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Accueil du site > Tribune Libre > 11 Septembre : Abu Zubeidah, la doublure ratée d’un Ben Laden hors (...)

11 Septembre : Abu Zubeidah, la doublure ratée d’un Ben Laden hors service (2)

Très vite, dans l'urgence de la pièce maîtresse manquante (Ben Laden en personne) l'administration américaine de G.W.Bush va s'efforcer de créer un personnage pouvant le remplacer dans les médias, et pouvant susciter dans le public la même crainte ou les mêmes frayeurs. Son second occupant toujours l'espace, le numéro devenu invisible, c'est donc un numéro trois présentable qu'il faut alors se trouver. Cette pêche au troisième personnage dans l'organigramme d'un groupe qui n'existe que dans la littérature de l'administration américaine va devenir un véritable sport, les prétendants successifs ne valant pas tripette, il faudra bien s'en rendre compte. Zubeidah inclus : même en le frappant copieusement, par son amateurisme flagrant, il n'aidera pas beaucoup à la mise en place dans les esprits d'une super-organisation pouvant lutter mano à mano avec la première puissance militaire mondiale ! Les tentatives de charger sa barque seront nombreuses, pourtant ; on lui trouvera bien un porteur potentiel de vieille menace à la Dick Cheney, celle d'une bombe atomique amenée sur le territoire américain, mais il s'avérera que celui choisi pour la fournir n'était qu'un simple pizzaïolo... on a vite sombré dans la farce et le grotesque, en effet avec la quête au remplaçant de Ben Laden...

CHAPITRE 2 : des accusations grotesques

L'article du 31 août 2003 du Time est la pierre de Rosette du 11 Septembre, si on y regarde de plus près. On y décrit des aveux dictés, obtenus par la torture, sur des événements que l'on présente au public comme étant la vérité. Des années après (onze désormais) cela s'analyse comme une obligation pour le pouvoir, qui en quelque sorte avait sous la main son monstre, mais qui a fait défection pour raison de santé. Il fallait faire vite, et vite, très vite, se trouver un numéro deux capable d'être présentable. C'est à quoi s'est attelé Gerald Posner, aidé part le staff de communication du Pentagone et de la CIA. Dans une certaine confusion, tant la défection de Ben Laden sur laquelle on a tout misé est pénalisante et handicapante pour le scénario rédigé avant le 11 Septembre. Posner préfigure en fait un Nicolas Schmidle, qui rédigera la fin de Ben Laden avec un lyrisme équivalent (et des mensonges de même taille !). Ben Laden présenté comme mort en 2002, c'est en effet déjà la fin de toute une stratégie qui repose sur sa présence "malfaisante". Un "axe du mal" sans leader, ça ne le fait pas trop : il faut vite s'en trouver un de rechange, et ça tombe sur le plus facile à manipuler, tant il est déjà "dérangé" et tant on le connaît bien (la CIA étant présente à Khalden !). Alors on va en faire des tonnes, à son égard, cet emballement à créer des personnages virant vite au grotesque. Dans les charges retenues contre Zubaidah, l’une d’entre elles est particulièrement risible. Suite à ses interrogatoires, l’administration Bush, en 2003, avisera la presse qu’Al-Qaida aurait projeté de faire sauter le pont de Brooklyn. On dépêchera sur place des brigades de déminage, dans un grand renfort de propagande télévisée. L’histoire, comme celle de celle de Jessica Lynch, tiendra bien 6 ou 7 mois les New-Yorkais et tout le pays en haleine (c'est le seul point visé : occuper l'espace médiatique à tout prix !). Or, selon les mémos des interrogatoires qui ont filtré vers l’extérieur, Zubaidah aurait montré "le pont comme étant celui qui apparaissait dans Godzilla", le remake de 1998". L'interrogateur qui avait vu le film, l'avait cité comme cible, ce qu'avait rrépété Zubeidah, puisqu'on lui demandait d'en fournir, ou Zubeidah lui-même avait donné cet exemple : il n'empêche, le sujet était... ridicule. Au bout de 83 simulations de noyades c'est ce qu'il avait fini par "avouer". On ne savait pas le saoudien fan d’Hollywood à ce point... C’est grotesque, et cela sent bien trop les goûts cinématographiques de ses tortionnaires qu’autre chose !

