs et sa détection est toujours impossible actuellement.


            • vesjem vesjem 15 février 2014 23:18

              @baquiast
              et alors ? mais encore ...


              • HClAtom hclatomic 16 février 2014 08:11

                Et rebelote : on parle de mécanique quantique, donc tout devient hypothèse, conditionnel, hypothétique. Et avec ces « si » on fait beaucoup mieux que mettre Paris en bouteille, on fait carrément rebondir l’univers, voire pire.

                Ce qu’écrit Penrose n’est pas de la science mais de la science fiction, invérifiable et infondée.

                Ah ! me rétorquera-t-on, mais c’est de la recherche fondamentale !
                Et bien non. La recherche fondamentale c’est ce que faisaient Newton, Maxwell, Boltzmann ou Einstein, avec tous leurs résultats vérifiables, tangibles et utilisables dans la vie de tous les jours. Rien de cela dans l’hypothèse quantique, mais seulement des supputations en amenant d’autres.

                Alors franchement, à valeur scientifique identique, je préfère lire « Harry Potter » que le bouquin de Penrose, c’est mieux écrit, plus fun, et plus réaliste.


                • Jean Keim Jean Keim 16 février 2014 09:54

                  Bon ! Changeons de point de vue, avec quoi un scientifique étudie-t-il le cerveau ? Réponse : avec son propre cerveau, ne voyez-vous pas dans ce constat une contradiction, pour ne pas dire une impasse, pour examiner qq. chose suivant les critères scientifiques, il faut s’en détacher mais comment s’extraire de son cerveau ?

                  Ensuite étudier un phénomène, réfléchir, raisonner sur lui, se fait à partir d’une base de données qui est le savoir du chercheur et là se trouve une deuxième impasse, comment accéder à l’inconnu en s’appuyant sur une base faite de connu.
                  Ce double constat, le cerveau qui s’étudie lui-même et le savoir qui est limité à son contenu est en fait une seule et même chose, c’est le même processus smiley

                  • howahkan Hotah 16 février 2014 12:15

                    Salut Jean, je trouve ton point pertinent..plus que pertinent même..

                    il touche au cœur de tous les problèmes humains, car le pire avant d’être pire suit un cheminement de multiples causes à effets qui proviennent toutes du cerveau, je dirais même plus du corps..avec une cause unique au départ ???

                    ce qui nous reste de cerveau analyse, et pour se faire se dédouble...« je » qui regarde l’objet X (choses ,personnes idées etc etc) de son analyse....« je » se place en position, toujours de celui qui sait, par programmation il pense avoir toujours raison..c’est un des principes de base de notre cerveau analytique ou « moi je » .....lorsque je veux des moyens pour survivre ça marche, plus ou moins mais ça marche..........lorsque ma vie est souffrance ,misérable sans aucun sens , je fais quoi ?? je me dédouble encore, j’analyse ,d’un coté je viens de créer « moi-je » qui sait et cherche et de l’autre coté je crée la souffrance, qui n’est pas moi.............

                    ceci n’est pas...............c’est une fausse proposition.......l’analyse est du domaine pratique, pour le reste elle devient démence....

                    le cerveau qui nous manque n’est pas pour faire pire mais autre chose...........

                    Nous régressons globalement en fait, tout en explorant une partie seulement au détriment du tout...

                    notre vue est une vie d’isolation, ou l’autre existe si je peux l’utiliser....sinon je le jette...

                    c’est même pire que de la régression, c’est un suicide lent..vivre etait le miracle et survivre le moyen, le moyen déclare : je suis le sens...

                    tout part du cerveau....la démence collective aussi bien sur....


                  • Jean Keim Jean Keim 16 février 2014 15:49

                    Tiens ! il y en a au moins un qui suit, bonjour h.H.
                    Le monde en général et celui d’AV en particulier est versatile et cet article n’est déja plus en 1ère page, ceci pour illustrer ce qui est le point commun à tous les êtres humains : la pensée, la pensée qui occupe toute la place et qui à partir de son contenu, la mémoire veut expliquer l’indicible ; mais le plus grand leurre est notre croyance en un penseur qui pense et qui utilise ainsi la pensée sans voir, ce qui n’est pas très compliqué, que sans pensée il n’y a pas de penseur, la pensée crée le penseur et tout ce qui va avec (le savoir) et non l’inverse et cette simple évidence partagée par un grand nombre nous permettra d’avoir un rapport au monde complètement différent, basé non pas sur une énième théorie (pitié il y en bien assez) mais sur l’éveil d’un esprit sain (saint ?).
                    Fraternellement.


