JL :
Vous surinterprétez légèrement ma position. Je n’ai évoqué pour l’instant que la manière dont on peut approcher l’idée de Dieu par la raison, en se frottant à l’analyse d’une infinité de raisons particulières, donc en se cognant aux limites de son intelligence, par prise de conscience de ses limites.
Il y a donc en effet une différence entre faire le bien, comme conçu dans la limite de mon intelligence, et faire le Bien, avec un grand B, absolu, dont la définition exacte serait au-dessus de mes capacités intellectuelles. Seule une intelligence infiniment longue et sans erreur me donnerait la définition exacte du Bien. Mais je crois possible d’approcher d’une définition du Bien, même si cela ne peut être que par une longue réflexion sur le sujet, ce dont je n’ai pas toujours le temps dans le feu de l’action...
Basiquement, pour l’homme, le bien, c’est ce qui l’attire, ce qui provoque son amour. Par exemple, le voleur est attiré par le bien qu’il veut voler. Mais lorsqu’un bien provoque l’attirance de tous, et que ce bien ne peut appartenir à tous, on comprend bien qu’une société où les hommes chercheraient à s’approprier tout ce qu’ils définissent instinctivement comme bien, c’est-à-dire tout ce qu’ils instinctivement désirent, irait au conflit général.
Vous voyez donc, sur cet exemple, une différence entre le bien, tel que défini par l’instinct (une intelligence à courte vue, centrée sur soi et sur le plaisir immédiat), et le bien tel que défini par une intelligence un peu plus longue qui prend en compte l’existence d’autrui.
Autrement dit, même l’amour n’est pas toujours sain : l’amour peut être vicié.
Par exemple, le violeur poursuit illégitimement l’objet de son amour : le bien qu’il s’est défini n’est pas juste, sa volonté est déréglée, il veut hors du bien commun.
De même, la haine est-elle toujours malsaine ?
Pas nécessairement. La haine est une aversion pour quelque chose.
Si quelque chose est vraiment mauvais, je ne vois pas à quel titre il faudrait se forcer de l’aimer... Une haine malsaine serait d’avoir une aversion pour ce qui est Bien, ce serait une haine viciée.
Il y a donc :
- la Haine, l’aversion pour le vrai Mal, légitime.
- la haine, l’aversion pour le mal tel que l’on se le définit en soi.
- la haine viciée, l’aversion pour un vrai Bien, que l’on se définit par erreur en mal, illégitime.
- l’Amour, l’attirance pour le vrai Bien, légitime
- l’amour, l’attirance pour le bien tel que l’on se définit.
- l’amour vicié, l’attirance pour un vrai Mal, que l’on se le définit par erreur en bien, illégitime.
Que la haine puisse être sainte est très bien acceptée par l’église catholique, et de nombreux penseurs se sont penchés sur la question depuis des siècles. Voyez l’article « doctrine de la guerre juste » sur wikipedia. Une haine sainte ne fait pas perdre ses moyens, car elle bénéficie du concours de Dieu, contrairement à une haine viciée, qui n’en bénéficie pas et pousserait à sa propre perte.
Vous critiquez ainsi une chose pour les illusions que vous en avez.
[Pour ce qui est de l’empire américain, en tant que régime protestant, il prône le dogme lutherien « sola scriptura » (par l’écriture seule), un peu comme ce qu’il est en Islam du Coran, mais cela réduit Dieu à un écrit, fixé pour l’éternité, ce qui est illogique au regard de l’approche logique de Dieu que j’ai présentée ici, dont la volonté ne doit justement pas être trop précisément définie, mais à redécouvrir à chaque fois]
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