Des accusations extorquées... et infondées

Et cela ne s'est pas arrêté là : sous la torture, Zubeidah avait "donné" des noms. Là aussi, ceux qu'on lui avait dicté. Les américains, qui avaient raflé à la pelle, triaient ainsi dans leurs bases de données. Ils proposaient à leurs martyrisés des noms, qu'ils devaient ou non associer à Al-Qaida. A ce jeu de roulette russe malsaine, l'un d'entre eux allait sortir. Zubeidah a également parait-il fourni des informations sur un autre "très dangereux terroriste" selon lui : Binyam Mohamed, par exemple, le premier prisonnier à avoir été libéré de Guantanamo dès l’arrivée de Barack Obama au pouvoir. Sans aucune charge de retenue contre lui : " torturé de façon médiévale," dira-t-il, une fois libéré. Par les américains, mais aussi le MI5 en ce qui le concerne ! Blair, allié de Bush, se devait de lui montrer son engagement, sans doute ! Binyam, ayant connu "le pire cauchemar qu’on puisse vivre" ! Encore un homme dangereux prétendu d’Al-Qaida contre qui rien n’aura été retenu !!! Un de plus ! Les anglais, qui réclament depuis hier l'intégralité du rapport (il est encore entaché des gros pavés noirs de la censure) pourront aller vérifier le cas de Binyam Mohamed, devenu emblématique chez eux, tant il est scandaleux...

Ben Laden dans la peau de Saddam Hussein, avec une arme de destruction massive

L'autre étant le cas de José Padilla, dont l'histoire tout aussi délirante est aussi à conter : José Padilla, qui sera jugé totalement irresponsable par une psychiatre, figurerait aussi parmi les "dénoncés" par Zubeidah, toujours selon Posner, dont on ne sait toujours pas les sources à propos de ce cas précis, pas plus que les autres. Selon lui en effet c’est avec les allégations de Zubeidah en effet que sera arrêté par exemple Jose Padilla, présenté comme "radiologiste" alors qu’il n’a été employé que chez Taco Bell (un vendeur de tacos ?) qui sera suspecté de préparer une "bombe sale", et qui sera arrêté à Chicago le 8 mai 2002 . Dans sa jeunesse membre d’un gang de "latinos", condamné pour participation au meurtre d’un policier, Padilla n’est pas un ange, certes. Il rencontrera Adham Amin Hassoun, un membre de la mosquée de Fort Lauderdale qui le convaincra d’embrasser la religion musulmane, et quittera le pays pour s’installer en Egypte, en abandonnant sa première femme pour s’en retrouver une autre sur place, et deviendra effectivement un recruteur de djihadistes : c’est au retour d’un de ses voyages qu’il sera cueilli par le FBI, à sa descente d’avion, à Chicago, alors qu’il revenait du Pakistan. On le surveillait depuis au moins quatre années déjà ! Zubeidah n'était en rien la raison de son arrestation ! Il sera jugé coupable en Floride "d’appartenance à une cellule terroriste à l’étranger ", et sera condamné à 17 ans de prison, le 16 août 2007, mais personne n’arrivera à trouver de lien chez lui avec une quelconque préparation de bombe "sale." Padilla est bien lié au djihad, mais cette histoire de bombe atomique a bien été inventée de toutes pièces : c’est pour ça qu’on va le présenter comme "radiologiste" en particulier. Or là encore, cette crainte d'une bombe nucléaire correspond exactement au moment où elle apparaît dans les médias dans les discours de Dick Cheney, qui semble vraiment souffler aux interrogateurs de Guantanamo ce qu’ils doivent recevoir comme "aveux". "Nous avons dépensé des millions de dollars à chasser les fausses alarmes" dira à ce propos un ancien de la CIA. Celle de la menace d'une bombe atomique provenant d"un autre écrivain fêlé (Paul L.Williams) dont j'ai déjà parlé ici et non d'une menace réelle... Avec ces écrits dantesques, voici Ben Laden devenu le pendant de Saddam Hussein : lui aussi se retrouvait accusé d'avoir tenté de se munir d'uune arme de destruction massive.

