2009, l’année de l’impasse
L’année 2009 commence comme l’année 2008 a fini. Rien de bien neuf, guerre à Gaza, gaz russe au centre de règlement de compte économique, Sarkozy toujours aussi actif, les uns diront énergumène, quoique, attention, ce mot peut valoir une comparution devant les tribunaux. Les nouvelles économiques sont mauvaises, mais le pétrole reste bas.

Dire que la société française est dans une impasse est un constat certes pas politiquement correct mais tout de même assez lucide. La faute à qui ? Lancer des anathèmes et trouver des boucs émissaires s’avère stupide. Un livre ? Oui ! Nous pourrions penser, avec les intellocrate du Figaro, que le constat du mal français de Peyrefitte est d’actualité, moyennant une actualisation. Si tel est le cas, je n’ai plus rien à déclarer. Lisez le Figaro, Baverez, Marseille, Le Boucher et l’affaire est close. A moins que l’impasse ne dévoile autre chose qu’un mal français mais qui par son ampleur, fait mal à la France. Quoique, la France soit une terre de projets qui n’a pas encore abdiqué. La situation semble en première analyse distincte de celle du mal français. Elle mériterait un ouvrage. S’agit-il d’une crise de civilisation ? Faute de pouvoir répondre à cette question, ce billet, épuré, nomme le réel comme impasse.
Impasse signifie voie sans issue. Mais dans le domaine de la société, impasse signifie une réalité bien plus complexe. Impasse, cela peut se comprendre comme l’impossibilité d’aboutir dans un lieu souhaité et voulu. Impasse signifie aussi l’impossibilité de sortir d’une situation qu’on ne peut plus supporter. Auquel cas, l’exemple édifiant nous vient de la question palestinienne. Et par ricochet, de celle israélienne qui ne sera pas résolue après cette intervention à Gaza. Pour être honnête, les choses se sont aggravées. Quant à l’impasse de notre société, elle est tangible. Tous les Français veulent une société nouvelle, avec un progrès, plus agréable à vivre. Mais le réel est terrible. Le ralentissement économique réduit les moyens financiers alors que la société est de plus en plus demandeuse de moyens. C’est contradictoire et là, il n’est pas question de mal mais de marasme.
Impasse au Proche-Orient, en Afghanistan, au Pakistan, dans la plupart des pays africains. Impasse économique, les nations et les banques poursuivent leur course dans l’impasse mais les profits et les affaires sont au rendez-vous pour les plus opportunistes, alors que les populations stagnent. C’est cela la crise, non pas danger et opportunité comme un certain idéogramme chinois le signale mais impasse et opportunité. L’équation sur les plans économique, politique et social est simple. La société peut sortir de son impasse en réduisant les opportunités des classes hyper et supérieures. En retour, ces classes au sommet peuvent conserver leurs opportunités en maintenant la société dans son impasse. Et pour ce faire, ces classes savent jouer de tous les artifices de la propagande, sans faire trop d’effort, car l’homme se prête si bien à la domestication par les techniques exercées sur les passions et les affects. La crise financière n’a pas incliné le moins du monde les élites à penser un autre système. Les intellectuels sont muets ou inaptes, car inféodés au même idéal devenu vérolé du progrès indéfini ou de la rigueur pour maintenir les prébendes des profiteurs. Les citoyens sont ignares. Rien ne change. C’est l’impasse qui se confirme.
Impasse, les internautes l’ont montré, se dévoilant comme des ânes, des cons se précipitant sur des dépêches sans aucun intérêt sur Rachida Dati, aussi empressés d’aller aux nouvelles que d’aller pisser. Autant dire que l’impasse est pour l’instant constatée et que les citoyens n’ont aucune excuse. Ils sont les acteurs traçant les chemins des impasses qu’ils vont parcourir. Rien ne va changer en 2009. Sauf que la crise, diffractée dans les médias, montre bien que nos sociétés n’ont pas la capacité de s’extirper de l’impasse. Parce qu’elles ne savent pas changer de route ni voir une autre route. Quand on en a marre de fumer et de flinguer son budget, on arrête ! Mais nos sociétés ne savent ni ne peuvent arrêter cet esclavage technologique, économiste, consumériste, carriériste, superficiel, stupide. En vérité, les hommes sont aveugles et de là en découle l’impasse de 2009.
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