• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

1, 2, 3...

Séparation des pouvoirs ? Représentativité ? droit de vote ? Liberté d'expression ? Sécurité sociale ? Ordre publique ?...

Je ne suis qu'un humble citoyen parmi tant d'autres. Je n'ai d'autre prétention que de vivre libre et heureux. Pleinement et maintenant. Comme chacun d'entre nous je suppose. Je n'ai d'autre expérience que la mienne, le fruit de mon observation, conséquence de mes actes. Comme chacun d'entre nous, je suppose. Aujourd'hui, parce que j'ai laissé le plus long derrière moi, parce que l'histoire semble filer au plus court, à mon tour je lance un appel.

Encore et toujours, mais pour une idée claire, des gens meurent de se faire entendre. En Afrique, en Asie... Que fait l'occident ? Il hiberne. Anesthésié de consumérisme, rassasié d'idées reçues, frustré par son immobilisme, le peuple est statue de sel. Il se débat entre solidarité et individualisme et pense assistanat, égoïsme, cupidité et manque à gagner. Cristallisant de soi-disantes valeurs stigmatisées par, disons, trois ou six mille ans d'histoire amnésique qu'il s'empresse d'ignorer.

Nous n'allons pas si mal et la vie suit son cours. « Et après moi le déluge ». La vie n'est-elle qu'une suite de lieux communs suivant un ordre établi ? Notre comportement doit-il être conforme à des règles édictées par de pseudo représentants du bien commun ? Et dans cet ordre publique, que relève du « bien » ? Se pose-t-on la simple question de savoir en quoi il est acquis ? Bien sûr nous sommes intelligents, bien sûr nous nous interrogeons, bien sûr nous remettons en cause la validité de certaines dispositions législatives ou gouvernementales, bien sûr, nous nous demandons même s'il nous appartient vraiment d'en juger.

Si j'écris aujourd'hui, c'est pour donner une réponse. J'ai appris qu'on ne peut se juger ni juger les êtres. Mais je sais qu'il nous appartient effectivement de juger de la validité de l'ensemble des dispositions sociales, politiques et économiques. De notre pays, et de ce qu'il nous est donné de connaître. Et c'est bien là la question : que sait-on ?

Le premier droit que nous devons revendiquer est le droit de savoir. Et nous pouvons l'obtenir. En commençant par nous le procurer par nous-même, et c'est précisément ce que nos sociétés s'attachent à empêcher, en mal menant le système éducatif, en orientant ou censurant la presse par exemple. Et depuis aussi longtemps que l'histoire se révèle. Mais il faut bien être conscient que si cela est possible, c'est de notre propre fait, à tous et chacun. Car qui d'autre que soi peut tenter de se connaître soi-même ? Qui d'autre que soi peut s'informer en observant réellement sans fuite et sans a priori ? Qui d'autre que soi peu avoir le courage de se départir de ses comportements sociaux induits, de reconnaître ses vrais besoins, ses vrais appartenances, d'apprendre à désapprendre ? Qu'est-il à craindre de s'exprimer et d'afficher sa désapprobation ?

L'existence est une remise en cause permanente. Nous n'avons d'autre choix que de grandir autant par le nombre que par nos connaissances. Pour quelle raison devrait-il en être autrement de la chose publique ? Quand la vie politique est figée, que le peuple, pilier de la nation, n'est plus représenté mais son pouvoir usurpé ; la république n'est pas une démocratie.

Le second droit dont nous devons nous emparer est celui de partager, car nous ne possédons ni bien ni pouvoir qui ne soit commun. Il y a un point que même le modèle industriel et capitaliste, aussi odieux soit-il n'a jamais remis en question : on ne produit rien sans laisser disposer d'outils. On ne commerce pas sans échange.

Il y a un troisième droit inaliénable et inhérent à l'essence de la vie. Un devoir d'expression.

