@franc
Je ne crois pas opposer la foi à la raison, je disais que la foi n’est pas une matière historique, qu’elle repose sur des faits, des paroles, que l’on est amené à croire sans toutefois pouvoir les appréhender, sauf de façon très subjective. Ainsi en va-t-il également de toutes expériences mystiques qui appartiennent au registre méta(au delà)-physique.
L’imposture de E-M Gallez tient essentiellement en ce qu’il conclut en écrivant que « Il n’y a jamais eu de révélation divine donnée à Mahomet ». C’est la phrase de trop ! phrase assassine de surcroit, car là, il sort de façon manifeste et grossière, de son champ d’historien, pour faire surgir le théologien. Une affirmation qui ne repose sur aucune preuve (et qui sert sa paroisse). Si l’objet de sa thèse porte sur l’émergence de cette religion nouvelle, l’Islam, il ne porte pas sur le Coran, dont il ne dit rien de sa cohérence globale, la théologie n’étant pas l’objet de son observation.
Pourquoi donc faudrait-il admettre que le Verbe (de Dieu) se serait manifesté par Jésus - ce qui est un pur article de foi (dont s’amusent parfois les incrédules) -, qu’il se serait manifesté à Moïse, à Abraham, et à bien d’autres prophètes ? ce que les croyants admettent, non pas sur quelque « raison », mais bien par foi.
Puisque vous citez Simone Weil, quand en 1937, tentant d’échapper à de violentes crises de migraines, sur les conseils de son ami Jean Posternak elle part visiter l’Italie. Et que, « Là, étant seule dans la petite chapelle romane du XII° siècle de Santa Maria degli Angeli, incomparable merveille de pureté, où Saint François a prié bien souvent, quelque chose de plus fort que moi m’a obligée, pour la première fois de ma vie, à me mettre à genoux. » puis qu’elle dira « le Christ lui-même est descendu et m’a prise ». « Je n’avais pas prévu la possibilité de cela, d’un contact réel, de personne à personne, ici-bas, entre un être humain et Dieu. », vous êtes tout à fait en droit d’en douter, - en plus qu’elle était juive athée, et qu’elle avait des migraines -, comme à l’inverse de la croire.
Que E-M Gallez pense que le Coran n’est pas une parole révélée, c’est parfaitement son droit, d’en douter, mais il ne peut pour autant affirmer qu’il n’est pas une.
Le procédé qu’il utilise repose sur la démonstration d’une continuité historique culturelle et religieuse au temps de Mahomet. Le même procédé « rationnel » pourrait être utilisé, moyennant suffisamment de sources historiques pour chaque prophète, ce qui n’est pas toujours possible. Il ne reste rien, et aucune trace archéologique du royaume de David, rien du Temple de Salomon, dont il n’est pas certain que les vestiges de ruines seraient sous al-Aqsa. Par contre on peut émettre l’hypothèse sur l’origine égyptienne des Hébreux, qu’ils n’étaient pas des esclaves des Égyptiens, mais pour la plupart des Égyptiens, et qu’ils ont colporté avec eux dans leur exode leurs croyances, tant il existe de nombreuses similitudes.
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