D'autres storytellers entrent en scène

Des fausses pistes, provenant d’espions parfois, tel Omar Nasiri, agent de la CIA dans le réseau, et principal témoin à charge contre Zubaidah. Zubaidah "m’a envoyé vers l’Europe pour travailler comme un agent dormant, et pour fournir ma science des explosifs pour des attaques ", écrira Nasiri dans son livre, "Inside the Jihad" (2006). Un Nasiri qui n’a bien sûr aucun doute quant à l’importance de Zubaidah : "Abu Zubaidah a été le recruteur en chef d’Al-Qaïda ". "Il a supervisé l’administration des cellules dormantes dans le monde entier, et son nom est apparu dans le cadre d’un certain nombre de les attaques." Ce que ne précise pas Nasiri c’est où ce nom était apparu : c’est dans la presse américaine et non dans des documents d’Al-Qaida ! Le bouquin de Nasiri fait trop penser aux rodomontades d’un Jack Idema pour être crédible... le gag ultime de son ouvrage étant la question qu’il laisse derrière lui : la CIA a toujours affirmé que s’il n’était pas arrivée à attraper Ben Laden, c’est parce que justement elle n’avait personne à l’intérieur du réseau. Soit la CIA ment, soit Nasiri est un prétentieux narcissique. Etre remonté à l’intérieur d’un réseau et être infichu d’en attraper le responsable... n’est pas vraiment à sa gloire ! Selon Nasiri, c'est Omar Nasiri, Ibn al-Shaykh al-Libi qui aurait dirigé Khalden, où il aurait rencontré le français Zacarias Moussaoui mais aussi Ahmed Ressam, celui qu'on pincera au Canada en train de préparer une attaque dite du Millenium qui avait tout l'air de servir de détournement d'attention à ceux qui préparaient pendant ce temps tranquillement le futur 11 Septembre... un fait en tout cas est passé à la trappe : Omar Nasiri, tout bonimenteur qu'il est, avait dressé un drôle de portrait de Zubeidah. Selon lui, déjà dans les années 90, Zubeidah avait de bien étranges habitudes et un drôle de comportement : "tenant sa maison dans une quasi-obscurité permanente, il trimballait une lanterne de pièce en pièce. Il ne parlait que fort peu et communiquait surtout en pointant du doigt..." (le New-Yorker, 22 janvier 2007). Bref, il était déjà fou à lier, et son arrestation mouvementée, avec trois balles dans le corps dont une dans les testicules, n'arrangeront pas son cas, pour sûr...

Une poignée seulement met le monde en émoi

Car l'autre problème qui demeure, c'est celui formulé fort intelligemment le 11 janvier dernier (2014) par Eric Margolis : le peu de nombres d'individus concernés, au regard de l'ampleur mondiale du phénomène, ce sur quoi aussi je vous avais alerté : "comment al-Qaida, un groupe anti-communiste minuscule en Afghanistan qui n'avait pas plus de 200 membres actifs en 2001 est-il devenu une menace mondiale supposée ? Comment al-Qaida peut être partout, en Afrique du Nord Moyen-Orient, et maintenant une grande partie de l'Afrique noire ? Et ce, après que les Etats-Unis aient dépensé plus de 1 000 000 000 000 de dollars pour essayer d'éradiquer al-Qaida en Afghanistan et au Pakistan ? La réponse est simple. En tant qu'organisation, la menace, al-Qaida existe à peine. Mais, comme nom, al-Qaida et « terrorisme » sont devenus un terme universel à portée de main de l'ouest pour les groupes armés en lutte contre l'influence occidentale, la corruption ou la répression en Asie et en Afrique. Al-Qaida n'est nulle part - mais partout. Si vous êtes un groupe rebelle en recherche de publicité, le moyen le plus rapide est le serment d'allégeance à l'ombre d'al-Qaida." Le même texte valant pour DAECH et ses méthodes "publicitaires" de recrutement... en train de dévorer l'influence faiblissante d'Al-Qaida, à qui il fait désormais de l'ombre. Margolis aurait dû regarder bien avant "Power of Nighmares" : tout y est expliqué en détail. Comment fabrique-t-on une menace mondiale à partir d'une poignée d'individus... habilement manipulés !

La torture efficace ? 

Et comme si cela ne suffisait toujours pas, un ancien conseiller de la Maison Blanche, Marc Thiessen, sort en 2010 un ouvrage, "Courting Disaster," clamant que les interrogatoires de Zubaidah auraient été "efficaces" : c’est la dernière cartouche tirée par la désinformation sur le sujet. Le livre est une charge incroyable contre Barack Obama, accusé d’avoir "abaissé les défenses des Etats-Unis" (on entend les mêmes depuis la parution du rapport du Sénat, en provenance des faucons de la politique US). Dans l’ouvrage, pour disculper les tortionnaires, Thiessen cite l’application du programme SERE, que les lecteurs d’Agoravox connaissent bien désormais. La très mordante Jane Mayer lui réglera son cas en deux déclarations... en évoquant à son propos une forme de "révisionnisme de l’histoire"... bien évidente ! Selon elle, Thiessen n’est en effet ni historien ni expert, et son "livre rien d’autre que la Bible des apologistes de la torture" ! On y revient !

Les mensonges éhontés de G.W.Bush

Thomas R. Eddlem, dans un remarquable article ( Not One Terrorist Plot Foiled by Torture of Abu Zubaida) relévera les incohérences flagrantes de cette traque au Zubeidah, que G.W. Bush décrira comme une grande victoire de ses services. L'auteur remarquera simplement que pas un seul terroriste n'avait été découvert par les tortures d'Abu Zubeidah. Revenons comme lui, tout d'abord sur le texte-clé de G.W.Bush du  6 septembre 2006 : "quelques mois après le 11 Septembre 2001, nous avons capturé un homme nommé Abou Zubaidah. Nous pensions que Zubeidah était un chef terroriste principal et un associé de confiance d'Oussama ben Laden. Notre communauté du renseignement pensait qu'il dirigeait un camp terroriste en Afghanistan, où certains des pirates de l'air 9/11 avaient été formés et qu'il avait aidé la contrebande de dirigeants d'Al-Qaïda d'Afghanistan après que les forces de la coalition soient arrivés pour libérer ce pays. Zubeidah a été grièvement blessé pendant la fusillade. Il a été emmené en garde à vue. Et il a survécu seulement en raison de la prise en charge médicale organisé par la CIA. Après qu'il ait récupéré, Zubeidah. est devenu provocateur et évasif. Il a déclaré sa haine de l'Amérique. Lors de son interrogatoire, il a, au début, divulgué ce qui était alors une information nominale et cessé après toute coopération. Eh bien, en fait, l'information nominale qu'il nous a donnée s'est avérée être très importante. Par exemple, Zubeidah a affirmé que Khalid Sheikh Mohammed, ou KSM, était le cerveau derrière les attaques 9/11 et qu'il utilisait le surnom de Mukhtar. C' était une pièce essentielle du puzzle qui a aidé notre communauté du renseignement pour attraper KSM." Cette assertion de G.W.Bush est fausse, et elle a déjà été démentie, au moment où il l'a prononce, près de deux ans avant. Et c'est dans le rapport de la commission officielle sur le 11 Septembre, qui dans ses conclusions, avait affirmé que ce surnom était connu des services secrets bien avant le 11 Septembre (le 28 août déjà la CIA y avait fait référence !). De même Bush avait annoncé que Ramzi bin al-Shibh était complice des attaques (il a été présenté comme un des financiers d'Al-Qaida, devenu le matricule N°10013 à Guantanamo), une information donnée par lui par Zubeidah, alors que le renseignement US avait acquis l'information bien avant, la presse l'ayant annoncé dès septembre 2001 ! Bref, le président annonçait que Zubeidah était obligatoirement un personnage haut placé... alors que les renseignements "importants" qu'il avait lâché sous la torture provenaient de ses propres services de renseignement et de la presse qui les avait déjà bien avant relayés !