Aujourd'hui je lance mon appel. À vous tous et quoique vous pensiez. Un appel à la révolution : celle de l'intérieur, parce que nous ne devons pas attendre que la dérive oligarchique et dictatoriale soit à son paroxysme, et parce que nul vie n'est possible sans l'expression de sa révolte et, même enfouie, nous en avons tous une. Nous l'achèverons là où elles se rejoignent toutes : dans le rejet massif de tout ce qui étouffe une société et surtout dans celui de ces œillères que nous portons depuis l'âge de raison. Il est temps de changer nos rapports : cessons de confondre individualisme et égoïsme, solidarité et conformisme ; offrons nous à l'existence comme elle s'est offerte à nous et réagissons en paix à chaque instant à ce qui est inadmissible : notre propre gouvernement, nos institutions sclérosées, un économisme délictueux et malsain, le corporatisme, l'obscurantisme social et la gouvernance globale. Nous n'agissons jamais seul et la révolte est interactive.

Dès lors que nous vivons, nous accomplissons un devoir, sciemment ou non : celui de s'engager, socialement et politiquement. Celui de désobéir aux règles abusives, de refuser la contrainte en acceptant ses limites. Partout où la représentation politique est inexistante, il nous appartient de nous représenter sans plus attendre.

Une vie de partage sans dépendance, de liberté et d'amour est possible sans crainte, sans fuite et sans compromission. Tout de suite et maintenant. Le mensonge est temporel, c'est la seule utopie.

Manifestons qui nous sommes, ce que nous revendiquons et ce que nous ne voulons pas. A chaque instant, seuls et ensemble. Désobéissons en paix et balayons à notre porte. Le monde change dans le véritable échange.


Moyenne des avis sur cet article :  5/5   (6 votes)




Réagissez à l'article

5 réactions à cet article    


  • Robert GIL ROBERT GIL 22 février 2011 08:36

    Le bonheur est désormais assimilé à la consommation. Jamais au cours de l’histoire il n’a été produit autant de richesses, mais 80% des ressources de la planète sont consommées par seulement 20% de la population. Notre économie veut que nous fassions de la consommation notre mode de vie, il nous faut consommer, toujours plus, nous sommes la civilisation du « prêt-à-jeter ». Les spécialistes du marketing s’efforcent de nous vendre de plus en plus d’objets inutiles, pour faire croire aux consommateurs que l’accumulation matérielle est une fin en soi. Tout ce qui favorise la croissance est une bonne chose : la guerre aussi favorise la croissance, donc la guerre est une bonne chose ! alors posons nous les bonnes questions :

    http://2ccr.unblog.fr/2011/01/03/de-quoi-avons-nous-besoin/


    • Francis, agnotologue JL 22 février 2011 08:53

      ROBERT GIL,

      De fait, nous se vivons plus dans la société de consommation si bien décrite par Baudrillard et Weblen entre autres.

      "Par sa consommation l’élite gaspille du temps et des biens. Elle fait du gaspillage du temps, soit le loisir, et du gaspillage des biens, soit la consommation ostentatoire, ses priorités. (Thornstein Weblen)

      Nous sommes dans la société post consommation en ce sens que nous sommes entrés dans la société de production : la preuve en est l’extraction des gaz de schiste et le greewashing, pour ne citer que ces exemples.


    • Francis, agnotologue JL 22 février 2011 09:02

      Laurent Aubin,

      je crois que nous avons laissé la main invisible nous faire une société de consommation. Cette main invisible est un monstre froid, et la société de consommation s’est muée en société de production. Les humains proches de la machine sont gavés comme des oies cependant que ceux qui sont loin sont dépossédés de tout.

      Cette machine de production qui s’est emballée est aujourd’hui un véritable cancer sur la planète.


      • dan taneli dan taneli 22 février 2011 17:01

        à l’auteur de l’article. Remerciement.


        J’adhère à votre pensée.
        Je suis sur la même « longueur d’ondes ».
        La révolution « spirituelle » tarde à venir.
        Mais elle se fera connaître
        Sous une forme ou une autre...



        • Laurent Aubin Laurent Aubin 22 février 2011 21:40

          merci, elle commence, ici et ailleurs :) :

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Derniers articles de l'auteur

Tous les articles de cet auteur





Palmarès