                    • trevize trevize 16 février 2014 17:04

                      Je suis aussi ! cet article n’est resté en première page que quelques heures. J’ai envie de dire dommage, d’un autre côté, les lecteurs d’agoravox ont l’air plus passionnés par les sujets plus... passionnels. Le laisser plus longtemps n’aurait sûrement pas amené beaucoup de gens à commenter...

                      Ceci étant dit, je pense que ces questions sont de toute première importance. Je trouve extrêmement intéressant le fait que certains courants de la connaissance, qui semblaient au départ complètement déconnectés les uns des autres commencent à converger ; en l’occurrence, la science qui traite de l’univers et celle qui traite de l’esprit humain. Il me semble naturel que ça arrive, puisque tout ce que nous pouvons connaître de l’univers, ce n’est jamais que ce que notre esprit en perçoit.

                      Pour réfléchir sur notre esprit, tenter de cerner comment il fonctionne, la seule technique que nous ayons pour l’instant à notre disposition, c’est celle du billard, ou du miroir, l’introspection : on ne peut pas l’observer directement, alors on s’attelle à d’autres activités, puis on regarde comment on s’est organisés, on compare ces différentes pratiques pour leur trouver des points communs, nous donnant des pistes sur le mode de fonctionnement de l’esprit.
                      A ce titre, l’histoire de la psychanalyse est passionnante. Jung fonde toute sa théorie de l’esprit sur des écrits très anciens, des mythes, légendes, croyances et poésies qui n’avaient pas cette vocation au départ, mais il parvient pourtant à en tirer quelque chose de très pertinent.


                    • howahkan Hotah 16 février 2014 17:24

                      Salut Jean ,bonjours a trevize.....comme disait coluche : y’en a un qui suit, les autres j’ai les noms !! smiley

                      AV est un monde de conflit comme l’est tout cerveau , mais même en temps de guerre , on peut faire autre chose aussi.......le pire est un choix....ignorant !

                      je ne peux que constater que je saisis bien ton propos ici même..

                      l’éveil de l’esprit sain, saint.....oui il est question de cela......pas par théorie mais par éveil justement...et compréhension qui suit, LE sujet d’une vie avec vivre...c’est LE sujet ou va devoir aller l’humanité.....les mots que je mets ici ne sont basé sur aucun écrit de personne, il s’agit de moments vécus......

                      On en reparle un de ces jours..plus on est fou, plus y’a de riz

                      amicalement....


                    • Jean Keim Jean Keim 16 février 2014 15:50

                      PS : h.H simple curiosité, que signifie ton pseudo ? Bonne journée.


                      • howahkan Hotah 16 février 2014 17:14

                        Salut jean, je commence par le plus simple, le nom veut dire « (homme)blanc de la voix mystérieuse »

                        le gars de l’avatar est archie fire lame deer, shaman Indien sioux lakota du lakota, que j’ai rencontré par deux fois en Bretagne avec pas mal de personnes, lors d’une "tournée en Europe, ou il venait partager sa culture....au sens large..


                      • howahkan Hotah 16 février 2014 17:26

                        il fallait lire sioux Lakota du Dakota (Dakota uniquement pour situer géographiquement)


                      • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 17 février 2014 10:58

                        A l’évidence, l’auteur ne connaît pas le cercle épistémologique des sciences au travers duquel l’épistémologue-psychologue Jean Piaget cherchait à illustrer avec systématicité le processus d’explication d’une science par une autre.
                        De la même manière que la chimie s’appuie sur la physique, la biologie sur chimie, la psychologie sur la (neuro)biologie, la mathématique a à se penser dans le contexte de la psychologie (et de l’anthropologie aussi vu qu’elle n’en est qu’une variante contextualisée historiquement).
                        Court-circuiter la psychologie pour tenter de penser les mathématiques dans le contexte neuronal, me paraît donc du grand n’importe quoi et semble traduire un regrettable penchant pour les sujets à la mode plutôt que les visions solides.

