Henri Diacono
Je ne supporte plus du
tout un antisionisme bien pire que l’antisémitisme. Les antisémites
des années 30, à la limite, se contentaient de n’aimer pas les
Juifs. S’ils avaient pu prévoir la shoah, ils auraient probablement
révisé leur point de vue, tel Daniel Cordier qui avoue à sa honte
avoir été antisémite avant de devenir le secrétaire de Jean
Moulin. L’antisioniste ne peut pas ignorer, lui, les six millions de
morts du nazisme. Et pourtant il voudrait, tout comme Khomeini et
comme le Hamas, qu’il n’y eût plus un seul Juif entre Eilat et
Haïfa, de manière que la Palestine (où des Juifs ont toujours
vécu, et bien avant les Arabes qui n’y arrivent qu’au VIIe siècle)
puisse enfin devenir « judenrein ». Et où ira-t-il
s’installer, ce peuple chassé déjà de la région par les armées
de Titus en l’an 70 de notre ère ? A Barbès ? à Sarcelles,
peut-être, où les antisionistes du Nouveau Parti Antisémite
auraient tôt fait de leur préparer de nouveaux pogroms ? On a vu ça
il n’y a pas très longtemps et ça rappelait déjà sinistrement
telle nuit de cristal de novembre 38.
Les Anglais de la Palestine
mandataire pensaient avant la guerre que les Juifs d’Europe, très au
fait des derniers acquis de la modernité, en s’installant en
Palestine, y apporteraient des savoir-faire qui seraient bénéfiques
à toutes les communautés qui végétaient là depuis des siècles.
Malheureusement, ce qui attendait les Juifs dans cette région, ce
n’était ni la curiosité ni le désir d’une coopération qui eût pu
être fructueuse, c’était la haine antisémite portée très vite à
son maximum de violence par une sinistre crapule, Mohammed Amin
al-Husseini, l’oncle de Yasser Arafat, réfugié en Allemagne durant
presque toute la guerre, très proche de Heinrich Himmler, artisan de
la solution finale, désireux d’obtenir d’Hitler qu’il exportât en
Palestine les procédés techniques de la solution finale. C’est ce
même personnage qui fit tout en 48 pour que les arabes déclarent la
guerre au lendemain même de la création de l’état d’Israël. Cela
devait être une guerre d’extermination. Beaucoup de Palestiniens ont
préféré quitter leurs terres en attendant que les armées arabes
aient fini ce qu’on appellerait aujourd’hui un nettoyage ethnique.
Mal leur en a pris. Ces armées étaient aussi mal organisées que le
seront en 67 celles de Nasser ; elles ont été immédiatement
ratatinées. La guerre des six jours visera tout aussi bien que la
précédente une extermination des Juifs. Il suffit pour s’en rendre
compte d’aller faire un tour du côté de la propagande des media
Egyptiens qui, jusqu’à la veille du dernier jour du conflit
faisaient encore croire à une opinion qui fut bernée jusqu’au bout
qu’Israël n’existait déjà plus.
Au lendemain du dernier cessez-le-feu,
Abu Zuhri déclarait : "ce succès ouvre la voie à la
libération de Jérusalem et de toute la Palestine".
Le
lendemain, Mechaal affirmait qu’un désarmement du Hamas (voulu
désormais par toutes les chancelleries occidentales et même par la
plupart des pays de la Ligue arabe) était tout à fait hors de
question, que le Hamas reconstituerait ses stocks d’armes et qu’il y
aurait d’autres batailles jusqu’à la victoire finale. C’est très
explicitement la récitation du projet génocidaire de l’article 7 de la charte du
Hamas.
Israël constitue, dans une région
du monde menacée par un islamisme qui vise à régner partout du
Sahel à l’Irak et même au-delà si possible, la pointe avancée du
monde occidental. C’est un îlot de civilisation dans une région
vouée aux formes de barbarie les plus immondes. Prendre délibérément
le parti des ennemis d’Israël, c’est vouloir la mort de cette
civilisation et c’est donc carrément suicidaire.
Je conçois qu’on s’émeuve du
sort des Gazaouis, ce qu’ils vivent n’a rien de bien drôle, mais ils
ne sont pas non plus totalement innocents. Il n’aura fallu qu’un an
aux Egyptiens et aux Tunisiens pour comprendre ce qui leur arriverait
s’ils laissent la bride sur le cou aux Frères musulmans. Cela fait
maintenant sept ans que les Gazaouis sont sous la botte des
islamo-nazis du Hamas et ils n’ont toujours pas compris. Quand
comprendront-ils ? L’aviation israélienne, en moins d’une journée,
pouvait leur faire subir le même sort qu’aux Allemands de Dresde à
la fin de la guerre. La ville allemande a été rasée ; combien
de morts en comparaison du bilan de la guerre de Gaza ? Le péril que
représente le fanatisme islamiste n’est pourtant pas moins grave que
le péril nazi ; c’en est même la résurrection. Quand les troupes
du Hezbollah saluent leur chef en élevant le bras droit, la main
tendue dans son prolongement, la paume vers le bas, faut-il dire que
toute ressemblance avec un geste bien connu ne pourrait être que
fortuite ?
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération