2000 ans de complot : de l’intrigante époque Romaine aux Geek-Debunkers
Le monde change. Cette histoire de campagne anti-conspis hon-te manipule, vire virale involontairement. Il semble que la tentative d'infiltration grossière du milieu des malades-qui-doutent-de-la-sincérité-des-zélites tourne au cauchemar, pour quelques instigateurs maladroits de concepts novateurs dans l'enfumage de masse.
Vous avez tous vu Deux heures moins le quart avant Jésus Christ ; ce film rare, tant par la forme, les décors et l'adaptation surréaliste de la psychologie basique de l'homme des eighties ; transposée dans la Rome antique.
Intégrer une télé avec Mourousi dans un bar antique, au milieu de la conversation du comptoir pour suggérer l'emprise hypnotique puissante de ce vecteur pré-web de propagande gouvernementale est une idée géniale, parmi d'autres, de ce véritable ufo cinématique qu'est Deux heures moins le quart avant Jésus Christ.
authentique bar romain remis à jour à Herculaneum après 2000 ans !
Dans Moi Y'en a Vouloir des Sous, Jean Yanne avait déjà épinglé les collusions bizarres entre syndicats censés protéger les travailleurs et le pouvoir, moyennant des sous, forcément. Bernard Blier était parfait en enfumeur mafieux de ses ouailles ouvrières, qu'il trompait allègrement en appliquant les consignes du patronat censément haï par lui.
Coluche alias Ben Hur Marcel, représentant honnête du Syndicat de l'Union des Commerçants Romains, se retrouve donc malgré lui obligé, sous peine d'être dévoré par le lion Lucien de fomenter un complot.
Le dialogue du film est assez subversif, par la clarté des explications montrant le mécanisme diabolique que les zélites emploient depuis des millénaires pour juguler le problème de la rébellion des pauvres ; le false-flag : ou attentat sous fausse bannière.
Dans cette scène, l'informateur Darry Cowl ; sorte de barbouze préhistorique, est convoqué chez le consul après une manifestation bruyante du peuple sous les fenêtres du consul un peu effrayé, qui lui demande :
---- Tu dis qu'il y a beaucoup de complots ?
---- Comme s'il en pleuvait, mon bon Consul ; aussi, on ne peut pas quadriller toute la ville, vérifier toutes les identités, fouiller tous les chars, emprisonner les étudiants sans risquer de choquer le peuple, et qu'il se manifeste bruyamment, comme tu viens de le voir...
–— Alors je ne vois qu'une solution : organiser nous-mêmes un complot, ce qui nous permettrait de rallier les mécontents et donc de les connaître, et nous donnerait le moyen ensuite, après que César ait échappé à un faux attentat, d'arrêter le plus grand nombre de suspects (...)
Même si ce dialogue est une fiction, l'histoire Romaine est remplie de complots semblables, de conspirations en tout genre, qui étaient rarement sinon jamais issues du peuple, trop occupé avec son pain et ses jeux du cirque.
Exactement comme peuvent l'être aujourd'hui les avaleurs d'hamburgers bouffis de gras, les gameurs déconnectés du réel qui s'engloutissent en jeux vidéos synthétiques, les bofs new-age scotchés à la météo-prophétie quotidienne, à peu près aussi fiable que la parole donnée par nos élus décadents, agrippés aux privilèges que leur confère leur appartenance au clan des appliqueurs de consignes venues d'en haut.
J'ai un livre d'histoire Romaine qui raconte des anecdotes horribles. Il paraît que Caligula s 'amusait à saouler à mort ses invités, puis les faisait enfermer inconscients dans des cages avec des lions auxquels on avait limé les dents, se réjouissant de la terreur des malheureux se réveillant aux milieu des fauves. Cette anecdote restant très light par rapport aux autres exploits sadiques de Caligula.
Il faut croire que le pouvoir absolu rend fou.
Ça n'a guère changé depuis. Aujourd'hui, même si on ne scénarise pas (encore) ce genre de distraction, on se rapproche bien de l'ère gore romaine, attentat sanglants relayés en boucle, annonce de carnages à venir, décapitations authentiques, tortures avec photos à l'appui (Guantanamo, Abou Graïm), massacres filmés en direct et accessibles sur le net en un clic.
Alors pour finir je ferai une remarque sur ces nouveaux services de web-surveillance, très proches dans le fonctionnement des services dits secrets, qui sévissent dans l'ombre du pouvoir depuis la nuit des temps. Ces contre-feux artificieux allumés en catastrophe devant la relative lucidité du peuple austérisé malgré lui semblent quand-même promis à l'échec.
Pour fonctionner, les opérations de désinformation doivent rester discrètes, subliminales. Parce qu'une fois mise au grand jour, la conspiration perd son sens, et le conspirateur démasqué sa crédibilité, pour long temps.
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