Bonjour,
Il y a bien un clivage gauche/droite, mais les cartes se retrouvent brouillés lorsqu’on croit que le social-libéralisme (PS) est à gauche, dans une situation où les acteurs des marchés, décomplexés comme on dit, voient de leur seul œil tout interventionnisme comme régressif, voir dangereux.
Le premier calcul que fait un entrepreneur est celui de ses prix, qui prennent directement en compte ses charges. Autrement dit les charges sur les entreprises sont payées in fine par les ménages. Les charges représentent donc un équilibre entre le coût de la vie et le salaire différé (services publics, sécurité sociale, retraites). La santé des entreprises et leur capacité à l’embauche dépendent en réalité bien plus du carnet de commandes (de leur niche économique, d’où le ramdam sur l’innovation) que des charges, qu’elles répartissent sur les prix tout en étant loin de s’opposer, pour les plus importantes - et peut-être les plus geignardes, au dumping social. On voit mieux les priorités du marché...
N’imposer aucune contrainte accompagnant une baisse des charges suit donc une logique assez extrême, puisque cela consiste à diminuer les capacités redistributives de l’État sans garantie sur le coût de la vie. Il y a bien là l’oeuvre d’un ensemble de rapports de force (dont on comprend bien dans quels cas ils sont passés sous silence) apte à définir ce qui est de gauche, et ce qui est de droite.
Pour finir, et sans vouloir être trop long, il faut faire attention à ce que la question des charges pour les TPE ne soient pas la porte d’entrée (à l’heure où l’aventure casse-pipe pour 50% d’entres elles est très encouragée par les courants de droite) à une confusion stratégique profitant aux plus grandes entreprises.