                        Quant à l’idée que la réalité puisse être mathématique, il y a peu à dire de cette conjecture si ce n’est que sa patente naïveté procède de la vieille habitude humaine consistant à réifier (diviniser) ses outils en raison même de leur efficacité (puissance).

                        De cause accessoire, de moyen pour une fin, ils deviennent cause première, chose en soi exactement comme on a conçu le monde comme une horloge lorsqu’on a su en fabriquer, exactement comme Freud a pensé que la mémoire fonctionnait comme une ardoise magique, en laissant des « traces » smiley

                        Celui qui résume le mieux ce penchant inhérent à une psychologie basée sur l’habitude, (ou sa version cognitive : le schème assimilateur piagétien) c’est Mark Twain avec son savoureux adage : « pour l’homme qui tient un marteau, tout ressemble à un clou ».


                        • trevize trevize 17 février 2014 12:50


                          La psychologie ne doit pas son existence qu’à la seule biologie ! Elle emprunte beaucoup à la psychanalyse, qui, elle, est allée pêcher (entre autres) dans la mythologie, la religion, la poésie...

                          Au delà de ça, qu’est ce qu’une science ? une science est une création humaine, c’est des théories, des dispositifs expérimentaux, et tout ça, ce n’est jamais rien d’autre que du langage. Une quantité faramineuse de mots enchaînés les uns derrière les autres de façon à créer du sens et le moins d’ambiguïtés possibles. Et le langage, ça peut se représenter et être traité sous forme mathématique (automates)
                          Donc en dernière analyse, n’importe quelle science peut être réduite (ou étendue ?) à une structure mathématique. étant donné que nos sciences commencent à couvrir et expliquer une vaste partie des phénomènes que nous connaissons de l’univers, la réponse à la question « l’univers est-il mathématique ? » ne me paraît pas si simple à évacuer sans prendre un peu le temps d’y réfléchir.


                        • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 17 février 2014 17:50

                          Merci Trevise pour votre tentative, mais le compte n’y est pas. Nous parlons ici d’ontologie, ce qu’il en est du réel, et non pas de modèle. Passer du modèle à la réalité est une naïveté profonde que les humains ont répétée d’innombrables fois dans l’Histoire. C’est juste là une fois de plus.
                          Par ailleurs, autant postuler que le monde est une horloge cosmique offre un intérêt pratique (on peut tester l’hypothèse, l’étoffer, l’étudier) autant postuler que la réalité est mathématique n’a strictement aucune conséquence pratique. ça ne changera pas un iota à nos tentatives actuelles de modéliser le monde. Nous aurons toujours à chercher à unifier les quatre forces fondamentales, même si nous les croyons dur comme fer issues d’une réalité mathématique.
                          Bref, c’est juste de la commedia dell’arte, du cabotinage ou de la coquetterie savante pour appâter le chaland. Je crois en plein de choses exotiques, mais pas à ça, pas du tout.


                        • trevize trevize 17 février 2014 18:38

                          Je vous rejoins sur ce point : la grosse erreur que l’on répète sans cesse, c’est de prétendre que les modèles que nous construisons collent à la perfection à la réalité ; alors que quelle que soit la découverte que la science peut faire, monumentale ou anecdotique, le modèle ne sera jamais parfait, il restera toujours quelque chose à découvrir. C’est l’histoire d’Achille qui ne rattrape jamais la tortue.

                          Pour le reste, c’est juste une question de définitions. Vous parlez du monde réel extérieur, qu’on ne peut jamais saisir complètement ; je parle de la réalité telle que l’esprit humain se la représente. Et à ce titre, je crois qu’on peut dire que le réel est mathématique.

                          Et au vu des capacités de calcul informatique que nous possédons à l’heure actuelle, il me semble que ce nouveau point de vue pourrait (et devrait) profondément modifier l’approche que nous avons sur la recherche scientifique.

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