1917 à 2022 : le difficile chemin de la Russie (*) vers la démocratie
En préambule : « La Révolution russe de 1917 est l’ensemble des événements ayant conduit en février 1917 au renversement spontané du régime tsariste de Russie, puis en octobre de la même année à la prise de pouvoir par les bolcheviks et à l’installation d’un régime léniniste (« communiste ») ».
Le 3 mars 1918, pour mener à bien sa révolution, la Russie (*) signe la paix avec l’Allemagne. C’est le Traité de Brest-Litovsk. Débarrassée de manière totalement inattendue du front russe, l’armée allemande peut alors se concentrer sur l’armée française et britannique, notamment. La boucherie n’en sera que plus grande. Et, l’Occident n’en voudra pas à la Russie de l’avoir laissé seul !
…
1932-1933 : l’Holodomor ! Terme qui désigne la famine organisée par l’État russe (*) contre sa province ukrainienne. 2.5 à 5 millions d’Ukrainien(ne)s meurent de faim. En 1991, la négation, en Russie (*), de ce génocide cesse.
…
Le 23 aout 1939, la Russie (*) décide d’avoir pour « alliée » l’Allemagne nazie en signant un traité de non-agression. Pas par amour pour Hitler, mais par intérêt géostratégique, déjà :
S’emparer de la Pologne orientale ;
Annexer la Finlande, l’Estonie et la Bessarabie.
L’Allemagne nazie pourra alors s’emparer de la Pologne occidentale et de la Lituanie.
Fort de cette « alliance » germano-russe, entre deux dictatures mortifères, le 1er septembre 1939, Hitler envahit la Pologne occidentale. Quelques jours, après Staline envahit la Pologne orientale. En septembre 1939, La Pologne n’existe plus en tant que pays souverain !
Les assassinats de Katyn ? Du 3 au 13 mai 1940, l’armée russe assassine 4 404 officiers polonais dans la forêt de Katyn. Les Russes accusèrent leurs alliés nazis d’être à l’origine de ce crime de guerre. Il fallut attendre 50 ans, c'est-à-dire les années 1990, pour que ce mensonge russe soit révélé au monde. Aujourd’hui le sujet de Katyn est interdit en Russie, comme d’autres sujets !
Liés par un traité avec la Pologne, le Royaume-Uni, puis la France déclarent la guerre à l’Allemagne. La Seconde mondiale débute.
Ayant elle aussi envahi la Pologne, la Russie n’est pourtant pas inquiétée. Nos livres d’histoire continuent à incriminer la seule Allemagne pour sa forfaiture contre la Pologne.
Restée impunie, la Russie s’est alors crue toute puissante ! Elle continua à respecter son pacte avec Hitler, jusqu’à ce que celui-ci décide de vouloir, aussi, la peau de son allié : le dictateur russe.
La vengeance du Russe, trahi, sera terrible !
Poussée à faire la guerre, la Russie devint, malgré elle, un des pays victorieux de la guerre de 39-45, et compta le nombre colossal de quelque 27 millions de morts ! La vie n’avait plus de prix pour le Géorgien Staline, humilié par la trahison d’Hitler, son allié de circonstance.
En reconnaissance de l’aide apportée par Russie durant la guerre, le monde occidental ferma les yeux sur la dictature mortifère installée « tranquillement », depuis 1917, dans le plus vaste pays de la planète (31 fois la superficie de la France).
La Russie, qui possédait notamment déjà l’Ukraine et les pays baltes et autre Géorgie, annexa purement et simplement : la Pologne, l’Allemagne de l’Est, l’Albanie, la Roumanie, la Bulgarie, la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie. Promettant à Yalta des élections libres dans ces pays, une fois la paix revenue. Pur mensonge russe, naturellement !
Le 7 octobre 1952 : une naissance passée inaperçue. Celle d’un futur nouveau tsar de Russie : Vladimir Vladimirovitch Poutine.
Le 5 mars 1953 : Joseph Staline, le plus grand meurtrier et génocidaire de la planète (avec Mao), meurt. Aujourd’hui les critiques sur Staline sont interdites en Russie, sous peine d’emprisonnement.
Le 24 octobre 1956, les troupes russes rentrent en Hongrie pour mater la révolte des démocrates de Budapest. Plusieurs milliers de morts. L’Occident ne dit presque rien… tellement la dictature communiste fait peur, car elle possède depuis le 23 aout 1953 sa première bombe atomique.
Le 12 aout 1961, les Russes édifient le mur de Berlin, véritable rideau de fer qui partage l’Europe en deux. D’un côté, les démocraties libérales, de l’autre des démocraties populaires, en fait : des dictatures.
Du 14 au 28 octobre 1962, la guerre froide bat son plein. Nikita Sergueïevitch Khrouchtchev, remplaçant de Staline mort en 1953, est aux manettes de la Russie lors de la crise de Cuba. Il a ordonné le lancement d’une torpille nucléaire sur la flotte des États-Unis à partir d’un sous-marin russe proche des côtes de Floride. Mais, le commandant russe, Vassili Arkhipov refusa d’obéir, et évita ainsi la 3ème guerre mondiale. Arkhipov ne fut ni exécuté ni envoyé au goulag.