Le pizzaïolo bombardé radiologue

L'autre cas cité dans ce discours destiné aussi à effrayer étant l''ultime menace d'une attaque nucléaire... complètement bidon. "Il a également fourni des informations pour arrêter une attaque terroriste prévue de se tenir à l'intérieur des États-Unis, une attaque dont nous vous avons donné les informations précédemment. Zubaidah a dit que des agents d'Al-Qaïda avaient l'intention de lancer une attaque aux Etats-Unis et a donné les descriptions physiques prévus de ces terroristes et des informations sur leur emplacement." Le hic c'est que rien ne tenait debout dans cette description : José Padilla, l'homme prétendument décrit par Abou Zubeidah et identifié comme allant faire exploser une « bombe sale » radiologique dans une ville américaine s'appelait en effet bien Padilla, mais n'y connaissait rien en nucléaire. "Il a été détenu dans une base navale pendant 3 ans et 1/2 ans sur l'allégation, mais n'a jamais été inculpé pour un tel complot. « Nous avons dépensé des millions de dollars à chasser de fausses alarmes », a dit un ancien responsable du renseignement. Zubeidah n'était même pas un membre officiel d'Al-Qaïda, mais à la place, c'était un associé de bas niveau qui dirigeait une planque pour eux. Un simple associé, comme l'ont conclu les fonctionnaires du renseignement des États-Unis, qui n'avait pas accès à toute l'information-clé sur les projets terroristes. Il avait déjà tout dit ce qu'il savait dès le premier interrogatoire et seulement après avoir été torturé prétendu être un membre de haut niveau d'Al-Qaïda. Des détenus accusés de crimes par l'administration Bush par les "commissions militaires", l'ont été ensuite pour leur association avec Abu Zubaidah : "quand ils ont été condamnés en 2005, les détenus originaux ont été accusés d'avoir conspiré avec Abou Zubeidah, et leur procès à charge contenait de nombreuses références à des activités terroristes présumées d'Abou Zubeidah. Quand on a déposé de nouveau les accusations l'an dernier, son nom avait disparu des documents. Peut-être que l'administration Bush aurait dû écouter les hauts responsables du renseignement depuis le début, qui avaient conseillé que la torture ne fonctionnait pas, Au lieu de leurs manœuvres dilatoires. Et suivre des conseils pratiques qui auraient été conformes avec les principes de la Constitution et reposant sur le le huitième amendement interdisant l'usage de la torture..."

Des procédés dignes de Vichy 

Car G.W.Bush avait commis une erreur, en taxant Padilla "d'ennemi combattant", cette nouvelle catégorie juridique créée exprès par un US Patriot Act si décrié pour enfermer sans jugement ceux accusés de terrorisme et leur refuser les droits élémentaires de la Convention de Genève sur les prisonniers, dénoncés notamment dans le remarquable ouvrage "Guantanamo and the Abuse of Presidential Power" de l'avocat Joseph Margulies. Manifestement, des juridictions d'exception ont ainsi été créées, qui en rappellent ici en France d'autres de sinistre mémoire. Le mensonge bushien avait bâti tout un arsenal juridique car il se savait lui-même... hors la loi ! "S'appuyant sur des renseignements obtenus par la torture d'autres prisonniers, le président Bush a étiqueté Padilla du terme d'« combattant ennemi » l'excluant du droit de protection de la Convention de Genève et des droits constitutionnels fondamentaux. L'armée l'a détenu de 2002 à 2005 et, pour augmenter leurs efforts interrogatoires, lui a bloqué tout contact extérieur, notamment avec sa mère et ses avocats. En prison, les agents du gouvernement ont soumis Padilla à un grand nombre de techniques d'interrogatoire similaires utilisées sur les détenus de Guantánamo Bay : la privation de sommeil et la privation sensorielle, l'isolement extrême, des changements drastiques dans la lumière et de la température, des position prolongée set douloureuse de stress, et la violence physique. Padilla et sa mère ont déposé deux poursuites distinctes devant des tribunaux civils fédéraux contre les fonctionnaires responsables de la torture et des mauvais traitements. Motivée par le désir de rendre des comptes et de prévenir les abus similaires à l'avenir, ils poursuivis pour seulement 1 dollar en dommages. Invoquant des préoccupations de sécurité nationale, les tribunaux fédéraux - y compris la Cour suprême des États-Unis en juin - a refusé de considérer si oui ou non les États-Unis ont violé les droits de Padilla". Le terme d'ennemi combattant avait été abandonné en 2009, pourtant. La Cour Suprême américaine avait pourtant jugé dès le 12 juin 2008 que les détenus de Guantanamo devaient avoir accès au système judiciaire ordinaire. Ce n'est toujours pas le cas. Le 9 septembre 2014, dans l'indifférence générale, Padilla a été condamné à une nouvelle peine... de 21 ans de prison. La presse parle toujours de lui comme d'un membre d'Al—Qaida, dont la seule accusation de poseur de bombe "nucléaire" provient toujours des "aveux" de Zubeidah !

