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Renaud Bouchard 24 février 2019 10:27
Renaud Bouchard

A l’auteur.

Excellente analyse à laquelle je souscris pleinement.

Vous écrivez :

"En conclusion, il convient de ne pas se tromper d’ennemi, ni de confondre le pouvoir avec ses marionnettes. Celles-là sont sur une voie à sens unique, sans retour possible, et il est donc parfaitement vain de vouloir traiter avec elles. Il est également vain d’imaginer impressionner l’élite en menaçant ses représentants, qui ne sont jamais que des fusibles« .

Les marionnettes ne sont rien : on leur coupera les fils qui les animent. Quant aux montreurs de marionnettes, cachés en coulisse, leurs jours sont comptés.La »masse critique" finira par être atteinte.Quinze semaines de mobilisation sociale, voilà bien quelque chose que la société n’avait jamais expérimenté.Les forces de l’ordre sont épuisées et inquiètes de voir que la situation dérape sans perspective de rémission intelligente.Quant à l’exécutif, courroucé de voir que le Sénat vient de lui taper sur le bec et les doigts, le voilà prêt à tenter d’échapper aux poursuites qu’une justice pour le moment compréhensive sinon complice, finira par lancer lorsqu’elle aura compris que le vent est en train de tourner.

On lira à ce propos avec intérêt l’étude d’Alain Bancaud qui, dans Une exception ordinaire. La magistrature en France (1930-1950), paru chez Gallimard (Paris) en 2002, a su saisir à la fois la spécificité de la période et les caractéristiques de la magistrature. Certes, le sujet du régime de Vichy y est privilégié, mais il est toujours envisagé à l’aune du legs républicain et de l’héritage qu’il laisse à la IVe République et ajouterais-je à la Ve République. L’inscription dans la durée sociologique met ainsi de côté le jugement moral sur la « trahison des juges » qui ont tous, sauf Paul Didier, prêté serment au maréchal Pétain, servi l’État français, jugé et condamné des résistants, pour ensuite, à la Libération, juger les collaborateurs dans le cadre de l’épuration. Pour autant, ne traiter que des « années noires » ne conduit pas toujours à délaisser les continuités et les permanences et à ne voir dans l’action de la magistrature sous Vichy qu’une parenthèse, comme l’a montré une autre étude remarquable, Le Conseil d’État et Vichy : le contentieux de l’antisémitisme, de Philippe Fabre (Publications de la Sorbonne, Paris, 2002).

L’approche retenue consiste donc à s’attacher à la tradition étatique et à la culture professionnelle des magistrats, perçus et représentés comme des serviteurs de l’État.Rien n’a changé. Lisez ce qu’écrit avec talent Régis de Castelnau.https://www.causeur.fr/author/castelnau

Cordialement,

Renaud Bouchard



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