Le 20 aout 1968, les troupes russes rentrent en Tchécoslovaquie pour mater la révolte des démocrates du Printemps de Prague. Plusieurs milliers de morts. L’Occident ne dit presque rien… tellement la dictature communiste fait peur, possédant l’arme nucléaire prête à être réellement l’utilisée comme dans la crise de Cuba.
Du 17 décembre 1979 au 15 février 1989 : la Russie envahit l’Afghanistan pour soutenir le régime communiste en place. 30 000 soldats russes perdent la vie et quelque 150 000 Afghans (militaires et civils).
Le 25 décembre 1991 : fin de l’empire communiste russe. Vive la Fédération de Russie !
Le 31 décembre 1999, un obscur, « timide » et sournois colonel des services secrets russes (KGB), devient président à vie (jusqu’en 2036) de la Fédération de Russie. Son nom : Vladimir Vladimirovitch Poutine.
Le 6 février 2000, Grozny, la capitale de la Tchétchénie est rasée par les troupes russes de Poutine. Finalement Poutine remet la Tchétchénie au pas. Aujourd’hui, des militaires tchétchènes combattent les Ukrainiens.
Aout 2008, la Russie de Poutine annexe l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie, parties du territoire de la Géorgie.
Mars 2014, Poutine annexe une partie du territoire ukrainien : la Crimée.
Mai 2014, dans la foulée de l’annexion de la Crimée, Poutine apporte son soutien politique, économique et militaire (hommes et armes) à la Nouvelle Russie, nommée Union des Républiques populaires du Donbass. Donbass, un territoire de l’Est ukrainien, proche de la frontière russe.
Le 30 septembre 2015, Poutine décide d’aider le dictateur syrien, El-Assad, afin qu’il reste en place. La Syrie va devenir une province russe, et El-Assad ne le sait encore !
Le 24 février 2022, Vladimir Vladimirovitch Poutine décide d’annexer la totalité de l’Ukraine, et déclare le Président de l’Ukraine, Volodymyr Oleksandrovytch Zelensky, son ennemi n°1. Véritable Churchill ukrainien, il arrive, à l’heure où j’écris ce papier, à mobiliser tout son pays contre l’agresseur russe.
Question : comment qualifier le dirigeant qu’est devenu Poutine ?
Beaucoup le nomment encore autocrate !
Je parlais moi-même de dictocrate (oxymore : dictateur démocrate).
Je me suis trompé : c’est tout simplement un pur dictateur. À l’image de tous ses prédécesseurs depuis 1917 (Lénine et consorts), à l’exception d’Eltsine et de Gorbatchev.
Dictateur, car :
Il règne seul et fait assassiner ses opposants ;
Il interdit les médias d’opposition ;
Il interdit qu’on lui apporte de mauvaises nouvelles ;
Il a créé une véritable oligarchie mafieuse autour de lui ;
Il utilise une armée parallèle (Wagner) pour faire son sale boulot ;
Il crée des équipes de cyberattaques contre les démocraties occidentales, notamment durant les élections américaines de 2016 et celles Françaises de 2017 ;
Il crée une presse internationale de désinformation (RT (Russia today) et Sputnik) ;
Il organise des élections truquées en faisant préalablement emprisonner ou tuer celles et ceux qui pourraient l’affaiblir dans les urnes ;
…
Il gouverne à la manière d’un despote, ne serait plus rationnel et devenu quelque peu paranoïaque… comme beaucoup de dictateurs avant lui, en fin de vie.
Bref… Poutine ne voudra pas perdre la guerre qu’il a déclenchée !
Qu’est-ce que l’Ukraine (surtout) et l’Union européenne sont disposées à lui offrir en échange ?
Pourra-t-il se contenter de la Crimée et du Donbass, qu’il a déjà, mais de manière illégale ?
Lui donner la Géorgie ou … ?
Quoi d’autre pour calmer sa fureur ?
Rappelons-nous qu’en échange de l’arrêt de la crise de Cuba, l’Amérique promit (secrètement) au dictateur russe Khrouchtchev de retirer ses fusées du sol turc et italien, et de ne jamais envahir Cuba !
Pour conclure : la Russie n’est pas sur la voie de la démocratie libérale et républicaine tant que Vladimir Vladimirovitch Poutine sera au pouvoir.
Qui pour le remplacer ? Un bébé élevé au biberon du « poutinisme » ou un véritable démocrate ?
En tout cas, l’Occident devra être vigilant et savoir attendre de longues preuves concrètes du futur dirigeant de la Russie.
À lire : Zelensky l’homme de l’année !
(*) terme générique, car... quand on parle de la Russie, tout monde ou presque sait de quoi il s’agit. Exemples :
- de la Russie tsariste,
- de la république russe bolchevique,
- de la Russie dans l’URSS, car la Russie représentait à l’époque communiste 80% des 22 millions de km² de l’immense territoire communiste,
- de la Russie éternelle de Poutine…
- de la Russie de l’actuelle, nommée Fédération de Russie et ses 85 entités.
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