@Onecinikiou
Prenons donc un exemple qui vous est cher - j’allais écrire
qui vous obsède mais je me suis retenu - l’immigration.
Chacun sait que le BTP fonctionne avec de très importants contingents d’immigrés
( légaux ou sans papiers ) et celui qui ne le sait pas n’a qu’à lever les yeux
dans les chantiers.
On imagine bien que ce n’est pas par grandeur d’âme mais dans le cadre de ce qui est le premier commandement du catéchisme patronal : la compétitivité.
Ces travailleurs ont peu d’exigences, acceptent des conditions de travail souvent indignes et permettent donc au entreprises qui les occupent de s’adapter aux exigences financières toujours moins généreuses des particuliers et des collectivités.
Je serai donc d’accord avec vous pour déplorer que l’immigration tire les salaires vers le bas.
Le problème est que, dans le cadre européen auquel nous adhérons, les entreprises ou les particuliers des pays de l’UE ont le droit de proposer leurs services dans tout l’espace européen.
En Alsace que je connais bien on voit souvent des des camionnettes immatriculées en Roumanie ou en Pologne sur les chantiers de particuliers.
Les entreprises sont donc soumises de facto à la concurrence déloyale et le seul moyen de faire face et d’obtenir des contrats que le patriotisme n’assure malheureusement pas ( même au FN qui importe ses T-shirts de Chine ) consiste à comprimer les coûts du travail par des artifices comme l’occupation de main d’oeuvre non déclarée.
Au vu et au su de tout le monde y compris des collectivités territoriales qui sont soumises à un contexte de diète budgétaire et qui ferment les yeux pour assurer au coût le plus serré leurs missions d’équipements ou même la maintenance d’iceux.
Alors on peut en théorie payer le prix de la préférence nationale ( et même celui qui exclurait de chantier les Français de papier, délicieux concept frontiste qui annonce les déchéances de nationalité ) et répercuter cet accès de nationalisme sur le dos de la population consentante ? mais il faut aussi s’abstraire du contexte européen.
C’est une option mais si le cadre européen est lourd d’inconvénients, il faut aussi mesurer les avantages d’un grand marché et surtout l’impact de leur perte.
Admettons que la somme des inconvénients ( y compris l’Euro qui passe à la trappe ) excède celle des avantages et nous nous libérons de nos accords qui sont donc en fait des chaînes nous empêchant d’exprimer toute l’étendue de notre génie.
Il est aussi une réalité dont on peut difficilement s’affranchir, c’est notre position géographique - enclavée dans l’UE mais isolée économiquement, sans matières premières et devant s’adapter sans compensations ni point d’appui aux règles féroces de la concurrence mondiale, bref contrainte à l’autarcie ou à recréer un espace à sa dévotion avec l’autre rive de la Méditerranée dont on pourchasse les ressortissants sur le sol intérieur.
Compliqué !
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