2011, odyssée de l’espèce sonnante et trébuchante

Je ne sais pas si dieu est un fumeur de gitanes, de havanes ou de marijuana, mais en cette année 2011, il avait manifestement décidé de ne pas sniffer que la moquette. Résultat œuf course, le monde est subitement devenu complètement foldingue et la planète tout entière s'est offert une overdose de cataclysmes, de massacres, de crises économiques et de scandales sans précédent ainsi qu'un maelström de révolutions et de révoltes. Des têtes sont tombées dans tous les coins du globe et même si certains s'accrochent désespérément à leur trône, il n'est pas interdit de penser que leur destin bascule...

Triple Andouilles

On a un peu l'impression qu'on nous a pris un peu pour ça, cette année. Voire pour des triples buses, allez savoir. En nous bassinant en boucle avec le triple A et les agences de notation, des machins (comme disait de Gaulle à propos de l'ONU) dont on a jamais entendu parlé avant et qui tout à coup, deviennent par l'opération du Saint Esprit et aussi des médias, des entités incontournables. Moody's, Standard and Poor's et Fitch incarnent désormais des sortes de dieu vivant dont on doit honorer la puissance en soumettant les populations de la planète au régime biafrais. Quand on tombe par hasard chez l'inénarrable Calvi sur la tronche d'une de leurs éminences, on comprend tout de suite à qui on a affaire. Le monsieur, Jean-Michel Six pour ne pas le nommer, prend un malin plaisir à donner des leçons aux nations et à exiger toujours plus de sacrifice aux peuples afin de satisfaire les sacro-saints marchés. A le voir et l'entendre, on songe irrésistiblement à Tullius Détritus, ce petit personnage d'Astérix qui semait la zizanie partout où il mettait les pieds...

Printemps ou crépuscule arabe ?

Mohamed Bouazizi, le petit vendeur de fruits tunisien, ne serait jamais douté qu'en s'immolant par le feu, il allait déclencher dans le monde arabe, des révolutions en cascade. Suite à son geste désespéré, quelques dictatures se sont effondrées comme des châteaux de carte. Exit Ben Ali, Moubarak, Kadhafi, trois satrapes sanguinaires qui terrorisaient leurs peuples depuis la nuit des temps. Pour le dernier nommé, un gros coup de pouce des ricains a aidé notre va-t'en guerre hexagonal à se débarrasser du guide de la révolution au prix de massacres épouvantables. Des vrais-faux charniers comme s'ils en pleuvaient et comme en Côte d'Ivoire pour chasser Gbagbo... Pour la circonstance, le mari de Carla s'est intronisé général en chef. Sur une idée originale de Bernard-Henri Lévy, le philosophe du botulisme. En Syrie, Bachar-Al-Assad tire sur tout ce qui bouge pour rester au pouvoir et en Egypte, les militaires montrent leur vrai visage, celui de fous furieux prêts à tout pour préserver leur pré carré. Dans un autre style et dans l'espoir de garder son sceptre, le roi du Maroc a troqué à la va-vite sa monarchie absolue pour une version constitutionnelle plus soft. Mais un peu partout dans ces pays encore si fragiles, l'Islamisme, plus ou moins radical, monte irrémédiablement et on peut s'interroger sur les évolutions futures de leur devenir respectif...

2012 : et on tuera tous les affreux ?

Remarquez bien, notre devenir à nous ne vaut guère mieux. Partout dans le monde, de Madrid à New York, de Moscou à Athènes en passant par Londres et Paname, l'indignation atteint son paroxysme. La pauvreté bat son plein et la misère pullule. L'argent et les richesses sont confisqués par quelques mains privilégiées. Question à un euro cinquante dévalué : à force de saigner les individus comme des boeufs moyens, nos chers équarrisseurs vont-ils un jour finir par provoquer la révolte du troupeau ?