On pourra lire sur Padilla cette sentence assez bien sentie sur son cas : "je n'ai jamais compris comment tant d'Américains ont accepté la torture de Padilla - un citoyen américain sur le sol américain, et même pas un étranger détenu à Guantánamo - sans reconnaître que, bien qu'il soit un latino devenu musulman converti , aujourd'hui "un combattant ennemi", demain ce pourrait être une autre américain diabolisé à sa place". Mais le storytelling dont on a affublé Zubeidah n'est pas encore terminé ; demain nous en découvrirons d'autres ramifications. Elle ne sont pas moins surprenantes, comme vous allez le constater.

sources :

http://www.therenditionproject.org.uk/the-issues/torture/zubaydah.html

Sur Soufran :

http://www.theguardian.com/commentisfree/2014/dec/12/interrogated-terrorist-cia-senate-report

http://www.theguardian.com/commentisfree/2014/dec/15/cia-tortured-abu-zubaydah-guantanamo-bay-trial-senate-report

 

Les commentaires des journaux US lors de la capture de Zubeidah :

"Abu Zubeidah vaut une tonne de gars à Gitmo" (Le Seattle Times)

C'est un "haut fonctionnaire de Ben Laden » et il est « l'ancien dirigeant du Jihad islamique en Egypte. "(Le Washington Post)

Il "a joué un rôle clé dans les attaques des ambassades en Afrique orientale" (Le Washington Post)

"Il est considéré comme un aide « de confiance » de Ben Laden qui "monte en puissance." (Le Washington Post)

"Les responsables occidentaux croient qu'Al-Qaïda est sous le contrôle d'Abu Zubeidah" (CNN News) 

"Abu Zubeidah est un collaborateur de Ben Laden qui a dirigé la formation les cellules des camps en Afghanistan et la « coordonné la terreur en Europe et Amérique du Nord".(CNN News) 

"Abu Zubeidah est un "recruteur-clés de terroristes, le planificateur opérationnel, et un membre du cercle des proches d'Oussama Ben Laden" (BBC News)

 

Abu Zubeidah est cité à plusieurs reprises dans le rapport officiel du 11 Septembre (ce qui rend celui-ci aujourd'hui ridicule !) :

Abu Zubeidah a été capturé après avoir fait un appel de téléphone cellulaire aux dirigeants d'Al-Qaïda au Yémen [22]. 

Abu Zubeidah est le « chef du bureau de Ben Laden », [146] « une figure centrale d' Al-Qaïda ", [147] et un « lieutenant de Ben Laden. "[148] 

Abu Zubeidah est le planificateur de Ben Laden." [149] 

Abu Zubeidah est l'un des « confidents » de Ben Laden. [150] 

Abu Zubeidah est « l'un des hommes chargés du fonctionnement du réseau du terrorisme dans le cas de la mort ou de la capture de Ben Laden. "[151] 

Abu Zubeidah est un des principaux lieutenants de Laden et l'une des ressources de l'organisation al-Qaïda pour mener à bien des attaques contre des cibles américaines. "[152] 

Abu Zubeidah est le quatrième membre de rang d'al-Qaïda, derrière Ben Laden, Ayman al-Zawahiri, et Muhamed Atef [152]. 

