2017 : La « Loi El Khomri » s’invitera-t-elle aux Présidentielles ?
La "loi El Khomri" s'invitera-t-elle aux Présidentielles ?"
"La loi Travail, je le sais, fera partie de ce débat", a fort benoîtement déclaré Myriam El Khomri, en présentant sa candidature à la 18ème circonscription de Paris, pour en devenir députée PS...
Candidature finalement adoubée par 89 encartés locaux de ce parti, pour cette circonscription qui compte près de 65 000 électeurs inscrits...
C'est la "démocratie", (en marche... ?) version PS...
Il y a à peine un an, le mouvement de résistance contre cette loi a démarré avec une pétition qui a été l'expression d'un refus majoritairement exprimé à travers tous les sondages, pourtant fort peu complaisants, sur le sujet...
Aujourd'hui, dans le contexte "électoral", il peut paraitre dérisoire d'en reformuler une nouvelle, d'ébaucher une nouvelle tentative de résistance, et pourtant...
Chaque signature pour cette nouvelle pétition compte donc au moins autant, et on l'espère, bien plus, que le résultat de l'"entre soi" de ces "socialistes", El Khomri et autres, qui règlent leur comptes en interne, et dont le peuple n'a que faire...
Ne nous y trompons pas, la loi El Khomri, entrée officiellement en application en ce tout début d'année, c'est déjà du Fillon avant l'heure, une anticipation sur les vœux de la réaction la plus noire dans ce pays.
Cela n'a évidemment pas sauvé François Hollande de sa déroute inéluctable, mais c'est une tête de pont que la pseudo"gauche" a posé sur le droit social pour permettre au capital d'en avancer la destruction, de faire tourner à rebours la roue de l'histoire et d'en revenir à un type de rapports sociaux où le chef d'entreprise se trouve placé en situation de modeler ce qui restera du "droit social" à son gré, tel un seigneur féodal, au simple prix de quelques simagrées de pure forme, tout à fait manipulatoires et explicitement prévues à cet effet par le texte, comme ces dérisoires "référendums d'entreprise", arme de chantage imparable, cyniquement adaptée au contexte du capitalisme en crise.
Aujourd'hui, par souci de "sauver les meubles", une partie de cette pseudo "gauche" tente de se désolidariser formellement de ce hold-up anti-social...
Mais "sauver les meubles", pour ces politiciens sur le retour, c'est d'abord "chacun les siens", et à travers la récupération du slogan d'abolition de la loi El Khomri, ils n'ont en vue que de grappiller quelques voix pour parer au plus urgent, pour eux-mêmes, c'est à dire d'abord, sauver leurs strapontins dans la future "opposition de gauche" au pouvoir ultra-réactionnaire qui se profile à l'horizon des Présidentielles 2017...
Alors qu'il est évident que pour porter une résistance efficace à cette "loi travail" qui entre en application, il faut que le poids du refus, en termes de potentiel démocratique, tel qu'il s'est exprimé à travers la pétition, les sondages et les manifestations de l'an dernier, ne soit pas divisé et fragmenté par ces politiciens opportunistes et démagogues.
Cette fragmentation elle-même est la marque du mépris réel dont ils font preuve à l'égard du peuple qu'ils prétendent servir.
Que le débat ait lieu est évidemment une bonne chose, mais qu'il aboutisse à un résultat, aussi modeste soit-il, une autre bonne chose, et encore plus nécessaire.
L'abolition de la loi El Khomri, suite à une nouvelle mobilisation, interpellant tous ces candidats "de gauche" et leurs discours stériles, n'épuiserait évidemment pas le débat, mais permettrait au contraire de le relancer sur une base constructive en terme d'alternative sociale.
Depuis des décennies, et à vrai dire, déjà depuis le premier "choc pétrolier" de 1973, on sait ce qu'il en est de ces "embellies" économiques comme celle que l'on nous annonce en ce moment, à grand renfort de chiffres galvaudés : ce ne sont que des "paliers", ou au mieux, des "rebonds provisoires", avant une nouvelle descente aux enfers, ceux de la misère, de la terreur et de la guerre, seule vraies solutions de "survie" du système en crise.
Il ne s’agit donc pas, avec cette nouvelle Pétition, de cultiver la moindre illusion sur les politiciens auxquels elle s’adresse, bien au contraire…
Il s’agit, au seuil de cette nouvelle année, de faire le lien avec les luttes de l’an passé, et de faire en sorte que cette revendication essentielle ne devienne pas simplement une ligne de plus dans leurs catalogues de promesses électorales, que de toutes façons, ils ne tiendront pas, surtout sur ce point, sauf contraints et forcés par un puissant mouvement de masse.
En remettant cette question au cœur des débats, cette pétition pourrait devenir un moyen d’y remettre également toutes les questions sociales connexes, comme le chômage et le partage du travail, devenu plus que jamais impraticable sous le capitalisme.
Cela peut donc être un moyen de « détourner » en quelque sorte la campagne pour montrer précisément le caractère irresponsable de leur prétendue démarche « réformiste », qui ne peut l’être qu’au sens réactionnaire du terme, en tentant de faire accepter aux travailleurs de nouvelles régressions sociales pour faire croire à une « solution », tout à fait introuvable, de la crise du capitalisme et de l’impérialisme.
Pierre GRINDSABLE
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Pétition adressée aux candidats "de gauche", de la primaire et autres, revendiquant cette abolition, POUR QU'ILS S'ENGAGENT TOUS à se retirer à la veille du premier tour des présidentielles 2017, au profit de celui d'entre eux le mieux placé pour affronter ce scrutin et y faire valoir cette revendication :
ABOLITION DE LA "LOI TRAVAIL" !!
Au cours de l'année 2016 s'est développé l'un des mouvements sociaux les plus importants de ces dernières années, et le plus important depuis celui visant à défendre les retraites.
Ce mouvement s'est révélé comme ayant un soutien très largement majoritaire dans l'opinion publique, et surtout, bien évidemment, parmi le public directement concerné, celui des travailleurs, et notamment des nombreux travailleurs déjà en situation de précarité, des jeunes à la recherche d'un emploi et d'un avenir social, des chômeurs, etc...
Malgré ce soutien, le gouvernement a réussi à imposer cette loi,via le 49-3.
La plupart des candidats ayant une chance de "passer" en 2017 sont favorables à l'application de cette loi, voire à une nouvelle refonte du code du travail qui en aggraverait encore les conditions pour les salariés.
Alors que logiquement la démocratie supposerait que cette revendication soit portée par un candidat qui ait une chance de pouvoir non seulement la mettre en œuvre, mais qui défende une vision progressiste du code du travail, et non une régression imposée.
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https://www.change.org/p/adress%C3%A9e-%C3%A0-tous-les-candidats-de-gauche-r%C3%A9cup%C3%A9rant-ce-slogan-en-2017-abolir-enfin-la-loi-el-khomri
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Sources de l'article :
Et repris sur TRIBUNE MARXISTE-LÉNINISTE :
Et sur Solydairinfo :
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