2007-2023 : évolutions de la DETTE sous les 3 derniers quinquennats (F. Hollande)
La semaine dernière, mardi 22 octobre, nous avons passé en revue le quinquennat de N. Sarkozy. Une dette de quelque 1 900 milliards d’euros a été laissée à son successeur F. Hollande, objet de l’article d’aujourd’hui !
Dans la cacophonie politicienne et populiste actuelle, nous nous sommes appuyés sur les chiffres incontestables et incontestés du FMI (Fonds monétaire international) publiés en avril de 2024 et de l’INSEE, afin d’y voir plus clair.
Dans notre propos, nous parlerons de la DETTE et des déficits publics qui n’ont cessé de l'alimenter.
Nous parlerons aussi des PIB (Produit intérieur brut) successifs qui étaient censés participer au remboursement de la DETTE et du chômage de masse qui n’a cessé de pénaliser la propension du pays à créer plus de richesse.
Pour la bonne gestion de tout pays européen, le traité de Maastricht établit le rapport : dette publique / PIB à 60% et celui de déficit public à 3% du PIB.
Point méthodologique : en France, chaque nouveau Président prend ses fonctions aux alentours du mois de mai. Que ce soit pour le PIB comme pour la dette et le chômage, l’inertie de toute décision macroéconomique, importante les concernant, porte des effets sur plusieurs mois, voire sur 2 ou 3 trimestres ou même plus. Pour cela, nous prendrons les chiffres de fin de période, c'est-à-dire du 4ème trimestre de chaque année, au 31/12. Ainsi, on a vraiment 5 années pleines, pour chaque quinquennat.
QUINQUENNAT de F. Hollande (en milliards d’euros (arrondis) ou en %).
La DETTE et le PIB :
|
2012 |
2013 |
2014 |
2015 |
2016 |
2017 |
sur 5 ans |
en 5 ans |
PIB |
2089 |
2117 |
2150 |
2198 |
2234 |
2297 |
+10% |
+208 Mds |
DETTE |
1893 |
1978 |
2040 |
2101 |
2189 |
2254 |
+19% |
+361 Mds |
Constat : faible progression du PIB. La dette a fortement ralenti (- 44%) par rapport au précédent quinquennat, notamment sous l’impulsion de hausses d’impôts et d’une baisse des dépenses publiques. Cependant, fin 2017, elle représentait déjà 98% du PIB, bien au-delà du critère de Maastricht !
Les déficits :
|
2013 |
2014 |
2015 |
2016 |
2017 |
Cumul depuis 2013 |
% PIB |
4.3 |
4.6 |
3.9 |
3.8 |
3.4 |
|
En Mds |
105 |
99 |
86 |
84 |
77 |
451 Milliards (*) |
Constat : des déficits toujours trop importants. Mais, qui n’ont cessé de diminuer tout au long du quinquennat, et ont permis, en fin de période, avec un taux de 3.4% du PIB, de s’approcher du Traité de Maastricht.
(*) la non-équivalence du cumul des déficits avec l’augmentation de la dette provient, notamment du fait que la dette est un stock (composé d’emprunts ayant des maturités, des taux d’intérêt et éventuellement des devises différents (bien que l’euro soit très majoritaire)) et le déficit est un flux relativement homogène.
Le chômage :
|
Fin 2012 |
2013 |
2014 |
2015 |
2016 |
2017 |
Var. sur 5 ans |
taux % |
9.8 |
10.3 |
10.3 |
10.3 |
10.1 |
9.4 |
-0.4 point |
Constat : un chômage de masse encore très important, malgré une légère inversion de la courbe en fin de mandat.
Conclusion :
Le quinquennat de F. Hollande avait mal commencé. Le 8 novembre 2013, S&P dégradait notre rating. La note de la France passait de AA+ à AA.
F. Hollande a dû affronter : un chômage toujours de masse, le reliquat de la crise économique de 2011, les premiers grands attentats des terroristes islamiques (240 morts : Bataclan, Hyper casher, Charlie Hebdo, etc.) et la crise des dettes souveraines de la zone euro, celles de PIGS (Portugal, Italie (et parfois Irlande), Grèce et Espagne).
Mais, contrairement à N. Sarkozy, aucune crise économique mondiale de grande ampleur durant ce quinquennat.
L’alourdissement substantiel des impôts et, dans une moindre mesure, la baisse des dépenses publiques, ont limité la croissance de la dette laissée par le précédent quinquennat, mais ont provoqué rapidement un « ras-le-bol fiscal ! ».
F. Hollande, socialiste de cœur, reconnaît être social-démocrate. Une partie des députés de gauche ne l’a pas supporté. Devenus frondeurs, ils ont contesté les politiques publiques de leur propre gouvernement (allégements des charges des entreprises, CICE, réforme du marché du travail, etc.). La plupart ont adhéré aux thèses de J.L. Mélenchon qui venait de créer LFI, parti politique à la gauche de la gauche.
De plus, n’ayant pas pu honorer sa promesse, imprudente, d’inverser la courbe du chômage et confronté au ras-le-bol fiscal, F. Hollande, devenu le plus impopulaire Président de la 5éme République, est contraint de ne pas pouvoir se représenter.
Il quitte l’Élysée sans enrichissement personnel ET sans aucune affaire judiciaire, contrairement à son prédécesseur !
À suivre : Quinquennat d’E. MACRON
Crédit photo : lien
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