Abu Zubeidah est le « successeur comme chef des opérations pour Al-Qaïda "après la mort de Mohamed Atef [152]. 

Abu Zubeidah connaît l'identité des « milliers » de terroristes qui sont passés par des camps d'entraînement al-Qaïda en Afghanistan [152]. 

Abu Zubeidah a informé Richard Reid, l'homme à la chaussure piégée [133]. 

Abu Zubeidahest l'un des planificateurs de bin Laden des opérations terroristes des 

cellules d'Al-Qaida[153]. 

Abu Zubeidah a déclaré qu'al-Qaida a su faire passer une bombe sale aux États-Unis. [154] Abu Zubeidah a donné une nouvelle preuve qu'Al-Qaïda a tenté d'acquérir des armes de destruction massive [154]. 

Abu Zubeidah est le « lien entre Ben Laden et de nombreuses cellules opérationnelles d'Al-Qaida. "[155] 

Abu Zubeidah est lié à des cellules pour faire exploser des appartement et des bâtiments [156]. 

Abu Zubeidah a confirmé que le quatrième avion du Septembre 11, l'UA 93, était destiné à frapper la Maison Blanche. [157] [158] (son affirmation est contredite par Khalid Cheikh Mohamed et Ramzi Bin al Shibh bien, qui ont déclaré que l'UA 93 était sur le chemin du

Capitole et pas de la Maison Blanche.) [159] 

Oussama Ben Laden a écrit une note manuscrite à Abu Zubeidah en décembre 2001.[160] La lettre dit qu'Abu Zubeidah devrait poursuivre la lutte contre les États-Unis si Ben 

Laden devait disparaître [160] [161]


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5 réactions à cet article    


  • Diogène diogène 27 décembre 2014 17:14

    13 ans après, ça n’a plus l’air d’avoir beaucoup d’importance, le mal est fait !

    Le bidonnage, l’enfumage, la super-intox et l’écœurement ont fait leur oeuvre.
    Qui d’autre que les historiens peuvent s’intéresser à cette question maintenant ?
    Le but des communicants est de justifier les saloperies présentes. 
    Les saloperies passées n’ont plus d’importance pour eux : seuls quelques vieux bougons vont fouiller dans les poubelles de l’histoire.

    • morice morice 27 décembre 2014 17:17

      3 ans après, ça n’a plus l’air d’avoir beaucoup d’importance, le mal est fait !


      détrompez-vous...

      à l’échelle de l’Histoire, 13 ans c’est rien !

    • Diogène diogène 27 décembre 2014 17:22

      Lisez tout mon message svp,

      l’histoire ne les intéresse pas !
      l’avenir non plus d’ailleurs !
      la bourse ne vit que dans le présent,
      le business fonctionne comme les prédateurs !

      croyez-vous que les fauves se préoccupent de leur arbre généalogique et de leurs provisions ?
      ils prélèvent en flux tendu sur les stocks disponibles constitués par d’autres, et pour ça, ils sont capables de raconter n’importe quoi !

    • soi même 27 décembre 2014 20:02

      ( On y décrit des aveux dictés, obtenus par la torture, sur des événements que l’on présente au public comme étant la vérité. ) Dommage que vous retenez pas l’importance de ce sujet, il va sans dire , tous le 11 septembre est contenus dans cette phrase, je vois vous préférer le superficiel que de creuser la question , dommage vous passez toujours à coté !

       


      • lloreen 27 décembre 2014 20:17

        Bush et le mosad impliqués dans la planification de la tragédie du 11 septembre 2001.

        http://www.presstv.com/detail/2013/12/25/341790/mossad-bush-planned-executed-911/

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