« ...que veut l’Allemagne ? »
L’Allemagne ne veut rien : l’Allemagne est elle-même !
Elle est holiste et disciplinée, disent Chevènement et Emmanuel Todd. Elle en retire le sentiment d’une supériorité sur les Français individualistes et râleurs, sur les Italiens hâbleurs et combinards, et sur le reste de la planète, à l’exception peut-être des cousins britanniques et des Japonais, les « Allemands de l’Asie » (Hitler dixit).
Ce sentiment de supériorité se traduit par un hégémonisme que Gustave Le Bon a évoqué il y a une centaine d’années. Mais non pas à l’aube de la Première Guerre mondiale - ce qui aurait pu se comprendre -, mais à son crépuscule - ce qui fut sans doute accueilli avec scepticisme...
Dans « Hier et demain - Pensées brèves », Flammarion (1918), le sociologue observe :
« Guidée seulement par la raison, l’Allemagne aurait vu
que, sans combats et par la simple extension d’une puissance industrielle due à
sa richesse houillère et à son éducation technique, elle imposerait son
hégémonie à l’Europe. Dominée par son rêve d’ambition mystique elle ne le vit
pas. » p. 22,
...alors qu’il avait déjà annoncé Adolf Hitler, à la page 16 :
« Le rêve d’hégémonie de l’Allemagne ayant pris une
forme religieuse restera pour l’Europe une source de conflits prolongés. »
p. 16
...et avant d’annoncer Merkel à la page 107 :
« Les futures tentatives d’hégémonie industrielle de
l’Allemagne seront aussi redoutables que son rêve d’hégémonie militaire. »
Dans cette optique, le couple franco-allemand perpétue une illusion de coopération, dont le président de la République française est le bruiteur.