A l’évidence, l’auteur ne connaît pas le cercle épistémologique des sciences au travers duquel l’épistémologue-psychologue Jean Piaget cherchait à illustrer avec systématicité le processus d’explication d’une science par une autre.
De la même manière que la chimie s’appuie sur la physique, la biologie sur chimie, la psychologie sur la (neuro)biologie, la mathématique a à se penser dans le contexte de la psychologie (et de l’anthropologie aussi vu qu’elle n’en est qu’une variante contextualisée historiquement).
Court-circuiter la psychologie pour tenter de penser les mathématiques dans le contexte neuronal, me paraît donc du grand n’importe quoi et semble traduire un regrettable penchant pour les sujets à la mode plutôt que les visions solides.
Quant à l’idée que la réalité puisse être mathématique, il y a peu à dire de cette conjecture si ce n’est que sa patente naïveté procède de la vieille habitude humaine consistant à réifier (diviniser) ses outils en raison même de leur efficacité (puissance).
De cause accessoire, de moyen pour une fin, ils deviennent cause première, chose en soi exactement comme on a conçu le monde comme une horloge lorsqu’on a su en fabriquer, exactement comme Freud a pensé que la mémoire fonctionnait comme une ardoise magique, en laissant des « traces » 
Celui qui résume le mieux ce penchant inhérent à une psychologie basée sur l’habitude, (ou sa version cognitive : le schème assimilateur piagétien) c’est Mark Twain avec son savoureux adage : « pour l’homme qui tient un marteau, tout ressemble à un clou ».