2014, sera-t-elle une année de basculement ?
Le 20ème siècle a débuté historiquement avec le déclenchement de la guerre de 1914, avant lui le 19ème avait lui-aussi débuté par l’abdication de Napoléon en 1814, tout comme le 18ème avait véritablement commencé par le décès de Louis XIV en 1715.
L’année qui s’ouvre ou la suivante peut-elle être le passage « réel » vers le 21ème siècle par suite d’un bouleversement géopolitique essentiel ?
Les équilibres qui résultent de la fin de la guerre froide sont instables. De ce point de vue nous n’avons pas véritablement quitté le 20 éme siècle ! Les Etats-Unis qui se veulent la seule superpuissance, n’en ont plus les moyens (ni militaires, ni financiers !). Et les pays émergents osent peu à peu faire entendre leur voix. Les BRICS constituées d’anciens pays en développement et de la Russie (qui après avoir perdu son rôle de superpuissance s’est rallié au groupe) semblent vouloir donner de la voix dans les relations internationales.
L’Europe entre les deux est inaudible, du fait des divergences d’intérêt de ses membres qui se neutralisent mutuellement (sauf à mener une action unilatérale comme au Mali). Ceci encore une fois, prouve que l’architecture européenne existante est inefficace et devrait être revue pour donner à chacun une plus large marge de manœuvre à chacun et la possibilité de mener des actions à géométrie variable.
Mais le problème principal du monde actuel réside dans l’instabilité monétaire qui risque fort de déclencher des crises (ou la Crise) cette année ou prochainement. L’Euro quoi qu’on en dise reste fragile. Le retour de la Grèce sur les marchés financiers à partir de juin prochain sera difficile (qui consentira à prêter à ce pays et à quel taux ?) et pour les allemands il est hors de question de continuer à payer !
La France et d’autres pays européens auront aussi à se financer massivement sur les marchés en 2014, ce qui risque de faire remonter les taux d’intérêt fortement !
Enfin, le risque majeur reste celui du dollar. Certes, démocrates et républicains se sont provisoirement entendus sur les questions budgétaires, mais la politique de la planche à billet va continuer avec la nomination à sa tête de Janet Yellen digne héritière de Bernanke. Hors, la création de dollar jouera à un moment ou un autre sur la valeur de ce dernier et sur le système monétaire international.
Certes, personne n’a d’intérêt à perdre sa cagnotte en dollar que ce soit les pays du golfe ou ceux d’Asie de l’Est, mais le retour du réel est inévitable. Et c’est sûrement là, le problème principal à venir : la Chine s’y est préparée en mettant au point des accords d’échanges monétaires (accords de swap) avec les principales banques centrales de la planète (BCE, Banque d’Angleterre, banques des BRICS).
Cela ne signifie pas que les chinois ont envie de perdre leurs petites économies (quelques milliers de milliards de dollar tout de même), même s’ils se désengagent du dollar petit à petit. Cela signifie juste qu’ils préparent ce qu’ils pensent inévitable : un effondrement de cette monnaie. Qui risque fort d’être assez désagréable pour l’occident tout entier …
Après la chute de la défunte Union Soviétique, cela marquerait la chute des Etats-Unis en tant que superpuissance et donc le passage à une ère nouvelle. Probablement multipolaire, plus multilatérale, et espérons-le avec moins de conflits ouverts.
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